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Chapitre 58.

PV : Marie

Le choc.

Dès l’instant où nos regard se sont croisés, jusqu’à maintenant, le choc était présent. Je m’étais fait des dizaines et des centaines de scénarios sur ce qui pouvait se passer une fois dans cette cellule.

J’avais eut peur de tomber sur un détraqué, un tueur en série, un violeur. J’avais eut peur de finir en charpie, en lambeaux, en cendre. J’avais eut peur de disparaître, de me volatiliser, de ne plus exister.

Mais rien de tout ça n’était arrivé. Non, à la place, j’avais fait face au choc. À la place d’un visage déformé, répugnant et terrifiant, je m’étais retrouvé face au doux visage de mon amie disparue.

Alycia… je l’avais recherché pendant des mois. J’avais recherché n’importe quoi, un indice, une piste, un corps, tout ce qui aurait pu me mettre sur une hypothèse. Mais je ne m’attendais pas à la retrouver, et encore moins en un seul morceau. J’avais fini par perdre espoir.

Au fil des semaines, puis des mois, l’idée de ne pas la retrouver avait prit de plus en plus de place. Puis l’arrivée de Spiderwoman dans son costume noir m’avait autant réconforté que ça m’avait démoralisé.

Mais elle était bien vivante. Elle était bien en seul morceau. Elle était bien là.

Ce qui m’inquiétait désormais était son état de santé, autant physique que psychologique.

Elle était presque méconnaissable. Ses bras étaient recouverts de cicatrices, d’hématomes et entailles encore sanguinolentes. Son visage avait également prit quelques coups. Et d’après ce qu’elle m’a fait entendre, le reste de son corps était également blessé.

On pouvait facilement deviner rien qu’à ses yeux qu’elle ne dormait pas beaucoup. Les chaînes à ses poignets lui avaient causées de nombreuses marques. Ils ne devaient probablement jamais lui enlever.

Un cri strident résonna et me glaça le sang.

Seule dans cette petite cellule qui avait l’odeur du sang et de la sueur, je me figeais. Quelques minutes plus tôt, des types avaient débarqué, détachaient les chaînes accrochées au lit. Puis ils avaient emmené mon amie en la tirant par la ferraille qui lui serrait les poignets.

L’attitude calme d’Alycia m’avait perturbé. Je n’ai rien osé faire, ni crier, ni bouger, rien. Je les avais laissé l’embarquer sans broncher. Et Alycia… elle ne s’est pas débattu, n’a pas protesté, rien. Elle avait l’air d’avoir l’habitude de ces sorties.

Mais maintenant, seule, entendant simplement des cris, j’avais peur de ce qui était en train de se passer pour mon amie.

Les cris duraient quelques secondes, puis recommençaient, encore et encore.

Mes poils se hérissaient. Mon coeur battait vite. Ma respiration tirait sur mes poumons.

Quoi faire ? Comment se sortir de ce cauchemar ?

Que puis-je faire seule, sans arme ou téléphone pour nous sortir d’ici ?

Les cris finirent par s’arrêter définitivement au bout de quelques minutes. Le silence était désormais étouffant. Rien ne résonnait, rien ne retentissait. Le vide prenait l’espace et faisait grandir mon inquiétude.

Que faire ? Que feraient mes parents ? Que feraient mes amis ? Que ferait mon copain ?

Le cliquetis de la porte retentit, et cette dernière s’ouvrit.

Un secret pas si secretOù les histoires vivent. Découvrez maintenant