Chapitre 3

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J'ouvre lentement les yeux tandis que le décors autour de moi gagné en netteté. Je me trouve dans une pièce aux murs jaune pétant, meublée en tout et pour tout d'une table de nuit, d'un fauteuil et d'un lit en fer très peu confortable dans lequel je suis allongée. Les pas d'une femme retentissent dans le couloir adjacent. Je me remémore les derniers événements tandis qu'une foule de question assaillent mon esprit. Je referme les yeux et expire lentement. La poignée tourne et la porte bien huilée s'ouvre sans un bruit, alors qu'une femme passe la tête par l'entrebâillement. Je me redresse et elle rentre en souriant.
- Bonjour Cassie, je m'appelle Florence, je suis une des aides soignantes qui va t'aider jusqu'à ce que tu puisse sortir de l'hôpital, m'informe t elle en rentrant. Son accoutrement me semble bizarre: elle est habillée d'une housse verte avec un masque.
- Je... Bonjour... Je murmure, un peu déboussolée
- Je suis vraiment désolée pour ta famille, poursuit elle avec un petit sourire triste. Lorsque tu l'as appris, tu t'es évanouie, et tu es tombée sur le carrelage. Ta tête a pris un bon coup et tu as une commotion cérébrale. Heureusement, tu auras peut être quelques séquelles mais rien de grave, contrairement à ce que les médecins ont cru à ton arrivée. Pardon, je n'aurais pas dû dire ça !
Je lui réponds par un petit sourire contrit et je ferme les yeux pour tenter de canaliser toutes les émotions qui s'entrechoquent dans ma tête. Je crois que je ne réalisé pas ce qui m'arrive. Il doit y avoir un problème quelques part. Ou alors c'est un test; un énorme canular pour observer mes réactions. Oui, ça doit être ça. Je ferai mieux de m'enfuir d'ici et de rentrer chez moi m'enfoncer dans le canapé pour regarder les infos avec mes parents ce soir. Je laisse l'actrice en pyjama vert sortir de la chambre en se tapant le front contre la paume avant d'attraper mon sac à main, qui traine au pied de mon lit. Je récupère ma veste bleue marine sur le fauteuil , l'enfile et passe la tête par la porte pour vérifier que personne n'arrive. Quand je suis certaine qu'aucune actrice verte ne se dirige vers moi, je ferme doucement le battant, j'entrouvre la fenêtre. Heureusement que je ne me trouve qu'au premier étage et que personne ne se trouve en dessous. Je prends une grande inspiration, empoigne mon sac entre mes bras et saute en essayant tant bien que mal de me retenir de hurler. 

    J'atterris lourdement sur le dos et je roule dans l'herbe, le souffle coupé, et la tête qui tourne. Je reste allongée de longues secondes avant de me ressaisir. Il va falloir que j'appelle un taxi. J'espère que mon téléphone n'a rien, parce que je ne peux rien faire sans, et que mon père n'acceptera jamais de m'en racheter. J'aperçois justement une Audi noire avec une pancarte blanche sur le capot qui dépose une femme paniquée à l'entrée du bâtiment. Je me précipite vers la voiture en indiquant mon adresse au chauffeur. Je m'installe lourdement sur la banquette arrière et le véhicule démarre. Mon regard vide se pose sur mon sac à main et je décide de vérifier l'état de mes affaires après ma chute. Je sors mon portable, aucun message. C'est étrange, d'habitude ma mère me préviens toujours lorsqu'elle sort de la maison... C'est à ce moment qu'un doute m'assaillis. 

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