Cinquième semaine: L'arrivée au Bonten.

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***
Lundi, Hôtel particulier du Bonten.

Suite à cela, tout s'est déroulé très vite.
Je suis passée de celle qui menaçait leur boss, à de nouveau enchaînée sur une chaise dans le même hangar miteux, pour terminer par être enfermée dans une des chambres de leur hôtel.

On m'avait alors clairement demandé de leur donner une réponse d'ici la fin de la journée.
La question était des plus simples « Préfères-tu mourir maintenant ou dans un an, après avoir servi la cause du Bonten ? »

Evidemment, c'était hors de question.
Seulement, après avoir tourné et viré sans n'avoir aucun lien avec l'extérieur dans cette vaste chambre aux fenêtres barricadées, je pris une décision.
- Puisqu'ils ont besoin de moi, autant les utiliser de la même manière.

Je clôturerais le dossier de mon prédécesseur et ferais tomber cette organisation par la même occasion en la brisant de l'intérieur.

***

Oui, bon ok. Super la décision, mais encore faut-il qu'ils viennent me voir pour que je puisse leur donner ma réponse ?

Je patientai alors pendant ce qui me parut des heures. Quel plaisir de rater encore une journée de bureau... Couchée sur le dos en étoile de mer, je fixais le plafond en comptant les lumières quand la porte s'ouvrit dans un fracas.

Sanzu : Tu viens avec moi.
- Bonjour non... Moi aussi ma journée s'est bien passée merci.

Il me fixa, je fis de même, avant de tenter un sourire gêné.

Sanzu : J'en ai rien à foutre.

Il me tira alors par le poignet pour me sortir hors de la chambre.
Montés jusqu'à l'un des derniers étages, il toqua à la porte d'un bureau spacieux. À en déduire par qui se tenait derrière, c'était celui de leur boss. Les six autres hommes étaient postés en arc de cercle devant.
Quel accueil chaleureux...

J'étais désormais en face d'eux, et Sano se leva alors pour pointer son arme vers moi.

Sano : Donnes-moi ta réponse.
Ne lui laissant à peine le temps de terminer sa phrase, je répondis.
- Combien me donnerez-vous ?

L'homme que j'avais bousculé au centre commercial il y a des semaines de ça tira une tête de six pieds de long. S'il avait pu m'arracher les yeux il l'aurait certainement fait.
Il s'exprima.

... : C'était pas prévu, ça.

Sano : Ta vie sans contrepartie pour le Bonten ou rien d'autre.

Je m'indignai.
- Vous voulez que je sacrifie ma vie mais je n'aurais même pas le droit à une compensation ? Je vais risquer mon métier pour vous, mais surtout, ce sera ma dernière année à vivre alors si je ne peux pas en profiter décemment, autant mourir maintenant.

Je me rapprochai de l'arme, et leur boss détourna le regard vers l'homme qui avait parlé juste avant.
Sano : Koko.

Ah, il a un nom.
Koko : Quoi ? Non ! Hors de question de lui verser ne serait-ce qu'un centime. Elle ne travaille pas pour nous : elle nous appartient.
- Toujours la même rengaine: « Tu appartiens au Bonten. » J'ai compris, mais j'ai l'impression que vous lui appartenez tout autant, pourtant vous avez l'air pleins aux as.

Le dénommé Rindo rit doucement avant de défendre mon point de vue.
Rindo : C'est vrai que peu importe le grade, on accorde de l'argent aux membres qui en ont besoin alors pourquoi pas un salaire ?

Un an.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant