CHAPITRE 10:

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PDV de Ben:

Ben fixa le plafond. Ça allait être long...
Puis il se leva rapidement et regagna l'armoire à côté de lui, posant un regard brûlant sur une Kathryn songeuse.
Il en sortit un paquet de feuilles puis se retourna, les tenant à bout de bras.
"Feuilles?" demanda-t-il en lui tendant le paquet.
Elle acquiesça et en prit cinq.
Il fut étonné de ce nombre important mais ne dit rien.

Le jeune homme s'assit et entreprit des dessins- immondes- sur le papier à carreaux.
Soudain, il sentit comme un léger coup au niveau de sa nuque. Il se gratta, surpris.
S'ensuivit un second impact. Il se caressa lentement le cou, sans comprendre.
Au bout du troisième, il se retourna. Kathryn l'interrogea du regard.

"Oui?" dit-elle, relevant les yeux d'un air nonchalant.
Il secoua négativement la tête et continua l'inscription de son prénom en perspective cavalière.

La douleur revint, plus importante cette fois. Comme un léger coup qui s'atténuait en une seconde.
Il fit volte-face. Kathryn lui présenta un sourire radieux.
Bizarre.
Ce fut quand il reçut une énorme boulette de papier dans le haut du crâne qu'il comprit. Il se retourna si rapidement qu'il put la voir, établie à former des sphères plus ou moins circulaires.

"Je me disais bien que c'était toi!" hurla-t-il, un sourire mutin dessiné sur ses lèvres.
Elle leva les mains en signe d'incompréhension, l'air d'une petite fille innocente.
"Je ne vois pas de quoi tu parles." dit-elle en riant.
Il saisit sa feuille.
"Oh? Tu veux jouer à ça?"
L'adolescent forma un projectile et le balança au visage de Kathryn.
Elle l'esquiva in extremis et entreprit d'en réaliser un à son tour.

Tout dégénéra rapidement et ils finirent par se lancer des morceaux de feuilles découpés grossièrement, n'ayant même plus pris la peine de les rouler en boule.
Lorsque leur stock fut écoulé, et que le sol fut jonché de boulettes de toutes tailles, ils décidèrent d'arrêter.
Kathryn prit une expression espiègle sur le visage. Il s'approcha et la saisit par les épaules.
Elle parut tout d'abord surprise, puis un sourire se dessina sur ses lèvres pulpeuses.

Les mains toujours posées sur les épaules de la fascinante rousse, il ne put qu'être happé par son regard envoutant.
Kathryn lui sourit, l'air d'une petite fille prise en faute.
Ben attrapa furtivement une feuille de papier et forma une boulette, toujours en maintenant la jeune fille fermement.
Et il lui enfonça le tout dans la bouche, un sourire éclatant barrant son visage, alors qu'elle se débattait comme une forcenée, et qu'elle faillit s'étouffer tant elle riait.
Ben entreprit un défi personnel et tenta d'enfourner l'équivalent de la feuille dans la bouche de l'adolescente, alors qu'elle émettait des grognements adorables et qu'il avait du mal à la retenir tant elle se débattait.

Le jeu prit fin lorsqu'elle reçu un appel. Elle se dégagea alors, son visage reprenant de son sérieux, afin d'attraper son portable, dans la poche arrière de son jean. L'expression étrange, presque de terreur qu'elle arbora, inquiéta l'adolescent.
Et quand elle prononça expressément, d'une voix rauque et tellement faible qu'il faillit ne pas l'entendre Matt, il comprit qu'il s'agissait plutôt d'un air désolé, presque de la pitié.

Kathryn partit donc répondre alors que la rage de Ben s'amplifiait. Elle atteignait son coeur et il sentait la colère se répandre dans son esprit. Devenir une partie de lui. Il avait rarement éprouvé un sentiment aussi violent, et rapide. Tellement enivrant.
Ben se rassit à sa place et fixa la fenêtre, droit devant lui, écumant de rage.
Kate le rejoignit rapidement, et s'assit sur la table, face à un Ben ravagé par son courroux, après avoir raccroché à la hâte.
Il ne pouvait plus lui échapper. A moins qu'il s'agissait d'elle?

"Kate Adams daigne donc m'adresser la parole?" cracha-t-il d'un air dédaigneux, l'euphorie de la bataille disparue.
L'expression joyeuse de son visage se décomposa. Kathryn se figea, sans comprendre.
"Je..."
Exaspéré, il dit:
"_ Tu?
_ Je voulais pas te blesser.
_ Sois sérieuse cinq minutes, Kate, je ne suis pas blessé."
Bien sûr que si...
"Assez pourtant pour m'appeler Kate."
Elle marquait un point.
"Je sais à quoi m'en tenir maintenant."
Puis il tourna la tête vers l'horizon, indiquant que le sujet était clos.
Très mature, je sais...

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