ALCOOLIQUE

CHAPITRE 15:

Comment je vois Ashley en média...

PDV de Ben:

Ashley avait passé la semaine à le croiser, "par mégarde". Il la trouvait bien plus agréable étant donné qu'elle avait arrêté de se comporter comme une allumeuse avec lui. La jolie brune avait rapidement compris qu'il appréciait d'autant plus la simplicité d'un jean à un décolleté plongeant. Elle avait alors cessé tout maquillage outrancier, lui préférant des teintes à peine visibles qui soulignaient sa beauté naturelle. Son accoutrement, qui restait sexy, ne frôlait plus le vulgaire.

Il remarquait bien entendu qu'elle n'avait de cesse de le draguer. Et même si elle aurait pu lui plaire, il ne songeait qu'à Kathryn. Ses pensées restaient verrouillées autour de son doux visage. Elles ne convergeaient plus que vers ses iris fascinants. Ne rêvaient plus que de sa bouche charnue. Vénéraient sa silhouette gracile.

Elle hantait même ses rêves.

Malgré tout, il ne la comprenait pas. Ben savait qu'un voile obscur entourait son existence. Il était conscient qu'une part sombre avait sa place dans sa vie, mais il voulait la percer à jour. C'était devenu son but ultime.

Cependant, il était conscient que Matt se mettrait en travers de sa route. S'il essayait de s'approcher, le quaterback lui barrerait le passage. Il s'y opposerait de quelque manière fusse-t-elle. Benjamin avait déjà remarqué les regards haineux qu'il lui avait lancé pendant les entraînements. Il l'ignorait même et refusait de lui passer le ballon. Ce comportement puéril finissait de le mettre à bout. Après tout, si Kathryn n'aimait pas Mattew, pourquoi s'évertuait-il?

Le mercredi matin, il s'était même jeté sur la jolie rousse, qui était venue saluer Benjamin, pour l'embrasser sauvagement, marquant sa propriété.
Et la prochaine étape c'est de lui pisser dessus? avait-il pensé.
Mattew avait alors enroulé ses bras autour des hanches de Kate pour lui enfoncer sa langue dans la bouche. Elle avait failli manquer d'air tant la surprise l'avait atteinte, mais aussi parce que le baiser, d'une violence incomparable, lui coupait le souffle. La jeune fille avait ainsi fait tout son possible pour se dégager et était partie à son prochain cours, saluant Ben d'un bref hochement de tête, son chien de garde toujours derrière elle. Parce que c'est ce qu'il était devenu. Mattew ne faisait plus un seul pas sans Kathryn. Il l'empêchait même de respirer et on lisait la lassitude sur son visage dès qu'il accourait pour lui tenir la porte.

La sublime rousse lui manquait à présent. À cause de cet idiot, Ben n'avait pu lui adresser un seul mot de la semaine.
"_ Je suis désolée de ça, Clayton, lui avait-elle dit furtivement le jeudi.
_ C'est pas pour moi que je m'inquiète, Kathryn. J'ai juste l'impression qu'il t'étouffe. 'Quand on fait trop le grand, on paraît bien petit!' Destouches."
Elle lui avait alors lancé un sourie chaleureux.

"_ Il m'aime... avait-elle soudain craché, la mine contrite.
_ Et toi?" n'avait-il pu s'empêcher de demander.
L'adolescente lui avait lancé un regard de détresse, puis, regardant ailleurs, avait marmonné:
"Bien sûr, Benjamin."
A cet instant, il avait su que Kate mentait. Et le sentiment qu'il avait peut-être des chances s'était accru.

Le vendredi après les cours, il voulut donc lui rendre visite, chez elle, pour être tranquille, une rose écarlate à la main.
Kathryn ouvrit la porte, vêtue d'un sweat kangourou orange, trop grand, et d'un leggings usé. Ses cheveux étaient attachés approximativement en un chignon difforme. Ce qu'elle était attirante...
Surprise au début de sa venue, elle le laissa ensuite entrer avec un grand sourire.
Ils partirent alors s'asseoir sur le canapé, et Kate reposa ses jambes sur les cuisses de l'adolescent. Il la laissa faire.

"_ Clayton! Que me vaut l'honneur de ta visite? demanda-t-elle après un temps.
_ Je suis venu te donner les devoirs de Maths."
Ses lèvres s'étirèrent en un sourire.
"_ On n'a pas Maths ensemble, Ben.
_ Je sais, avoua-t-il. Mais tu me manquais. Je voulais te voir... Sans l'autre. Ça te dérange?
_ Pas du tout, je suis ravie que tu sois venu. (Elle baissa les yeux) Tu me manquais aussi." dit-elle d'une petite voix, observant tout à coup ses cuticules.