Chapitre 1. 2/3

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La banlieue de Westfield n'était réputée que pour ses beaux jardins d'un vert brillant toute l'année et pour ses sales gosses de riches insupportable. Les plus grands se réunissaient en bande pour terroriser les petits avant de rentrer chez leurs mamans chéries qui leurs faisaient de bons cakes à l'ananas. Les voisines ne pouvaient s'empêcher d'espionner la maison d'à côté , dans l'espoir de trouver quelque chose de croustillant à raconter.

    J'aimerai dire que la plupart des gens vivant à Westfield n'étaient pas comme ça, mais je me mentirai à moi-même. Au fond, il me faisaient rire. Du moins au début. Au cours de ma jeunesse, Paul et ma mère avaient choisi d'emménager ensemble dans un maison un peu plus grande que celle que nous avions alors. Une grande maison blanche surélevée avec une boîte aux lettres qui était la miniature de notre maison, une idée de ma mère. Mais l'endroit que j'aimais le plus à Westfield était sans conteste ma chambre. Une pièce de taille moyenne aux murs bleus pastel. Mon lit une place était au fond de la pièce et parsemé de coussins soigneusement organisés. Ils étaient tous assortis et aucun n'était de trop. Le reste de ma chambre se composait essentiellement d'un bureau blanc et d'un mur entier recouvert de bibliothèques remplies à ras bord de livres en tout genre. J'aimais lire, j'aimais dévorer chaque page et languir à chaque chapitre. Je trouvais chaque volume plus passionnant que la vie qui m'entourait, ce qui, et je le conçois, pouvait parfois inquiéter mes parents. Je ne me déplaçais jamais sans un carnet de note, un livre, ou les deux. Être sans avait pour moi quelque chose de malsain. Comme se promener nue dans la rue, c'est étrange n'est-ce pas? Pourtant je ne pouvais m'en séparer. L'instruction était une chose très importante et je ne pouvais concevoir de rater mes études et passer à côté de mon rêve, passer à côté de l'auteure que je pourrais devenir.

    Heureusement que j'avais Joseph. Il était la seule personne capable de me faire décrocher du programme drastique que je m'imposais. J'attendais par ailleurs son arrivée avec impatience. Nous étions le 28 mars. L'anniversaire de notre rencontre. Nous étions samedi et j'avais posé une journée de congé pour pouvoir rester avec lui. Nous n'avions pas énormément d'occasions de nous voir alors chaque moment était un instant privilégié.

    Pour l'occasion j'avais revêtu une petite robe grise en laine fine. Elle était d'une douceur merveilleuse. J'avais bouclé mes longs cheveux roux et passé une touche d'eye-liner et de rouge à lèvre léger. Je trépignait d'impatience à l'idée qu'il puisse arriver d'un instant à l'autre. Je me regardais une dernière fois dans le miroir, remettais une touche de couleur sur mes lèvres pulpeuses, soufflais longuement et me complimentais sur les magnifiques boucles que j'avais réussi à faire, ce qui ne se le cachons pas, était parfaitement narcissique.

    Mon coeur fit un bond quand j'entendis sonner à la porte. J'ignorais pourquoi mais mon coeur battait toujours à un rythme fou quand je le savais dans le périmètre. J'étais amoureuse, mais je craignais les débordements. Je descendis alors les escaliers à pas mesurés et découvris avec bonheur un Joseph resplendissant dans l'encadrement de la porte. Il avait revêtu un costume du même gris clair que ma robe ce qui me fit beaucoup rire. Il tenait à la main un splendide bouquet de roses rouge qu'il s'empressa de m'offrir, Joseph savait combien j'aimais ces clichés romantiques. Ils étaient présents dans chacune des histoires à l'eau de rose que j'écrivais et c'est une attention toute particulière que je relevais avec joie. Mon bonheur explosa plus encore quand je le vis sortir de derrière son dos un support en carton contenant deux gobelets du Starbucks portant nos noms, l'un était un Latte Macha, l'autre un Mocca. Je ne pu m'empêcher de lui sauter au cou, manquant de peu de reverser les gobelets. J'étais à l'apogée de l'extase. Rien n'aurait pu me rendre plus heureuse.

    — Je t'aime. Me glissa t-il à l'oreille.

    — Je t'aime aussi.

    Je n'aurai pu être plus heureuse encore. Rien ne m'aurait comblé d'avantage. Nous étions là, tous les deux, à nous enlacer dans un monde idéal. Oh, nous étions dans le vestibule de la maison. Soudain je me sentais idiote de rester là, ivre d'amour pour lui alors que je ne lui proposais même pas de le débarrasser de sa veste et des fleurs qu'il m'avait apporté.

    — Est-ce que je peux te prendre quelque chose?

    — Non, ce ne sera pas nécessaire, nous ne restons pas. Fit-il tout sourire.

    — Ah oui? Et où est-ce que nous allons?

    J'étais plus excitée qu'une enfant. Outre le fait d'idolâtrer les livres j'aimais plus encore les surprises.

    — C'est une surprise.

    Nous avions prit la voiture de Joseph et roulés près d'une heure, que nous avons passé à nous rappeler des souvenirs des deux dernières années écoulées.

    — Et tu te souviens de la fois où nous sommes allé dans ce restaurant japonais? Tu avais commandé des sushis et as prit le Wasabi pour une purée de légumes verts! Tu étais tout rouge et moi je ne pouvais pas m'arrêter de rire!

    — Oh oui je m'en souviens très bien! Tu as été ignoble ce jour là, tu aurais pu me prévenir!

    — Et manquer ce spectacle? Non, pour rien au monde je n'aurai fais ça!

    Il nous était difficile de nous arrêter de rire. Même lorsque Joseph gara enfin la voiture, les larmes continuaient de couler sur mon visage et mon ventre me faisait mal tant j'avais ri. Je me sentais merveilleusement bien.

*FR* Les étoiles de CassandraOù les histoires vivent. Découvrez maintenant