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Chapitre 31.

PV : Alycia

La solitude. Un gouffre. L'enfer.

Sombre, brûlant, interminable.

Sentiment... ce sentiment... omniprésent...

Verrai-je un jour la lumière ?
Verrai-je un jour le soleil ?
Verrai-je un jour la paix ?

Reverrai-je cette brillance irradiante traverser mon être ?
Reverrai-je cette plénitude aérienne porter mon âme ?

Avais-je réellement mérité cette vie en constante dualité, entre l'ombre et la lumière, qui me colle à la peau sans me laisser l'opportunité de respirer de l'air frais et nouveau ?

Assise au sommet de L'Empire State Building, j'observais la ville. Je scrutais chaque quartier, chaque rue, chaque recoin.

Un cris, un son. Un mouvement, une vision. Une sensation, un sentiment.

J'entendais, je courrais. Je voyais, je sautais. Je ressentais, je bougeais.

Je fonctionnais tel un robot programmé par un algorithme afin d'accomplir certaines tâches particulières.

Je suis... non... je suis un sentiment, juste un sentiment... sentiment de colère... sentiment de peine... sentiment de vengeance...

Quelle heure était-il ?
Je n'en savais rien.

Quel jour était-il ?
Je n'en savais rien.

Attrapée dans une tornade, dans cette spirale infernale, je restais enfermé dans ma solitude, dans mes croyances, dans mes mensonges, dans mes désirs, dans ma souffrance.

J'étais un T-800, ayant une seule et unique mission, éliminer Sarah, l'homme à l'abeille...

Je préférais être la chasseuse plutôt que la proie...

Brûlante de l'intérieur et glaciale de l'extérieur, je ne réfléchissais plus, j'agissais simplement.

La seule chose que je voyais, constamment, était une abeille... un tatouage... un visage sombre.

J'épiais, j'analysais, je cherchais, je creusais... de partout, dans tous les endroits possibles et imaginables.

Chaque manifestation d'impression suspecte passait par mon radar. J'étais déterminée, mais devenais aveugle...

Je pensais pleinement les paroles que j'avais dit à Ricky le 29 juillet. Rien ni personne ne se mettra sur mon chemin de la vengeance, ma vengeance.

Il devait payer. Payer pour ce qu'il avait fait à mon oncle. La police, incompétente dans les affaires concernant ma famille comme j'en avais désormais l'habitude, ne faisait toujours rien.

Les choses n'avançaient pas, alors je me devais de les faire bouger, moi-même.
Je lui devais...

Ainsi, pendant quasiment un mois complet, je traquais cet homme qui m'avait enlevé une des seules personnes qui me restait. C'était devenu comme une lubie, une addiction, une obligation.

Je continuais d'aider des inconnus en détresse, par contre, j'avais arrêté de voir mes amis. Je ne répondais plus aux messages. J'étais si peu à la maison, que je ne voyais presque plus ma tante.

Je m'en voulais un peu de la laisser seule comme cela. Elle devait se sentir tellement seule après ce qui s'était passé...

Mais je me devais de continuer ma quête de vengeance, pour elle. Je voulais qu'elle soit en paix, que le meurtrier de son mari, de mon oncle, ne puisse plus rien faire, plus jamais, à qui que ce soit.

Un secret pas si secretOù les histoires vivent. Découvrez maintenant