Chapitre 20 : Officiellement.

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*PDV Emma*

L'étouffement, la paralysie, l'angoisse.

J'étouffai.

L'emprise qu'il avait sur moi était trop importante pour m'en détacher.

J'étouffai. De plus en plus au fil du temps que je passais sans air. Mes membres se crispaient et je criai. J'étais terrorisée.

J'étouffai dans cette eau si profonde, si sombre que je n'en perçus point le fond. J'étais condamnée. Mes mains s'agitaient dans tous les sens dans l'espoir de trouver un rebord, un appui contre lequel m'appuyer pour parvenir à retrouver l'oxygène.

Des mains m'en empêchaient. Elles me maintenaient fermement et je ne parvenais point à m'en défaire.

J'étouffai, je criai, je pleurai. Mes poumons se remplirent progressivement d'eau, comme des poches d'eau. Ma tête me faisait atrocement mal. J'avais la sensation de perdre mon esprit.

Celui-ci menaçait de quitter mon corps, et de me laisser mourir ici.

Mon cœur battait la chamade. Je rassemblai ce qui me restait en force afin d'éveiller l'espoir que je sortirai de là, en vain.

Je tapai contre lui, encore et encore. Mais mes gestes ne contribuaient à rien d'autre qu'à me fatiguer.

À bout de souffle, tentant de trouver l'introuvable par mon nez, des vagues d'eau se logèrent au sein même de mes poumons.

Je le sentais. Elle approchait. La fin approchait. Ma fin.

Mes yeux se plissèrent soudainement. Je me sentais mourir.

Au fil du temps, je ne percevais plus rien. Seule la sensation de mourir m'envahissait, ainsi que celle de me sentir tel un ballon rempli d'eau.

J'étouffai.

Je n'étais plus rien. Plus qu'un simple corps noyé dans cette eau.

Je me laissai retomber, ma tête plongée dans l'eau. Plus aucun espoir. Plus aucune chance. C'était fini.

Mes mouvements se minimisèrent et je peinais à rester éveillée. Mon corps menaçait de me lâcher subitement. C'était comme ci mon âme cherchait à quitter mon corps, mais que je luttai pour ne pas m'abandonner.

Soudain, je sentis des bras me secouer. Toujours plongée dans les ténèbres, inconsciente, je ne bougeai point. J'étais vidée d'énergie.

J'avais abandonné.

Des murmures parvinrent à mes oreilles mais ils s'atténuaient car je n'entendais plus rien.

Ou du moins, mes oreilles n'avaient plus la capacité d'entendre quoique ce soit.

Quelques bulles d'air, les dernières s'échappèrent de ma bouche. Plus rien ne bougeait autour de moi. Je n'étais plus qu'un corps laissé pour mort dans cette eau glacée.

Un corps... J'étais morte.

Étouffée.

Son RegardOù les histoires vivent. Découvrez maintenant