☆UTOPIE☆ [Tome 2]

Chapitre 24

POV JUNGKOOK

Assis les mains posées sur le volant de ma voiture, je pleure. Le front reposé contre le guidon, je souffre. Jimin. Comment peux-tu ? Comment peux-tu ne plus rien ressentir ? Comment pouvais-tu me fixer avec un visage de marbre alors que je m'apprêtais à partir avec ton fils ? Supplie moi. Hurle. Chiale. Pète une crise que je me rende compte que tu m'aimes toujours. Que tu ne t'en fous pas complètement de notre famille. Et maintenant ? Qu'est-ce que je fais ?

Mon cœur me se tord et ma gorge prend feu tant je souhaite hurler comme un dingue. On ne fonde pas une famille pour la briser, bordel ! Si tu ne te sentais pas prêt à avoir un enfant, à te fiancer et à vivre avec moi, il te suffisait de le dire ! J'aurais certe peiné à tourner la page, mais j'y serais bel et bien parvenu un jour. À présent, il y a Haeli. Ce rayon de soleil qui est apparu lorsque le tunnel de notre vie était le plus sombre. Il a éclairé notre chemin et consolidé nos liens.

Alors pourquoi me laisses-tu m'en aller ? Non. Pourquoi as-tu tant changé ? Où est l'homme que j'ai promis de chérir ? Ça y'est, je pleure plus bruyamment. Afin de ne pas réveiller Haeli qui dort sur le siège d'à côté, je sors de la voiture et m'adosse à la portière en laissant mes sanglots, jusque là étouffés, se déverser par millier.

Jimin, je ne t'aimes plus.

POV JIMIN

Alors ça y'est ? Il est juste parti ? Tout est terminé à présent ? Est-ce qu'on... à rompu ? Est-ce que je ne pourrais plus revoir Haeli ? Non. Bien sur que non.

Il va revenir. Il va revenir, n'est-ce pas ? C'est obligé qu'il revienne. On a construit une famille ensemble, on s'est marié ! En pensant à cette dernière phrase, je me rends compte qu'on ne l'était pas. Ça fait deux mois que l'ont s'est fiancé et, depuis la disparition de mon père, je n'y ai jamais repensé. Je prenais notre relation pour acquise. Je pensais que rien ni personne ne pouvais nous séparer ; que l'on soit marié ou non. Alors... pourquoi après m'avoir promis de rester pour toujours à mes côtés, tu t'en vas sans même me dire où tu vas ?

Tu souhaites que je te cours après ? Que je te poursuive dans le couloir et que je te répète incessamment à quel point je t'aime ? J'en n'ai pas la force. Que ce soit physiquement ou mentalement, je suis épuisé. Comme vidé d'émotion, mon cerveau ne comprend rien à ce que tu me reproches. Je travaille trop ? Je ne te montre pas assez d'affection ? Pfft ! Laisse moi rire ! Tous les soirs, malgré la fatigue, je passe ma nuit à te donner ce que tu veux. C'est ce que tu souhaites, non ? Ce n'est pas ce que tu attends de moi ? Que je t'offre mon corps pour compenser le manque d'affection que je ne peux te donner la journée. C'est ce que tu veux, hm ? Sinon, pourquoi ne refuses-tu jamais ? Pourquoi ne proposes-tu rien d'autre ?

Peu importe. Je ne comprends rien et je ne comprendrai jamais. Tu es complètement en train de déconner, Jungkook.

Je me relève maladroitement, une grande douleur dans ma poitrine mais qui ne peux fondre en larmes, et me dirige vers le frigo où je saisis une bouteille de Champagne. Puis, je prends prends deux verres dans un des placards. Je m'arrête, souris de ma bêtise, et repose la flûte en trop. Je reste longuement à fixer ce que j'ai en main avant de me retourner brusquement, ne pouvant m'empêcher d'espérer voir Jungkook apparaître près de la table du salon.

Je m'installe à la place qu'il empruntait encore hier et bois. Encore. Et encore. Et encore, je bois pour je ne sais quoi. Je veux oublier, mais quoi ? Je veux me sentir mieux, mais de quoi ? Je veux vivre, mais pour quoi ? Je n'ai plus de raison de rien. Plus d'ambition pour rien. J'ai tout perdu.
Alors, dans un élan de desespoir, je compose le numéro de Kai. Je tombe directement sur sa messagerie. Lui aussi, je l'ai perdu. Une mère dépressive, un père disparu, un ami qui me hais et un autre qui a tenté de me tuer... et pour finir une famille détruite.