Chapitre 18

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      /!\ TW : Scène sexuelle explicite 

    Le ruban était entre ses doigts, Iseult le serra, Caeriel avait donné le départ de la chasse. Elle avait dix minutes pour s'enfoncer entre les arbres et trouver un moyen d'effacer ses traces. Des gloussements lui parvinrent, tous n'avaient pas la même ambition qu'elle. La jeune femme aimait relever des défis, cela était d'autant plus grisant quand il paraissait impossible. Nathaniel la trouverait, là-dessus elle n'avait aucun doute, néanmoins, elle ne lui rendrait pas la tâche facile. Il pouvait entendre le moindre bruissement de feuille, chaque pas qu'elle faisait était un indice qu'elle laissait derrière elle. Une chance pour elle, les autres faisaient tellement de bruit qu'il devrait couvrir le peu qu'elle faisait par leurs éclats de rire, sans compter leur manière plus que bruyante de se déplacer.

La chasseuse arrêta de courir après cinq minutes, le bas de sa robe relevé elle regarda ce qu'il y avait autour d'elle. De là où elle se trouvait, le murmure de l'eau lui parvenait, le lac devait être à quelques pas. La terre était humide, et ses chaussures imprimaient ses pas dans la boue. Iseult prit quelques secondes pour les retirer, elle entreprit d'effacer ses traces grâce aux feuilles. Son cœur battait encore trop vite dans sa poitrine, si elle se remettait à courir Nathaniel et les autres vampires l'entendraient, puis elle ne pouvait pas retenir son souffle et faire de l'exercice en même temps. Avec des pas plus lents et plus légers, elle s'enfonça un peu plus loin entre les arbres, l'obscurité était tombée sur la forêt, elle ne voyait pas à plus de quelques pas. La guérisseuse entendit au loin le départ annoncé des vampires, elle pressa l'allure. Autour d'elle il n'y avait qu'un sol plat et des arbres, aucun renfoncement où trouver un abri. Elle avait pris ses distances avec les autres qui semblaient tous être partis dans la même direction. Ses yeux se levèrent vers le ciel. Si elle restait là, son ami n'aurait aucun mal à la retrouver.

Dans cette situation, ses pouvoirs ne lui étaient d'aucune utilité. Contrairement aux mages de la terre, elle n'avait pas le pouvoir de camoufler son odeur, un mage de l'air aurait pu faire assez de bruits avec les arbres pour cacher les battements de son cœur. Des dons de guérisseuse ou de nécromancienne n'étaient pas utiles dans cette situation. Elle restait tout de même une chasseuse entrainée, ses leçons ne lui étaient pas utiles uniquement pour se battre, Beorn veillait à ce qu'ils sachent aussi prendre la fuite et se cacher. Les yeux d'Iseult scrutèrent l'arbre face à elle, il s'agissait d'un chêne au tronc épais. Sa tenue souffrirait sur traitement qu'elle lui infligerait d'ici quelques secondes, dans un premier temps, elle s'éloigna de l'arbre pour dissimuler ses chaussures sous les feuilles. La guérisseuse remonta sa robe et la noua de manière à ce qu'elle n'entrave pas ses mouvements. Ses mains se saisirent des branches et elle se hissa, un geste après l'autre elle parvint à monter à l'arbre. Elle grimaça, sans chaussures elle s'écorchait les pieds contre l'écorce rêche. Une entaille à la cheville lui fit pousser un grognement de douleur, ce n'est pas pour autant qu'elle abandonna. Quand elle jugea que le sol était assez loin d'elle, Iseult s'arrêta pour reprendre son souffle. Elle s'assit sur une branche, le dos collé au tronc et les genoux contre sa poitrine. Le ruban noué à son poignet était trop visible, il s'agissait de la deuxième étape, elle devait le cacher quelque part sur elle, à un endroit où Nathaniel n'irait pas le chercher. La jeune femme tendit sa jambe sur la branche et releva le bas de sa robe, elle glissa le ruban autour de sa cuisse et l'y noua avant de rabattre ses jupes. Là, il ne le trouverait pas.

Avec une longue inspiration, Iseult appuya sa tête contre le tronc et ferma les yeux. Sa tête tanguait, sa bouche était pâteuse, et sa respiration faisait trop de bruit. Elle prit donc un instant pour faire des exercices afin de contrôler l'air qui s'échappait de ses poumons. Si elle réduisait assez son souffle, elle pourrait passer inaperçue.

L'Opale NoireOù les histoires vivent. Découvrez maintenant