CHAPITRE 11:

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Dessin de Kate réalisé par Ben en média... Bonne lecture! Bisous

PDV de Kate:

Lorsqu'il revint, elle avait revêtu son gilet. L'adolescente s'était sentie tellement vulnérable sans qu'elle n'avait pas supporté.
Les évènements des dernières minutes refusaient de s'imprimer dans son esprit.
Avait-il réellement fait ça? Et si elle l'avait imaginé?

Mais surtout: avait-elle aimé qu'il lui embrasse la nuque?
Avait-elle aimé le contact de ses lèvres sur son épiderme?
Le sentir si proche que son souffle incendiait sa peau?
Que...

Ben réapparut soudain, affichant le même air perturbé qu'elle supposait avoir. Il semblait la déshabiller du regard. Kate resserra son gilet contre sa poitrine.
La jeune fille déglutit difficilement et s'assit maladroitement sur une chaise, manquant de chuter.
"J'ai trouvé des feuilles..." dit-il, gêné, comme pour briser le silence pesant qui commençait à s'installer.
Elle hocha la tête.

Il s'assit.
"Euh... Je fais quoi?" demanda l'adolescente, gênée.
Il avait l'air perplexe.
"Bah... T'à qu'a aller à côté de la fenêtre." répondit-il d'une voix rauque.
Elle s'exécuta, silencieusement, toujours aussi perdue.

PDV de Ben:

Elle entortillait des mèches de cheveux entre ses doigts. Triturait l'un de ses bracelets. Raclait le sol avec un ongle de son pied.
Kathryn paraissait perturbée.
Il n'aurait jamais dû faire ça. Il avait répondu à son instinct, à ses pulsions. A son désir.
Et il en payait le prix. La jeune fille avait pris peur, elle s'était renfermée, et il craignait que ce geste stupide ne marque la fin de leur complicité naissante.

Ben prit le calepin entre ses doigts calleux, tourna son crayon maintes et maintes fois, fixa l'horizon. Mais pas Kate.
Elle lui sourit bêtement.
"Alors comme ça tu sais dessiner?"
Il rabattit une mèche de cheveux rebelle derrière son oreille, se gratta la nuque, puis déclara:
"Tout est une question de passion."

Des boucles fumantes s'entortillaient comme un halo fantastique autour de son visage harmonieux. Elle semblait comme embrasée, recouverte d'une flamme brûlante qui valsait autour de son visage.
Kathryn le fixait, ne cillait pas, et lorsqu'il relevait la tête de son esquisse, il croisait son regard de braise, qui n'avait pas bougé. Qui le happait passionnément.
Le soleil irradiait dans ses iris purs de paillettes scintillantes, auréolées de magie, et son visage semblait sculpté dans de l'or.
Jamais il ne l'avait vu si belle.

Kathryn mordillait sa lèvres inférieure d'un air sensuel, et Ben dut encore une fois lutter pour ne pas aller la rejoindre, et l'embrasser avec toute la passion qu'il contenait depuis bien trop longtemps à son goût.
Elle se tenait bien droite, les épaules s'élevant doucement à un rythme régulier, les mains sur les genoux, un port de tête royal.
Chassez le naturel il revient au galop.
Toutefois il l'aimait, cet air omniprésent de contrôle qu'elle semblait vouloir maintenir. Il aimait qu'elle ne se dévoile pas, et que ses yeux soient l'unique moyen certain qu'il ait trouvé pour savoir si elle allait bien.

Ben traça le tour du visage avec soin, comme si un trait de trop risquait d'altérer cette beauté si parfaite. Elle attendait, l'observant toujours de ses yeux scrutateurs, au point de le gêner dans son travail tant il était subjugué.
"Et finalement, tu l'as la passion?" demanda-t-elle après un silence, le soleil recouvrant son visage d'un voile étincelant.

Il releva la tête pour la contempler un instant, très vite, simplement pour imprimer les courbes graciles de son cou, et répondit, toujours emporté dans son esquisse:
"Il faut croire que oui."
Kathryn sourit, du moins ce fut ce qu'il supposa, puisqu'il ne la regardait pas à cet instant.
"Moi seule pourrai en juger." dit-elle d'un ton taquin.
Il releva les yeux pour la regarder, mis à nu devant cette beauté irréelle.
"Tu as raison".

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