Remords Inavouables (joyxem)

Bloqué, Accusé, Devasté.

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-Donc vous avouez avoir tué Mr. Chabroud ?

-Non ! Ce n'est pas moi !

-C'est pourtant ce que vous venez de dire...

-Non, je- c'est pas moi qui l'ai tué ! J'étais enervé, c'est vrai ! Mais jamais, jamais de la vie je ne lui aurait fait du mal ! Jamais je n'aurais levé la main sur lu-

-Vous pouvez rejoindre votre place.

-Non, laissez-moi parler ! Mon cœur était comme un grand 8 quand j'ai commencé à ressentir des trucs et c'était étrange... Je le connais mieux que quiconque c'est pour ça que je peux affirmer que ce n'était pas qu'un sourire !  Quand on se regardait c'était pas juste de la sympathie ou de l'amitié. Il l'a avoué lui même qu'il m'aimait mais à cause de Julie il ne pouvait pas car il ne voulait blesser personne. Rajoutai-je pendant que deux policiers me saisir par les bras

-Bon ça suffit Monsieur Rondelli je vous ai dit de vous rasseoir ! S'exclame la présidente du tribunal.

Les policiers me tirent vers le banc en bois juste devant la place de mon avocat sans que je cherche à tenir debout .
Les pieds trainant au sol je fais maintenant face à tous ces gens qui assistent à mon procès je ressens la pesanteur du vide en moi, je ressens ma solitude. En croisant le regard de Julie je réalise une nouvelle fois que max- qu'il ne sera plus jamais là.
Je n'arrive même pas à voir son nom écrit dans mes rétines.

Je m'assois lourdement sur le banc pendant que mon procès continue sans que je sois réellement présent. Tous prennent partie de ma culpabilité.
Bien que je sois assis de dos à tous ces gens, je sens leur regard jeter des grappins sur moi avant de les tirer pour écarteler mon corps.

On pourrait m'arracher les côtes une à une, que je ne sentirais rien.
Pourquoi ne veulent-ils pas comprendre ?
Pourquoi n'essaient-ils pas ?

Mon avocat prend la parole à la barre, mon sort ne dépend que de lui, en réalité il est comme moi : seul face à des gens qui se basent sur les faits extérieurs.

-Monsieur Rondelli avait des soucis, il les a toujours. Personne n'a voulu, personne n'a essayé, personne n'a cherché à l'aider, à le comprendre. Il a des problèmes psychologiques ! A ces derniers s'est rajouté cet amour qualifié d'《impure》par la majorité de la population qui de plus était envers la seule personne qui le comprenait : Monsieur Chabroud.
Étant célèbres, créer un drame autour de la tragique histoire de Youtubeur et en faire porter le chapeau à monsieur Rondelli n'est que pour le "buzz" ! Alors Monsieur et madame Mondriaud ont très probablement modifiés cette vidéo, d'autant plus que ce n'était pas la première fois, en effet ils ont déjà fait des montages pour accuser leur voisins de choses qu'ils n'avaient pas commis.
De nos jours la popularité amène la richesse, et la popularité débute sur les réseaux sociaux, les gens sont prêts à tout pour l'acquérir. Voici ce qu'il s'est passé : Monsieur Chabroud a reculé, a glissé et, dans sa chute, a décrocher la hache qu'il a essayé de saisir pour se rattraper. Monsieur rondelli a été un témoin impuissant comme il l'a évoqué.

Voici un résumé de la plaidoirie qu'à utilisé mon avocat. Un résumé très approximatif puisque j'étais partiellement présent.
La séance se termine et mon avocat m'accompagne dans un couloir très long et très haut. Il pose sa main sur mon épaule et tente de me convaincre que ça va aller mais je n'y croit pas.

-Si tu as besoin de pleurer il ne faut pas te retenir.

-Je sais bien... mais j'y arrive pas, il n'y a rien qui arrive à sortir. C'est comme si j'étais desséché de l'intérieur...

Il répète un sourire triste et s'écarte comme s'il pensait que ça allait m'aider à respirer mais j'agonise.
Les côtes qu'on m'a arraché, on ne les a pas jeter, on les a planté dans mes poumons.

-Tout est de la faute de Julie. C'est vrai : avant de partir elle avait dit à...à ma- de ne pas se blesser la jambe et comme par hasard juste après c'est ce qu'il s'est passé et c'est à partir de là qu'il a perdu tout espoir de s'en sortir, je le sais. Et si... et si elle ne l'avait jamais rencontré on aurait pu être ensemble.

Nous sommes rappelés dans la salle car le verdict a été décidé. Pourtant ce n'était pas censé être aussi rapide.

Une fois que tout le monde a repris sa place, la présidente du tribunal commence son discours.

-Monsieur Rondelli, vous êtes reconnu coupable d'homicide involontaire de... l'homme dont nous n'avons toujours aucune information. Vous êtes cependant reconnu coupable du meurtre de Maxime Chabroud et cela vous coûtera donc la réclusion criminelle à perpétuité.

Mon sort est scellé.
On me conduit à l'extérieur de la salle en me menottant à un poteau près d'une chaise. Je m'assois et on me dit d'attendre que le véhicule qui me ramenera à la prison arrive.

J'attends, inerte, devant tout ces gens qui marchent rapidement comme des robots inanimés mais pourtant ils ont un cœur qui bat, contrairement à moi.

Mon cœur est rongé par un poison toxique qui déploie ses racines dans mon corps pour ronger chacune de mes organes et me vider de mon sang.
Ce poison est alimenté par les phrases de Julie et d'Alicia qui tournent en boucle dans ma tête: 《Tu n'es pas celui dont il parlait !》《pourquoi tu as fais ça ? 》《il est où mon papa ?》

-Tu le ramène quand mon papa ? Demande une voix qui, elle, n'est pas dans ma tête.

Je relève mon regard et voix le visage de Alicia qui renchérit :

-Parce que ça commence à être long...

-Je suis désolé... Dis-je d'une voix tellement tremblante qu'elle en est incompréhensible.

-En plus je lui avais volé un porte-clé, je veux pas qu'il me gronde... Tu pourras lui donner ?

-Mais je-

-Alicia ! Hurle Julia. Ecarte de lui tout de suite ! Et toi... tu m'as déjà pris mo- mon mari ça te suffit pas t-tu veux aussi prendre ma fille ?! Tu mériterais que je te fasse subir ce que tu lui a fait subir.

Julie tire violemment Alicia qui se met à pleurer. Dans la précipitation Alicia m'a laissé le porte-clé de Ma...
Je n'ose pas le toucher mais lorsque des policiers arrivent vers moi, je me presse et le range dans ma poche.

De retour dans ma cellule grise, en béton et en métal je m'assois sur le sol. Je sors le tout petit ourson avec un pull Nasa qui servait apparemment de porte clé à mon ami. Je le reconnaît maintenant ! Ce n'est pas qu'un porte clé c'était son porte bonheur. C'est pour ça qu'il est-  c'est parce qu'il ne l'avait pas !

Qu'est ce qu'il me prend ? Je rejette la faute sur Alicia...

-Ils aurait dû remettre la guillotine pour toi sale merde ! Cris un détenu.

Ce détenu me parlait au début puis des gens lui ont dit que j'avais tué celui que j'aimais et même si lui aussi est là pour un meurtre, dès qu'il le pouvait, il me frappait. Lui, il a tué l'agresseur de sa fille. Moi j'ai été une des raisons de la disparitions du père d'une fille.
Je m'allonge sur le sol froid et humide et serre le petit ourson contre moi pendant que mes larmes s'écoulent sur le béton.