*PDV Emma*
21:00. Palerme, Italie.
"Je veux un accès immédiat à TOUTES les caméras de Palerme et des communes autours. Je veux voir ce qu'elles ont enregistré depuis deux semaines minimum. Vous les visionnerez pour moi et relèverez tout détail qui mérite mon attention." s'exclama Carlos, assis derrière son bureau tandis qu'il avait en face de lui une dizaine d'hommes.
Avec Megan, nous étions assises sur un des canapés de la salle. Marcus et Flavio se servaient des verres et tous, essayions de redescendre en tension après ce retour à la maison chaotique.
"Je veux une trentaine d'hommes supplémentaires autour de la maison. Embauchez soigneusement (il insista sur ce mot) et placez les aux quatre coins de ma maison."
Les hommes acquiescèrent silencieusement. Mes yeux ainsi que ceux de Megan papillonnaient de fatigue. Nous venions de passer la porte, retardés par des embouteillages et d'autres péripéties. Carlos n'avait pas perdu une minute ; il avait fait venir Erwan et Vitto en urgence, et depuis, il exposait à tout le monde ce qu'il comptait faire.
"J'en veux dans le jardin, sur le parking, dans les rues autour d'ici, à l'entrée de ma propriété, sur la route principale qui passe devant et surtout, j'en veux trois sur le toit."
Sur le toit ?
Les décisions que prenait Carlos paraissaient très réfléchies, car il ne voulait laisser aucun recoin sans surveillance. À présent, tout allait être entièrement surveillé, autant ici que toute la ville.
"Instaurez un roulement de six heures. Toutes les six heures, les patrouilles tournent et échangent leurs postes."
Les hommes hochaient de la tête. Megan me prit la main en me fronçant les sourcils. Je compris que sa douleur au bras était revenue, et qu'il lui fallait un autre cachet pour l'apaiser. Je me levai et allai lui en chercher un, de l'autre côté de la pièce.
"Megan et Emma doivent être H24, et je dis bien H24 surveillées..."
Mon souffle se coupa et je me tournai vers lui, abasourdie.
"...dès lors qu'elle passe la porte de la maison."
J'expirai, soulagée. L'idée d'être constamment surveillée par des inconnus ne me plaisait pas énormément.
"Elles doivent être votre priorité. S'il arrive quelque chose à l'une d'elles, assurez vous que je retrouve le fautif et lui fasse payer pour ce qu'il n'aura pas fait. Vous ne voulez pas savoir de quoi je suis capable, n'est-ce pas ?"
Même moi, du coin de la pièce où j'étais, je ne voulais pas savoir.
"Si vous n'avez pas de question, vous pouvez repartir. Je veux la transcription de ce que vous trouverez sur les caméras demain soir au plus tard."
Sur ce, les hommes quittèrent la pièce tandis que j'apportai le cachet à Megan avec un verre d'eau. Elle me remercia silencieusement, puis Marcus s'approcha de nous. Je lui cédai la place sur le canapé tandis qu'il entoura les épaules de Megan de ses bras. Son étreinte, aussi douce qu'elle soit, aidait Megan mentalement à supporter sa douleur.
"Et bien ça pour une organisation..." s'exclama Flavio en donnant un verre à Carlos, qui le but d'un coup sec.
Carlos fermait les yeux, et semblait savourer ce moment de pause auquel il n'avait pas eu le droit depuis le début de la journée.
Je sortis de la pièce en les saluant, puis je me dirigeai vers ma chambre afin de me changer. J'enfilai rapidement un pyjama ainsi qu'un pull, pour éviter d'avoir froid. Enfin, je m'avançai jusqu'au balcon de ma chambre et m'accoudai sur le garde corps prévu à cet effet.
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Son Regard
Teen FictionÀ Londres, Emma Miller vit sa vie de jeune adolescente de 17 ans au côté de son père qui lui fait vivre un calvaire au quotidien. Sans amour ni attention, elle n'est confrontée qu'à sa violence, et est prisonnière de cette maltraitance, sans échappa...