Douzième semaine : L'importance des mots.

87 4 32
                                    

Tournoyant sur ma chaise de bureau en attendant qu'un indic ne me réponde, mon téléphone sonna. Ce n'était pas lui, mais en revanche c'était Ran: « Mikey a dit que tu serais à l'hôtel ce soir, il faut que je te parle d'une mission. »

L'avantage des missions du week-end dernier, c'est que j'avais pu récupérer les numéros de « boulot » de quasiment tous les cadres. J'étais même allée jusqu'à faire l'effort d'ajouter les filles sur leurs réseaux sociaux, où elles s'étaient empressées de m'ajouter dans leur groupe « Mikeykeyte. »
Ça ne faisait que deux jours et pourtant force est de constater qu'elles n'avaient pas grand chose à faire de leurs journées vue la quantité de photos qu'elles y envoyaient.

Je devais revoir mon Chef dans la semaine, et j'avais alors marqué de tête sur un papier tout ce que j'avais obtenu comme informations qu'il faudrait que je rajoute plus tard sur la clé usb.
La journée était dure vu le peu que j'avais dormi, à tel point que je partis dès que mon chef de service le fût aussi.

Ran m'attendait dans le hall d'entrée.
À peine eus-je fait mon entrée que Sano fît son apparition aussi. Super.
    - Bonsoir.
Sano : Il te reste quarante et une semaines en comptant que celle-ci commence juste.

Ran leva alors discrètement l'un de ses doigts pour me montrer que sa protection ne m'étais accordée que jusqu'à la fin de cette semaine. Après, je devrais me débrouiller seule, mais ça m'arrangeait de l'avoir été jusque là : j'avais passé le plus dur.

Montant jusqu'aux bureaux, ils ne faisaient que parler et c'était en train de me prendre à la tête tant ma journée avait déjà été bruyante.
    - Par pitié taisez-vous.

Mon ton se fît plus autoritaire que je l'aurais voulu, mais n'eût absolument pas l'effet escompté. Tous les deux dans mon dos, Sano lâcha un rire, et Ran se pencha jusqu'à mon oreille.
Ran : À qui penses-tu donner des ordres ?

Je ne leur faisais pas face, et pourtant ils irradiaient quelque chose de pétrifiant. Ça me déstabilisai, mais je fus sauvée par l'ouverture des portes, où le plus jeune des Haitani s'y trouvait.
Rindo : Ah Ran tu tombes bien j'ai un truc à te demand- Bah, Lyura ça va pas ?

Ran passa à côté de moi, et je bloquai un moment avant que mes pensées ne se remettent en ordre. Toujours dans mon dos, leur boss se moqua ouvertement de moi.
Sano : Bien sûr qu'elle va bien, un petit coup de froid c'est tout.

À ces mots il me poussa en passant à côté de moi, je ne bougeai pas de l'ascenseur et montai jusqu'à l'étage de ma chambre.
Mon téléphone vibra quasiment de suite, c'était Ran « Je viens d'ici vingt minutes il faut que je termine un truc avec Rin. »
Rin ? C'est mignon qu'ils se donnent des surnoms.

J'avais pris des affaires pour rester à l'hôtel toute la semaine. En fait, j'avais l'impression de déménager ici au fur et à mesure.
Si je voulais m'imposer, il fallait que je sois présente constamment, ou du moins le plus possible. Et si je voulais survivre à cette année...Alors il fallait que je devienne indispensable.

Triant mes vêtements pour savoir lesquels j'allais laisser ici définitivement ou non, on toqua à ma porte. Cela faisait déjà une heure que j'attendais Ran.
    - Quand on toque on n'entre pas directement après.
Sano : Pas de couteau sous la gorge aujourd'hui ?

On se fixa l'instant de quelques secondes avant qu'il ne se mette à jouer avec la première chose qui lui passa sous la main.
    - Qu'est-ce que tu veux ?
Sano : Rien. Pourquoi tu as ramené toutes ces affaires ?
    - Je prends quartier ici.
Sano : Ah ?

Un an.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant