Chapitre 4 : Numéro inconnu

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Mon amour,

La culpabilité me ronge en pensant à autre que toi.

J'aimerais avancer tout en restant dans un passé où tu es là.

Je sais que c'est impossible.

Comme le fait d'être à nouveau dans tes bras.

Je t'aime.

D.

***

Recherche : comment ne pas tuer une plante ?

Je me noie dans le flot de conseils botaniques de mon cher ami Google. Je crois que tout serait plus simple si j'avais le nom de cette fichue plante. Ses feuilles sont littéralement en PLS *.

Je refuse de demander l'avis de mes sœurs. Nous sommes au milieu d'un jeu des chattes et de la souris depuis trois jours et je suis expert pour passer entre leurs griffes.

Du bout du doigt, je tente de redresser une tige, elle retombe aussitôt. J'ai du mal à me résoudre à laisser crever cette chose verte. J'avais dit à cette fille que je n'y connaissais rien !

Résigné, je me lève de ma chaise et me dirige vers ma veste accrochée derrière la porte. Je sais exactement où trouver le petit papier que j'ai refusé de toucher. Je n'hésite pas, plonge dans la poche intérieure de mon cuir. En l'ouvrant, je redécouvre l'écriture fine et délicate de son prénom et de son numéro de téléphone.

De retour à mon bureau, je prends en photo la plante en détresse et lui envoie, je suppose qu'elle comprendra.

Il lui faut quelques secondes pour répondre à mon message.

Numéro inconnu : Dani, je présume ? Comment vas-tu ? J'espère que tu te portes mieux que cette pauvre plante.

Moi : Je fais quoi ?

Numéro inconnu : Une douche

Je fronce les sourcils, elle est encore plus perchée que dans mes souvenirs.

Moi : Ok, je la balance à la poubelle.

Numéro inconnu : Tu vas la tuer !

Moi : Elle est déjà morte.

Numéro inconnu : Elle a besoin d'eau. Mets-la dans la douche arrose là bien et dans quelques heures, elle ira mieux.

Je ne réponds pas. Je n'enregistre pas son numéro non plus.

Je fixe la chose, elle a vraiment une sale tête. Je l'attrape et descends jusqu'à la salle de bain.

Poppy en sort au même moment, habillée d'un jean et d'un haut qui couvre à peine sa poitrine, elle m'observe avec suspicion tandis que ses yeux passent de la plante à moi. Je bascule d'un pied sur l'autre plus tout à fait convaincu de la démarche.

— Je vais la doucher, annoncé-je.

— Te doucher, tu veux dire ?

Je me sens bête.

— Ouai, ouai... bredouillé-je.

Elle me laisse la place et attrape son sac de cours abandonné dans le couloir avant de se diriger vers les escaliers. Elle marmonne un "trop chelou" qui ne m'échappe pas et je refoule tout commentaire sur sa tenue, il ne manquerait plus que les trois femmes de cette maison m'accusent d'être antiféministe.

Car même si je ne juge pas, je ne peux m'empêcher de m'inquiéter en la voyant grandir si vite.

Dans la salle de bain, je fous la plante dans le bac à douche. Bordel, je vais vraiment le faire.

Dani a commencé à vous suivreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant