Chapitre 7

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    Je me réveille quelques heures plus tard. Le soleil s'est caché derrière les buildings qui bordent le parc comme une couronne de verre et d'acier, t le ciel teinté de lueurs rosées m'informe qu'il doit être environ vingt heures. Je prends alors conscience que je suis enfermée dans le parc, étant donné l'affiche que je lisais en attendant ma pizza, qui indiquait la fermeture à dix huit heures. Cette nouvelle ne me dérange pas plus que ça, après tout, je ne me voyais pas dormir chez moi. Après avoir avalé les derniers restes froids de mon diner, je fouille dans mon sac et en sort mon sac de couchage. En apercevant deux branches solides au dessus de ma tête, je décide de monter dans l'arbre. L'écorce rugueuse me rape les mains mais je finis par atteindre difficilement mon objectif. J'installe finalement un hamac et je m'assoupis pour la seconde fois en trois heures.

    Je suis rappelée à la réalité par un chatouillement au niveau du nez, et je fronce instinctivement les sourcils pour en déloger l'auteur. Un poids se creuse sur mon ventre et j'ouvre mes paupières lourdes de sommeil, pour découvrir le petit malin qui a eut la très mauvaise idée de me sortir de mon doux rêve, mais je tombe nez-à-nez avec la frimousse moustachue d'un petit chaton gris. Mes lèvres s'étirent en un sourire tandis que je le prends dans mes bras. Je suis surprise de son assurance. Il ronronne et se frotte à moi. Attendrie par l'animal, je mets de longues secondes à réaliser le bruit que je viens d'entendre. Une branche au dessus de moi a craquée. Je lève lentement la tête et les semelles d'une pair de baskets noirs entrent dans mon champ de vision. Un garçon se tient au dessus de ma tête, assis sur une branche et adossé au tronc, les bras croisés et le regard plongé dans le mien. Malgré la faible lumière matinale, je le reconnais grâce à ses cheveux gris et ses yeux verts pétillants. Il fixe mon air surpris pendant quelques secondes encore avec un sourire calme, avant de se cacher derrière le tronc charnu, me laissant seule à regarder autour de moi comme une enfant perdue.

    Il réapparaît aussi soudainement qu'il a disparut à mes côtés, avec son sourire en coin et ses yeux malicieux. Le chaton s'enfuit face à cette apparition subite. Je dévisage le nouveau venu pendant un instant, passant successivement de sa place actuelle à celle où il se trouvait quelques instant plus tôt. Il se met à rire face à ma mine ahurie, puis se reprend et s'assied près de moi, penché vers le vide, en appui sur ses bras. Je détourne les yeux, gênée qu'il me voit ainsi, à peine réveillée, en admiration devant un chaton aventurier. Je réalise alors que je ne le connais pas, et que lui encore moins.

    Je tourne brusquement la tête vers lui, les sourcils froncés, et il paraît surpris mais j'entame tout de même :
- Qui es tu? Qu'est-ce que tu fais là? Comment tu m'as retrouvée? Pourquoi tu me suis ?...
- Pourquoi tu n'est pas à l'Académie, me coupe t-il dans ma lancée. Tu devrais être entrain de t'entraîner, alors pourquoi tu n'est pas à Olympie? Le programme n'est pas terminé, d'ailleurs, qui sont tes protecteurs? Et où est ton tatouage ? Tu es une non-marquée ?
Je le dévisage avec des yeux comme des soucoupes et il se reprend tout à coup en se relevant brusquement:
- Attends, tu connais Olympie j'espère?

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