l'hôtel

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Après un long silence bercé par nos respirations haletantes , Maxime saisis la poignée de la porte de la voiture et l'ouvre avant de sortir à l'extérieur.

-Jordan : Tu vas où ?

Malheureusement il ne pas entendu avec le bruit de la portière se claquant je décide donc de ne pas le déranger et de l'attendre dans la voiture .

Le tissus de mon siège me semble de plus en plus inconfortable mais cela vient uniquement de mon esprit qui l'est  lui même.

Plus le temps avance et coule entre mes doigts comme un fil d'eau,  plus mon cerveau s'enferme derrière des chaînes comme pour s'isoler de cette réalité que nous vivons .

Je suis un meurtrier ...
...et non pas un humain  .
Je suis incapable de le protéger ...
...mais avec moi , Maxime est serein .

Fuir .

Bien évidemment qu'on doit fuir .
La vie est faite pour fuir : fuir les problèmes,  fuir la réalité , fuir les sentiments , fuir le temps inaltérable .
Il n'y a que la fuite qui rend heureux car plus rien n'a d'importance.

Je baisse ma tête en regardant mes genoux et en répétant dans ma tête ces mots .

Soudain je redresse la tête brutalement face à la ruelle sombre sur laquelle je ne me m'attarde pas .

Il n'y a ,comme solution, que la joie puisque plus rien n'a d'importance . C'est vrai ! Alors je ne dois pas laisser Maxime,  je ne dois jamais le laisser seul , c'est de mon devoir de le rendre heureux , comme tout humain ferait ,car nous sommes... humains .

Je me précipite en dehors de la voiture que je laisse ouverte et commence à avancer dans la ruelle bordée d'un mur de brique et d'un mur plutôt grisâtre contre les quels sommeillent des conteneurs à poubelle pleins , de la saleté en dégouline et vient former des tâches sur les paroies vertes .

Je continue d'avancer sur le sol de pavés peu réguliers pour finalement remarquer ,vers le fond de la ruelle , mon ami assis par terre , la tête recroquevillée dans ses jambes ; il n'émet aucun son .

Je m'approche de lui et m'agenouille sur la saleté , je pose ma main sur son bras gauche et il lève sa tête vers moi plutôt lentement.

-Jordan : Maxime... ça va aller . Je te le dis moi que ça va aller , je te dis aussi que tu vas vite me tendre un sourire je ferais tout pour.

Je sens mes lèvres se serrer laissant place à un sourire fermé sur mon visage , Maxime me regarde avec des yeux pétillant et commence à me tendre sa main , je l'attrape et le tire pour le relever de ce tas d'ordure sur lequel il s'est assit .

Nous retournons calmement dans la voiture . Une fois installés je commence a mâché de nouveau mon chewing-gum que j'ai dans la bouche depuis un certain temps

-Maxime : C'est un chewing-gum que tu as ?

-Jordan : Oui ! Tu en veux un ?

-Maxime :  Oui s'il te plaît !

Je me penche alors pas dessus le levier de vitesse en posant mon coude à côté de la jambe de Maxime sur son siège. J'ouvre de ma main gauche la boîte à gant et lui tend un chewing-gum avant de m'installer de nouveau .

-Jordan : il faut qu'on trouve un hôtel en dehors d'Angers !

-Maxime : On a qu'à appelé chacun de notre côté .

-Jordan : Oui cest une bonne idée.

Je saisis mon téléphone et commence aussitôt les recherches , je trouve une première adresse avec un numéro que j'appelle

-Hôtesse : Bonjour en quoi puis-je vous aider ?

-Jordan : Bonjour j'aimerais réservé une chambre pour deux pour ce soir , c'est possible ?

-Hôtessehélas monsieur nous sommes complet toute la semaine

-Jordan : Ah mince tant pis , merci quand même,  bonne journée !

J'entends Maxime engager à son tour un appel qui se conclut par une réponse négative .

Ainsi nous faisons cinq appels non concluants mais le sixième fut le bon .

L'espoir s'empare de nouveau de nos corps frêle et sans perdre un instant je démarre la voiture pour me rendre à cet hôtel avec impatience .

Une fois arrivés à destination il est déjà 15h de l'après midi. 
Après avoir garé la voiture près de l'entrée du grand bâtiment gris et blanc , Maxime et moi sortons nos valises et sacs pour les amener avec nous dans l'accueil de l'hôtel .

A cet endroit nous rencontrons la dame que Maxime a eut au téléphone,  on lui donne nos informations et elle nous donne une carte  portant le numéro 18 .
Cette chambre se trouve au troisième étage sous le rooftop.

Maxime se dirige vers un ascenseur et appuie sur le bouton qui ouvre la porte , je rentre en poussant mes valises puis par dessus celles-ci j'ajoute les sacs de Maxime,  l'ascenseur monte les différents étages et nous ouvre ses portes au troisième comme prévu .

Je marche en direction de la porte portant le numéro dix-huit et , une fois devant celle-ci , j'insère la carte dans un boîtier qui ouvre la porte .

Je rentre dans la chambre assez moderne ce qui ne m'étonne pas après avoir vu la façade du bâtiment.
Je remarque un balcon et m'avance vers celui-ci pour regarder la vue s'étendant sur l'horizon urbain .

J'entends Maxime poser nos bagages puis un silence traîne...

Une main se pose sur mon épaule,  ce qui me surprend , je me retourne aussitôt vers mon ami qui ne montre aucune joie sur son visage .

-Maxime : Jordan....

-Jordan : Oui ?

-Maxime : J'ai pas l'habitude de demander ça... ça va même te paraître bizare mais ...

-Jordan : Dis moi Max, je vais pas te juger !

-Maxime : tu me permet ?

-Jordan : de qu- ?

Maxime me coupe dans mon interrogation en collant son torse au mien et en ajoutant ses bras dans mon dos , je sens mon t-shirt s'humidifier au niveau de mon épaule droite .

J'ajoute mes mains dans le dos de Maxime en sentant la chaleur de cette partie du corps contraster avec la froideur de ses mains moites .

-Jordan : Peut importe ce qu'on devra traverser , on le traversera ensemble ...

Je ferme mes yeux toujours surpris de la réaction de Maxime,  je ne le pensais pas dutout comme ça ,enfin je n'aurais jamais imaginer qu'il fasse ceci avec moi .

Remords Inavouables (joyxem)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant