Dix-septième semaine : Nouveaux pions sur l'échiquier.

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Il nous avait fallu peu de temps pour conclure à une entente sur un plan.
Bien que leurs méthodes soient toutes deux extrêmes, l'un en avait des plus discrètes que l'autre. Mais cela conviendrait.

Alors que ce gang était celui sur lequel je devais à l'origine enquêter pour les services secrets, j'étais un peu perturbée de voir que le destin s'acharnait à me le faire combattre.
    - Mais c'est l'usine où...

Ran ne me laissa pas terminer ma phrase et me répondit à la positive.

    - Ils sont partout !

Agacée, je me releva d'un coup, faisant sursauter Sanzu au passage.
    - Je comprends mieux ces foutus cadavres brûlés, ce sont ceux des enfants qui ne survivent pas.

Je marqua une pause.
    - C'était de ça dont l'autre m'avait parlé, j'aurais mieux fait de lui tirer dans autre chose que le genou. Ils les emmènent là bas directement et viennent les chercher tous les vendredis à cinq heures et demie.

Ran m'écoutait attentivement, et Sanzu semblait faire de même...à sa façon.
    - Le but, c'est de sauver uniquement les jumeaux, ou de stopper leur trafic d'êtres humains ?

On me tapa sur le haut du crâne avec un dossier.
Sano : La réponse n'est-elle pas logique ?
    - Tu t'entends parler ? Comme si t'étais la personne la plus éthique du pays. Rétorquais-je avec une pointe d'ironie.

Il leva les yeux au ciel et posa son dossier sur la table.
Sano : Voilà des photos des jumeaux, il semblerait qu'ils comptent bientôt les envoyer en mission-suicide : le temps s'accélère.
    - Ça tombe bien on est prêts.
Sano : Qu'est-ce qu'il vous faut ?

J'esquissa un sourire, et Ran se leva à son tour.
Ran : Alors...

***

Prise par la préparation de cette mission, je n'avais pas pu m'arrêter à la pâtisserie en sortant du travail depuis samedi dernier.
    - Bonsoir !
Sôta : Ne serait-ce pas ma meilleure cliente ?
    - Je ne reste pas longtemps, je suis très occupée en ce moment.
Sôta : Oh un homme aurait la chance de monopoliser ton temps ?
    - Quoi ? Non ça ne risque pas !

Il leva les mains en l'air, mimant la culpabilité.
    - Ou une femme !

Je lui donna gentiment un coup de coude.
Sôta : Comme d'habitude Mademoiselle ?
    - Non, je vais seulement prendre des macarons à la lavande et une tarte au citron meringuée aujourd'hui.

À force d'en ramener, j'avais aisément pu conclure quels étaient les desserts préférés de la majorité d'entre eux.

Je pris congé de Sôta et me rendit rapidement à l'hôtel où m'attendaient Sanzu et Ran dans le grand salon.
    - J'ai ramené ça.

Sanzu : Oh trop bien !
Ran : Merci beaucoup, c'est très gentil.

On se sourit franchement.
Ran : Je pense que tout est bouclé dans les moindres détails, tu as pu poser ton jeudi ?
    - Sans souci.
Ran : Bien.
    - On s'y pointe à trois heures ?
Ran : On se rejoint directement devant ma voiture. Ah et Kakucho s'est porté volontaire pour nous attendre dans la voiture, prêt à partir.
    - C'est votre chauffeur attitré ?

Un an.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant