Anger & Deities

Chapitre 4

    Et si... Et si la dame en blouse verte ne m'avait pas mentis... Et si mes parents avaient réellement disparu... Et si je ne revoyais plus mon frère... Et si... Je chasse ses pensées horribles de mon esprit et me concentre sur le trajet, la tête collée contre la vitre teintée. Tout-à-coup, le taxi pile et le chauffeur se tourne vers moi:

- Voilà mademoiselle, vous êtes arriv... Attendez, vous pleurez !?! Tout va bien?

Je passe une main sur ma joue et observe mes doigts humide à cause de mes larmes salées. Je m'essuie le visage en clignant des paupières, je ne m'étais même pas aperçue que je pleurais.

- Oui oui, tout va bien, merci beaucoup, je souris à l'homme au sourcils froncés en face de moi. Ne vous souciez pas de ça.

Je lui tends une liasse de plusieurs billets sans faire attention au montant, trop chamboulée par mon état actuel, et je lui souris malgré mes yeux rougis:

- Tenez, merci encore de me déposer, gardez la monnaie et ne vous inquietez pas pour moi!

Je sors du véhicule en claquant la porte et me précipite vers le bâtiment devant moi, une jolie maison de lambris blancs à la charpente de bois et aux nombreuses fenêtres. Les souvenirs affluent dans mon esprit et me frappent de plein fouet. Je m'arrête, éberluée. Je ne comprends pas mon propre comportement, je suis mélancolique et nostalgique sans aucune raison apparente. Je ferme les yeux, souffle un grand coup et avance avec détermination, résolue à ne plus m'embrouiller avec des choses futiles. Pourtant, malgré mon entrain, les sensations reviennent à la charge, et me laissent pantoise sur la pas de ma porte. Je prends mon visage entre mes mains avant de me donner une bonne claque. Aïe ! J'y suis peut être allée un peu fort, mais au moins je suis bien réveillée maintenant. J'essaye de rester plantée dans la réalité, mais mon esprit divague vers mes souvenirs avec mes parents et mon frère. Pourquoi ne sont-ils pas encore rentrés, le cours de foot de Jason devrait s'être terminé il y a déjà une heure et demie ! Je sors farfouille dans mon sac et en sors ma clé, que j'insère dans la serrure avant de la faire tourner jusqu'à entendre le petit "clic" caractéristique de l'ouverture du battant. J'enlève mes chaussures d'un coup de pied, énervée, et monte dans ma chambre en m'affalant sur mon lit. Je ferme les yeux un instant, avant de décider d'appeler ma mère, afin de pouvoir mettre cette histoire folle au clair. Les sonneries de mon téléphone s'écoule à une vitesse insupportablement lente, et tandis que je me mets à me ronger les ongles en fronçant les sourcils, contrariée. Ce n'est pas possible, ma mère saute toujours sur sa brique quand quelqu'un l'appelle ! Ce n'est pas possible, ils n'ont pas pu disparaître comme ça. Je prends alors conscience de toute l'immensité de la situation et mon monde s'effondre. Les possibilités fusent dans ma conscience et je me redresse en me prenant la tête entre les mains et en me repetant comme un mantra "ce n'est pas possible, ce n'est pas possible, ce n'est pas possible..." comme si ces simples mots pouvaient faire dissiper mes doutes et mes idées absurdes. des larmes salées dévalent le long de mes joues déjà trempées et je me rallonge sur mon lit en position foetale, les muscles contractés et les mains serrées contre mes tempes. Ma respiration s'accélère et je panique. 

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