Un an.

Sixième semaine: Avant goût.

***
Lundi, Hôtel particulier du Bonten.

Arrivée au repère du Bonten après ma journée de travail, j'étais exténuée. Mes dossiers s'enchaînaient et mon Chef de service avait décidé que je ferai office de secrétaire, la sienne ayant pris deux semaines de vacances (on se demande bien pourquoi.)

En bref, j'étais remontée et j'aurais pu frapper n'importe quelle personne s'approchant trop près de moi.

Kokonoi et leur boss m'attendaient dans le hall d'entrée.
- Bonjour.
Kokonoi : Bonsoir.

Sano : Il te reste 47 semaines à écouler, en comptabilisant que celle-ci vient juste de débuter.

47... Le 48 de la semaine dernière... C'est ça, le petit tableau dans son bureau.

    - Pourquoi ne sommes nous pas à 51 ?
Sano : Parce que je compte les semaines que tu nous as fait perdre en te courant après.
- C'est pas à moi de payer pour l'incompétence de tes hommes.

Je me plantai face à lui en croisant les bras.

Il me regarda avec ce même air hautain qu'il arbore toujours quand il me parle.
Sano : Sauf que c'est justement pour ça que je t'ai engagé.
- Pour rattraper les pots cassés ? Jouer le bouc-émissaire ?
Sano : Exactement.

Kokonoi haussa un sourcil, à priori surpris par le mensonge évident de son boss.
Nous stoppant dans notre guerre d'égos, il détourna le sujet.

Kokonoi : Euh Lyura, il va falloir que tu me montres ce que t'as dans ton armoire pour la mission. On y va demain soir et il faut que tu sois habillée en conséquence.
- Ok je vais te montrer...

    - ...Mon sac ?!
Je me retournai pour jeter rapidement un coup d'œil à ce qui m'entourait.
- J'ai oublié mes affaires chez moi !
Kokonoi : Ça va il est pas si tard non plus tu vas pas en faire tout un plat.

Je me mis à tourner en rond dans la pièce, réagissant clairement de façon disproportionnée face à la banalité de la situation.
- Mais il faut que je retraverse toute la ville j'ai pas que ça à faire en plus il faut que j'avance sur ce foutu dossier parce que ce gros bouffon m'a fait jouer à la secrétaire toute la journée !

Je partais dans un monologue, les mains sur les tempes.
Sano regarda alors Kokonoi, qui souffla avant de prendre la situation en main...
Kokonoi : Le boss a dit qu'il t'emmenait.

...Enfin presque. Sano se retourna pour le regarder, visiblement surpris que son Haut-gradé ait mal interprété son précédent regard.
Je le stoppai net.
- Non merci j'ai pas besoin qu'on m'emmène.

Son égo prenant le dessus, il me contredit.
Sano : Je t'y emmène.

Il connaissait déjà la route par cœur, rendant le voyage plus que silencieux, et gênant par la même occasion.

Étant seuls et dans un contexte différent, je voulus tester son comportement en lui posant une question dont il m'avait déjà donné la réponse.
- Je dois me méfier de toi en Mike ou de toi en boss du Bonten ?

Il leva un sourcil, clairement exaspéré par ma question.
Sano : Si c'est pour poser des questions pareilles je préfère que tu continues à te taire.

Et alors là, clairement de mauvaise humeur aujourd'hui, mon égo reprit le dessus.
- C'est pas de ma faute si tu t'es fait passer pour un autre, juste pour m'amadouer.
Sano : En attendant ça a fonctionné.