Un an.

Dixième semaine : Prendre un tournant.

***
Lundi, Commissariat du centre de Tokyo.

La semaine débuta par mon Chef de service faisant irruption dans mon bureau, plus énervé que jamais.

Chef de service : Pouvez-vous m'expliquer ce que vous faisiez samedi dernier à l'hôtel particulier de la plus grande organisation criminelle du pays ?
    - J'étais effectivement de sortie, mais c'était seulement un gala de charité auquel un ami m'avait convié.
Chef de service : C'était le gala de charité le plus illégal que vous puissiez voir de votre vie. Vous n'avez jamais entendu parler du Bonten dans votre misérable campagne ?!
    - N-Non...
Chef de service : Heureusement que personne ne ferait attention à une fille comme vous, on aurait pu avoir de lourds ennuis.

Il allait claquer la porte quand il se stoppa net.

Chef de service : Je ne sais pas qui vous avez soudoyé là-haut pour qu'on vous fasse revenir ici, mais sachez qu'en attendant que je puisse vous renvoyer dans votre trou à rats, je vais faire de votre vie un enfer.

Je me levai en faisant claquer mes mains sur mon bureau.
- D'accord. Et pour quelles raisons ?

Il fût surpris et ne dit rien. Je m'étais jusqu'à présent abstenue de lui répondre, mais là c'était de trop.
- Je vous ai demandé les raisons pour lesquelles vous cherchez à me renvoyer d'ici.

Il baratina quelque chose d'incompréhensible avant de s'éclaircir la gorge pour reprendre, plein d'égo.
Chef de service : Je n'ai absolument pas à me justifier auprès de vous, je suis votre supérieur.
- Que faisait la personne qui m'a vu au gala ?

Ça le déstabilisa.
Chef de service : Je vous demande pardon ?
- Vous aviez dit que c'était complètement illégal. Pour ma part c'était par innocence, mais la personne qui m'y a vu me connaissant visiblement, c'est donc qu'elle vient de ce service. Et il n'y a eu aucune nouvelle recrue ici depuis au moins cinq années, qui serait assez innocent pour y aller sans connaissance de cause alors qu'il côtoie depuis cinq ans les pires criminels ?

Je marquai une pause.
- À moins que cette personne ne soit vous... Que faisiez-vous à l'hôtel particulier de la plus grande organisation criminelle du pays ?

Je savais pertinemment que ce n'était pas lui, je l'aurais remarqué sinon. Mais cela devrait lui faire un peu d'effet.
Au final, il n'eut comme réponse que sa sortie rapide de mon bureau en claquant la porte, tout en crachant qu'il fallait que je profite de mes derniers moments ici car ce seraient mes derniers.

Avant que je n'ai le temps de me replonger dans mes dossiers, mon téléphone vibra « Ce soir rdv 19h30 bar à chats de Shinjuku. » J'avais contacté mon Chef via les coordonnées qu'il avait laissé dans la lettre passée par sa taupe, mais ce n'était pas ce-même numéro. C'est louche...

La journée passa et je n'y répondis pas, pourtant en y regardant à nouveau, je m'aperçus qu'il s'agissait du numéro qu'utilisait Sano quand il s'était fait passer pour « Mike. »
Je venais juste d'arriver à l'hôtel et dû alors traverser à nouveau la ville, me faisant arriver avec plus d'une demi-heure de retard.
J'entrai en trombe dans le café, cherchant du regard l'homme le plus cerné du pays.

Il était le nez sur son portable, scrollant sur des vidéos de chats comme s'il n'en avait pas tout autour de lui.
Sano : T'es en retard.
    - Je sais.

Gros blanc dans la pièce : ça me gênai. D'autant plus que cet endroit me rappelait quand il se faisait passer pour une autre personne, alors qu'il m'amadouait pour mieux me piéger.
- Euh pourquoi tu m'as fait venir ici...?
Sano : C'est bizarre un peu on dirait que je suis de nouveau Mike.
- Comment tu peux dire ça aussi facilement ?
Sano : Qu'est-ce que ça change ? C'était juste une couverture. C'est culotté que ce soit justement toi qui me le reproche.
- Ça n'a rien à voir. Moi ma couverture c'est pour le travail, toi...