Bienvenue chez Mère Nature

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[-Ce n'était pas qu'un sourire !]

Maintenant que j'ai mit Maxime mal à l'aise, j'ose encore moins le regarder. Je brûle d'envie de lui dévoiler mes sentiments mais il prendrait peur et... notre amitié serait ruinée.

Je ne lui dirais rien, jamais rien sur ce que je ressens réellement pour lui.

-Jordan: Il faudrait peut être qu'on prenne à manger aussi, non?

-Maxime: Je suis vraiment idiot des fois moi... comment j'ai pu oublier la nourriture ?

-Jordan: Je dis ça parce qu'on vient de passer devant un magasin.

-Maxime: Oh oui ! Merci Jordan, merci, merci, merci, tu nous sauves.

Nous faisons demi-tour pour rentrer dans le magasin se trouvant à quelques mètres derrière nous.

L'idée de manger sain est loin derrière nous, nous avons besoin de repas rapides et peu coûteux.
Nos paniers en plastique se remplissent de sandwich, de pâtes, de charcuterie, d'eau, de bières et j'en passe.

Nous arrivons devant la caisse, nous remplissons vite le tapis roulant de nos produit pendant que le caissier nous dévisage... par précaution Maxime et moi nous cachons derrière nos lunettes de soleil, nos casquettes et le col de nos blusons.

Cela fait maintenant plus d'une bonne heure que nous marchons.
Nous nous sommes bien, même très bien éloignés de la ville.
Je ne sais absolument pas de quel côté nous sommes, mais en tout cas Angers est loin derrière nous.
Maintenant que nous avons quitté l'hôtel dans la ville proche de Angers, on ne reverra définitivement plus nos proches.
Un petit sourire se glisse sur mon visage mais c'est malsain. Je le sais...

Nous longeons une grande route bordée d'une forêt sur la droite et d'une montagne sur la gauche.
Quelques voitures circulent mais ça reste à basse fréquence.

Je m'arrête un instant et m'assois sur la grande barrière en métal séparant la route de la forêt. Je pose mes valises et mes sacs à mes pieds puis je prend une grande inspiration.

Maxime s'arrête et se retourne, il enjambe la barrière et contemple la forêt

-Maxime: On a qu'à s'engouffrer ici !

-Jordan: D'accord mais d'abord je bois un coup.

Je sors d'un sac, une bouteille d'eau; je l'ouvre et laisse le liquide rafraîchir ma bouche pâteuse.

Une fois de nouveau sur mes jambes  nous pénétrons dans la forêt dense ornées par les longs tronc marrons s'élevant sur quelques mètres avant de se diviser en longues branches raides sur lesquelles se repose un immense feuillage souple ne laissant passer que quelques rayons de soleil qui viennent chauffer l'herbe plutôt haute qui couvre le sol de terre brune.

Cette forêt est à une température très agréable : d'un coté la fraîcheur du sol végétal, de l'autre la puissance de chaque rayon du soleil qui percute la peau.

Nous avançons parmi les troncs plus ou moins droits , l'herbe chatouille nos tibiats c'est pourquoi nous faisons des enjambées. C'est aussi pour éviter de trébucher sur un rondin couché, un caillou ou autre.

Soudain nous remarquons un espace dégagé où se trouve la place nécessaire pour notre tente.

Un grand rocher se trouve ici en forme de "L" à l'envers, ce serait idéale pour protéger la tente en cas d'intempéries.

Maxime s'empresse de déposer ses sacs et son manteau dans une joie, un apaisement qui lui parcours le corps. Comment je le sais ? Je le connais et ce regard-ci ainsi que ses mouvements témoignent de son état mental.

Je fais de même pour libérer mon dos avant de m'étirer face au puits de lumière qui s'offre à nous

-Maxime: Bon ! On n'a pas que ça à faire nous, une tente doit être montée.

-Jordan: Oui ! (Dis-je en tapant d'un coup mes mains )

Je tire mon sac loin des autres pour finalement l'amener près du grand rocher.

Maxime l'ouvre et jette la tente en l'air, celle-ci se deplie dans un bruit de plastique qui se tend.
La tente est quasiment prête !
Je saisis les piquets que j'enfonce dans la terre tout en vérifiant que la tente est bien maintenue.

J'ouvre la "porte" et entre dans la tente
Elle est quand même très spacieuse !

A peine ai-je le temps de me poser que Maxime m'appelle.

Il me tend mon matelas gonflable alors que je sors tout juste de notre habitation .

Je m'assois sur un petit rocher assez plat et commence à souffler par le trou du matelas prévus à cet effet pour le gonfler.
Je lève les yeux pour regarder Maxime face à moi soufflant lui aussi de toute ses forces.
Je vois sa peau qui rougit un peu plus à chaque fois que ses joues se gonflent quand soudain je remarque que ces yeux ne sont pas dirigés vers son matelas... Je redirige aussitôt mes yeux vers mon lit de camping
Du coin de l'œil je le vois retirer sa casquette et passer sa main dans ses cheveux pour empêcher une mèche de tomber devant ses yeux.

Il pose sa tête sur ses poignets croisés sur le côté de son matelas.
Je jette des coups d'œil furtif dans sa direction quand il finit par prendre la parole.

-Maxime : Et bah dis-donc... tu es motivé (dit-il comme pour rire gentiment)  Tu ferais mieux de respirer un peu !

Je m'arrête et adresse un sourire à Maxime en évitant tout contact visuel avec lui.

Le problème c'est que je l'aime de plus en plus, enfin je crois... Peut être que c'est ainsi depuis toujours ? Je ne sais pas.

Maxime prend des bières dans un des sacs. Il s'avance pour m'en donner une avant de s'asseoir de nouveau dans l'herbe.
Cette fois jambes tendues et bras en arrière comme sur une plage de gazon frais. Sa position semble demander au soleil de venir l'enlacer.

Mes pensées, mon cerveau, mon cœur, tout, il a tout monopolisé en moi...

Une légère brise se lève faisant bouger le feuillage. Le bruit des feuilles se frottant les unes aux autres et quelque peu apaisant.
Je m'avance timidement à côté de Maxime en amenant la bière à ma bouche.

Contrairement à Maxime je garde mes jambes pliées sur elles-mêmes afin de poser mes bras sur mes genoux. Je tourne ma tête vers lui.

-Jordan: Ça fait du bien !

Maxime tourne sa tête vers moi et fais un sourire qui se niche au coin de ses lèvres.

Plus que de l'amour, j'aime aussi l'aimer

Remords Inavouables (joyxem)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant