Chapitre 17 : Mettre l'ambiance.

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*PDV Carlos*

Deux heures du matin, Mondello.

Mon poing cogna une nouvelle fois ce sac de boxe, et des gouttes de sang coulaient de mes phalanges. J'enchaînai coups sur coups dans l'espoir d'arriver à me calmer, mais plus je tapai, plus je voulais taper encore et encore. Ça m'apaisait, en réalité.

Je m'étais rendu dans cette salle de sport à une heure et demi du matin car je sentais que j'étais loin, très loin de trouver le sommeil. Je ne me suis jamais senti aussi réveillé qu'en ce moment. Tout me semblait suspect, et je ne m'arrêtais jamais de réfléchir.

J'étais complètement essoufflé mais j'avais encore envie de me défouler. C'est pourquoi je continuai, déterminé.

Je pensais une nouvelle fois à cette soirée catastrophique, qu'avait organisé Megan. J'étais complément offusqué et hors de moi lorsque je repensais au baiser qu'Emma avait échangé avec ma propre sœur, devant moi. Je crois que même mes yeux refusaient de voir ça. J'étais complètement interloqué.

Comment avait-elle pu me faire ça, et sous mes yeux ?

J'étais si énervé, contrarié, agacé. Sans même lui parler pendant cinq jours, j'avais créé une sorte de bulle entre elle et moi, et personne ne devait rentrer dedans. Encore moins ma sœur. C'était tellement frustrant, de la savoir libre de tous ses faits et gestes, et de ses décisions. Je ne la voulait qu'à moi.

Je me laissai tomber au sol, exténué. Je reprenais tant bien que mal mon souffle et contemplai l'ampleur des dégâts sur mes mains rouges vifs. J'avais eu la bonne idée de boxer sans gants. J'accourus aux toilettes afin de me les rincer et de me mouiller le visage.

En sortant, j'aperçus une pièce un peu isolée allumée qui n'était pas censé l'être, car je n'y étais absolument pas allé. J'attrapai alors rapidement un flingue et me dirigeai, à petits pas, vers celle-ci, méfiant.

Il ne manquerait plus que ça pour conclure la soirée. Un guet-apens alors que je suis seul, en pleine nuit.

Mon sang avait cessé de se déplacer dans mon corps et j'avais stoppé toute respiration. En entrant dans la pièce, à première vue, je ne vis qu'un sac posé sur une table. Puis, j'entendis sur ma gauche un objet tomber. Je me retournai brusquement puis je tombai nez-à-nez avec un papi, les yeux grands ouverts et apeuré à la vue de mon pistolet.

Je fronçai les sourcils sans détourner mon arme de son visage. Il leva ses mains en l'air, inquiet puis murmura ;

"Mi scusi signore, sono un po' goffo !" (Excusez-moi monsieur, je suis un peu maladroit.)

"Cosa stai facendo qui ?" (Que faites-vous ici ?) Demandais-je aussitôt.

Vu l'heure, je ne comprenais pas ce qu'un pauvre papi venait foutre dans une salle de sport. Lui aussi était bien suspect.

"Sono la guardia della palestra e ho ricevuto un avvertimento che qualcuno era qui stasera." (Je suis le gardien de la salle de sport et j'ai reçu un avertissement indiquant que quelqu'un était là ce soir.) Dit-il tout paniqué.

Je baissai mon arme puis la rangeai dans ma poche. J'espérai que ce n'était pas un envoyé spécial d'Oscar ou Antonio venu m'abattre bêtement en pleine nuit.

"Non stavo facendo niente di sbagliato." (Je ne faisais rien de mal.) Indiquai-je froidement.

"Lo so, ma devo comunque tenere d'occhio la palestra !" (Je sais, mais je dois quand même garder un œil sur la salle !) Affirma-il en se relevant, un regard interrogateur.

Son RegardOù les histoires vivent. Découvrez maintenant