Troisième semaine : Brin d'air frais.

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La situation se répéta tous les jours, à tel point qu'une certaine routine s'installa.
Je ne paniquais désormais plus à la vue de tous ces mots et photos, et j'avais cessé de changer d'hôtel.

Seulement, quelque chose clochait.
Pourquoi ne me contactons-nous pas ? Mon Chef de service n'aurait pas remarqué mon absence au bureau ? Cela va pourtant faire bientôt deux semaines que j'avais abandonné mon poste...
Rien n'allait comme ça aurait dû se passer, et cela compromettait énormément ma mission d'origine. Il n'était même plus certain que mon Chef me laisse sur celle-ci quand il saura que je me suis mis tous les Hauts-gradés du Bonten à dos à cause d'un simple assouvissement de ma curiosité.

La semaine avança, et la pression diminua. Quelque chose se tramait c'était certain. Mais, maintenant sur la route pour Tokyo, plus rien ne me tracassait. J'allais aller au rendez-vous avec mon Chef et il pourra me tirer de là.

***
Un peu plus tard, au lieu de rendez-vous.

- Et voilà. Désormais je suis traquée constamment, et rien n'a pu leur faire perdre ma trace.
J'avais raconté l'entièreté de mes mésaventures des trois dernières semaines, en omettant évidemment que j'étais maintenant marquée sous l'oreille comme la propriété du Bonten.

Chef : Bien... C'est complexe effectivement. Je ne pensais pas qu'ils vous repèreraient aussi vite.
- Qu'ils me repèreraient ?
Chef : Ah... Evidemment. Nous savions pertinemment qu'ils essayeraient de vous mettre le grappin dessus à un moment où à un autre. Seulement, on espérait que cela arrive le plus tard possible...

Il me regarda avec dépit avant de continuer.

Chef : Je suis désolé.
- Pourquoi ?

Sentant qu'il y avait quelque chose qu'il ne souhaitait pas me dire, j'enchaînai, ne lui laissant ainsi pas le temps de répondre.
- Qu'est-ce que je dois faire maintenant ? Vous n'allez pas me laisser tomber n'est-ce pas ?

Il me regarda, sceptique.
Chef : Non... Evidemment... Non. Comprenez que vous êtes dans une situation délicate, et qu'ils vous ont suivi jusqu'à l'autre bout du Japon...

Je le coupa.
- Et donc ?

Il cracha enfin le morceau.
Chef : Je serais contraint de vous retirer de cette mission si cela ne se calme pas. De plus, nous ne pourrons pas nous revoir toutes les deux semaines comme originellement convenu puisque ça compromettrai ma position. Mais surtout, considérez que s'ils vous appose leur marque d'appartenance, alors c'est comme si on vous retirait votre insigne.

À ces derniers mots mon sang se glaça et il me sourit chaleureusement.
- Bien, je comprends.

Il se leva avant de me serrer la main.
Chef : Au revoir, je vous ferais parvenir plus tard les informations pour notre prochain rendez-vous. Faites très attention, ce serait dommage de perdre un élément comme vous.

***
Appartement, Quelque part non loin du commissariat.

Suite à cette entrevue déroutante, je retournais à mon appartement.
J'étais prête à leur faire face.

Tournant dans mon lit en cherchant désespérément le sommeil, mon téléphone vibra.
« Salut, c'est le gars aux cheveux blancs de la dernière fois, je voulais savoir si tu voulais qu'on se revoit ? Je sais que ça s'est mal terminé, mais bon tu m'as pas trop laissé le choix avec tes menaces... Je suis désolé pour ça, on pourrais repartir sur de bonnes bases ? »

Un an.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant