CHAPITRE 22:

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PDV de Kate:

"Plus de bleu!"
Elle s'exécuta.
"_ Mais non! Plus de... De profondeur!
_ De la profondeur?" s'insurgea Kate.
Elle lança un coup d'œil complice à Ben, qui était occupé à coller des banderoles entre elles.
"Tout doit être parfait!" s'exclama la petite brune, au comble de l'excitation, tendue comme un arc.
Elle sautillait dans tous les sens, comme montée sur des ressorts imaginaires, voguant par-ci par-là entre ses différents apprentis.

"Moi je dis on devrait être payés tu nous fais bosser au noir!" intervint Scott.
Ben lui plaça une main sur la bouche, pour le faire taire. Mais le mal était déjà fait.
Jill et son carré plongeant teinté de vert- la peinture n'était pas son fort il semblerait - s'approchèrent de lui d'un air menaçant. Comme un Chihuahua jouant les Rottweiler.
"Toi..." hurla-t-elle en pointant le blond du doigt.

L'expression de la brune était tordante: son visage semblait déformé par la colère et le stresse mêlés. Elle était devenue une boule de nerf.
"Je ne sais même pas pourquoi je t'ai demandé de venir! Cette manifestation est l'évènement le plus important de ma vie et... Tu n'es qu'un incapable! Je vais appeler ta mère elle va t'obliger à tondre le gazon! Et sérieusement! Tes cheveux? Tu ne crois pas qu'il serait temps d'aller chez le coiffeur! Tu t'es pris pour un surfeur australien ou ça se passe comment?" gueula-t-elle, sa colère atteignant son paroxysme.

Ils éclatèrent tous de rire face à sa réplique relativement cinglante et la menace ridicule qu'elle mettrait à exécution en cas d'échec.
Charlie vint se placer derrière sa petite-amie, pour l'apaiser. Il posa ses grandes mains sur les hanches étroites de l'elfe. Elle se retourna immédiatement et le toisa avec superbe, bien qu'elle mesurait près de cinquante centimètres de moins que lui. C'en était hilarant.
"Quoi! s'exclama-t-elle en se dégageant, ses pupilles réduites à de simples points sombres pratiquement invisibles. Qu'est-ce-que tu veux toi ENCORE!"

"Vous pourriez arrêter de me fixer comme ça? Sérieux? On dirait des chimpanzés! Vous voulez quoi à la fin? Bossez bordel! Oh! Mais qu'est-ce-qui m'a pris d'engager des nuls comme vous!" gueula-t-elle en sautillant comme pour combler les centimètres qui la séparaient du grand brun, levant les bras en l'air.
Tous retournèrent au travail, tentant vainement d'empêcher leurs éclats de rire.
Charlie esquissa un sourire puis l'attrapa par la taille pour la coller contre lui.
"Chérie... Calme-toi tout se passera bien..." murmura-t-il tout bas.
Elle partit au quart de tour.

"Et qu'est-ce-que tu en sais toi? Oh tu me fatigues arrête de me regarder comme ça on dirait un attardé! Qu'est-ce-qui m'a pris d'aller avec un type pareil..." s'écria-t-elle, surexcitée.
Charlie s'éloigna, légèrement vexé, sachant toutefois qu'elle agissait sous le coup du stresse et qu'elle ne pensait rien de ce qu'elle racontait.

Kate posa maladroitement son tube de colle forte sur la table, tentant vainement de décoller ses doigts qui avaient décidé de s'unir inévitablement. Elle rasa les murs puis atterri à côté d'un Ben appliqué dans son travail.
"Tu sais que je l'aime beaucoup, hein, mais elle est devenue complètement folle!" murmura-t-elle tout bas à son interlocuteur, indiquant la brune qui criait à présent des insultes à son téléphone, semblant dans une conversation animée, d'un vague signe du menton.
Ben continua de tracer de fines lettres à l'aide d'un pinceau teinté de rouge pétant.
"_ C'est la première fois qu'elle va militer pour la cause des blaireaux... Elle est un peu surexcitée, renchérit-il, dans une concentration extrême.
_ Dis-moi, on va passer la journée ici? demanda distraitement la jeune fille, peignant une tige de bois pour supporter les panneaux en papier.
_ Aucune idée. Au fait... Merci d'être venue pour nous aider. Elle le dit pas mais Jill est hyper touchée. Enfin elle le sera demain quand elle redeviendra moins tarée.
_ Alors on est d'accord elle est bonne pour l'asile!" s'enquit Kate en donnant un coup de coude à son ami.

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