Huitième semaine: Le chat et la souris.

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***
Lundi, Commissariat du centre de Tokyo.

Chef de service : Mademoiselle Selwyn, dans mon bureau de suite.

Je ne suis pas retournée à l'hôtel du Bonten depuis l'incident de la semaine dernière.

Chef de service : Vous êtes là depuis bientôt deux mois, mais vous avez pu vous dégoter une place au cabinet médical le plus réputé de la ville ?
- De la ville ?

Il me montre alors mon arrêt maladie simulant ma gastro.
- Ah oui, ça...
Chef de service : L'auriez-vous falsifié ?
- Pardon ?

Il s'approcha alors de moi, le regard énervé.
Chef de service : Je vous demande si vous avez falsifié un document médical officiel dans le but de « sécher » votre semaine de travail ? Et comment vous êtes vous fait... ce truc, là.

Il montra mon visage en faisant gesticuler sa main dans tous les sens.
- Je suis tombée dans ma cage d'escalier.

Il ne fût clairement pas convaincu par cette discussion, mais passa tout de même outre. Et ça m'arrangeait.

Assise dans mon bureau, je transvasai sur la clé usb toutes les photos des documents prises lors de mon irruption dans le bureau de Kokonoi, après les avoir évidemment lus en détails. J'avais également emmené avec moi le dossier à mon nom, qui sera bien plus en sécurité ici qu'à n'importe quel autre endroit.

La majeure partie des documents étaient des fiches de paies, habilement déguisées en primes pour heures supplémentaires pour les « employés » de l'hôtel.
Rien de très utile en surface, mais les données bancaires inscrites dessus pourraient elles en revanche m'aider à remonter jusqu'aux relevés des comptes.

Je travaillai la journée entière sur ce dossier, interrompue uniquement par la douleur de ma joue.
Cet enfoiré ne m'avait pas raté : j'allais avoir une cicatrice bien visible.

Et je lui ferai trois fois pire.

***
Mardi, dans un cabinet médical au Nord de la ville.

Patientant dans le cabinet jusqu'à l'arrivée de l'infirmière chargée du changement de mes pansements, un détail attira mon regard.
Une lettre posée sur son bureau portait l'adresse de l'hôtel particulier, mais un nom d'expéditeur complètement bateau.

Rien n'est jamais que pure coïncidence, et ça, c'était la preuve concrète que même lorsqu'ils ne se montrent pas, ils sont présents.

L'infirmière rentra dans la pièce avant que je n'ai le temps de récupérer cette enveloppe.

Infirmière : Mademoiselle Selwyn, il faudra prendre rendez-vous pour retirer vos points d'ici la fin de la semaine.
- Déjà ?
Infirmière : Bien sûr, des points au visage c'est rapide, votre plaie était profonde, mais elle aura plus d'une semaine d'ici quelques jours alors tout sera bon.
- Bien...

Aucun enthousiasme ne sortit de ma bouche. Qui serait pressé de voir son visage orné d'une cicatrice visible à la vue de tous ? Comme si me marquer d'un tatouage sous l'oreille n'était pas suffisant.

***
Commissariat du centre de Tokyo.

Vérifiant le nom présent sur l'enveloppe chez l'infirmière, celui-ci coïncidait alors avec le nom de celui ayant eu la plus grosse prime.
Ça ne peut être qu'un des noms d'emprunt d'Hajime Kokonoi c'est certain...

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