Le bruit du tonnerre me sort du sommeil en sursaut, la pluie bat son plein, et frappe avec force contre la fenêtre de toit. Je me redresse, la couverture glisse le long de mon torse nu.
Mon regard se pose instinctivement sur le lit.
Il est vide.
Mes yeux vagabondent dans la chambre dont seuls les éclairs percent l'obscurité. J'allume le lampadaire près de moi, plisse les paupières, Dahlia n'est plus là.
J'attrape le jogging ainsi qu'un sweat à capuche qui traînent au sol, puis me dirige vers les escaliers. Un mauvais pressentiment me comprime la poitrine tandis que je la cherche.
Personne dans la salle de bain ni dans au premier étage. Je descends au rez-de-chaussée et mes pas accélèrent au rythme de mon angoisse.
La porte-fenêtre du jardin, probablement mal refermée, s'est ouverte dans la nuit. Poussée par les rafales de vent, elle tape contre le mur, les rideaux se soulèvent et une flaque d'eau s'est formée juste dessous.
Je reconnais le téléphone de Dahlia explosé au sol et m'empresse de le ramasser, l'écran est foutu. Je balaie la pièce du regard.
Dahlia a disparu.
La porte-fenêtre claque à nouveau, je me dirige vers l'ouverture donnant sur le jardin, quand une ombre retient mon attention. Je plisse les yeux et jure en distinguant sa silhouette.
Je me précipite à l'extérieur, cours jusqu'au centre du terrain, au milieu de l'herbe où est étendue Dahlia, allongée, le visage tourné vers le ciel noir alors que la pluie s'abat sur son corps.
— Bordel ! mais qu'est-ce que tu fous Dahlia ? hurlé-je.
Elle ne réagit pas, ferme les yeux alors qu'un sourire triste se forme sur son visage. Les poings crispés, elle se soumet aux intempéries sans bouger.
— Dahlia ! tu vas attraper la crève ! m'insurgé-je alors qu'elle n'est vêtue que de son haut à manches longues et d'une culotte en coton.
Elle tend la main vers moi. Je l'ignore, l'alcool lui est monté à la tête.
— Dahlia, soit tu bouges, soit je saisis ton cul et je t'embarque à l'intérieur, crié-je par-dessus le tonnerre.
Elle tourne son visage vers moi, la main toujours levée, ses yeux peinent à rester ouvert à cause de la pluie.
— S'il te plait, dit-elle d'une voix chevrotante.
— Tu m'oublies pour veiller sur toi quand tu seras malade à crever ! lui lancé-je.
Elle ne répond pas.
— Pourquoi tu fais ça Dahlia ?
Elle baisse la main, ses lèvres faussement étirées. Malgré la pénombre, le déluge qui s'abat sur nous, je distingue la détresse exultant de tout son être.
— J'ai peur de l'eau, m'avoue-t-elle, tu veux bien m'aider à affronter ma peur ?
Son regard brise un morceau de mon cœur. Je jure, et m'étends à ses côtés. Elle entrelace nos doigts gelés, je les serre un peu plus fort.
Le déluge tombe sur mon visage, je suis déjà trempé, mes paupières se ferment par intermittence, sa main frémissante presse la mienne.
— OK je reste.
Je sais que des larmes sont noyées dans les gouttes de pluie parsemant son visage, mais je fais comme si je ne voyais pas ses lèvres tremblantes et ses yeux injectés de sang.
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Dani a commencé à vous suivre
RomanceJeune femme recherche ami(e) dans la vie réelle pas sur Facebook ou Instagram. Dani, influenceur High Tech au million de followers, vit toujours chez sa mère dans le grenier d'une maison pleine d'œstrogènes. Lorsque sa sœur le piège, il se retrouve...