Chapitre 1 : Le commencement.

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*PDV Emma*

"Faites l'exercice n°6 pendant que les plus lents terminent le n°5.Énonça Mr Kerbon tandis que je me redressai sur ma table.

Il était aux alentours de 17h20. J'étais au cours donné par mon professeur de maths, mon professeur principal qui était terriblement ennuyant. Dans ce lycée de Londres, la plupart des enseignants étaient connus pour leur lenteurs et leur déprimante envie de nous déprimer.

Judith, ma meilleure amie était assise à l'autre bout de la classe, et j'étais entourée d'élèves qui travaillaient autant que si leurs vies dépendaient de cette heure de cours. La fatigue me monta vite, surtout lorsque je remarquai qu'il nous restait encore une heure et dix minutes avant la fin. Je décidai alors de recroiser les bras et de poser ma tête dessus avant de m'assoupir, en attendant désespérément la fin des cours.

J'étais assise au fond de la classe, ce qui facilitait ma petite sieste interdite.

Je suis parvenue à m'assoupir durant vingt bonnes minutes avant d'entendre une voix qui m'irrita l'oreille, celle de mon professeur.

"Je constate que vous faites part d'une grande concentration envers mon cours Miss Miller. Cela me fait extrêmement plaisir."

Je levai alors la tête vers mon professeur, encore endormie puis je dis :

"Peut-être que si votre cours était plus intéressant, j'y prêterais plus attention M. Kerbon."Finis-je avec un maigre sourire de provocatrice.

Depuis le début de l'année, nous nous lancions des pics sans relâches. La plupart du temps, c'est lui qui commençait. Je me défendais comme je pouvais mais généralement, lorsqu'il n'avait plus rien pour me contredire, il prenait mon carnet afin d'y laisser un petit mot rempli d'amour. Du genre ;

'Votre fille devrait immédiatement changer de comportement avant que les choses empirent.'

Il reprit la parole en disant d'un air moqueur : "Celle-là n'aura jamais un avenir prometteur si elle continue comme cela. Je vous retiens en colle vendredi soir, soit demain de dix-sept heures trente jusqu'à dix-huit heures trente. La prochaine fois, je pense que vous suivrez avec un peu plus d'attention mon cours. Vous le rattraperez durant l'heure de colle. " Conclut-il en retournant à son bureau, me laissant sans mots, avec tous les regards posés sur moi et les rires qui raisonnaient dans l'entièreté de la salle.

Super, que peut-on rêver de mieux ?

L'humiliation est vraiment la pire chose que peut faire cet enseignant. Durant toute ma scolarité, j'endurais reproches sur reproches, humiliations sur humiliations pour au final rentrer chez moi avec un carnet rempli de mots et d'heures de colles. Les professeurs ont toujours eu un problème avec moi, je n'ai jamais su qui, d'eux ou de moi en était la cause.

Eux, ou moi.

Si je protestais, tout allait me retomber dessus, encore une fois.

Alors je me contentais d'acquiescer et de regarder le professeur s'asseoir à son bureau, un sourire aux lèvres après une énième victoire contre moi. Si vous saviez à quel point je détestais ce professeur.

Pourquoi fallait-il qu'il soit mon professeur principal en plus ?

M. Kerbon, Christophe Kerbon pour les intimes. Il devait avoir la cinquantaine, il avait des cheveux blancs, une barbe qui descendait jusqu'à la naissance de son cou, et il était ventripotent. Pas très grand, mais quand même plus que moi.

Son RegardOù les histoires vivent. Découvrez maintenant