Alma
Ma respiration se bloque dans mes poumons lorsque ma tête se fait tirer brusquement hors de l'eau. Je tente de reprendre le plus d'air possible malgré ma toux féroce qui écorche à vif ma gorge.
Je sens mon coeur battre vite dans tout mon corps, les battements se font effrénés et fort dans ma cage thoracique, j'ai presque l'impression qu'il va s'échapper d'entre mes entrailles. Ma tête est sur le point d'exploser tant la pression est forte.
Ma respiration ralentie, et je me sens reprendre mes esprits lorsqu'une pression derrière mon crâne m'enfonce encore une fois la tête dans l'eau glacée devant moi.
Je me débats comme une hystérique, en battant des pieds et en soulevant mon corps de tout son poids. Seulement, des mains me retiennent prisonnière.
Je tente de rester en apnée le plus longtemps possible mais mes membres sont pris de violents tremblements qui me secouent de la tête aux pieds. Ma bouche s'ouvre et l'eau y pénètre.
J'essaie de respirer mais l'eau gagne mes poumons. Je me sens partir, je sens mon âme quitter mon corps, le temps s'arrête et j'entends des éclats de verre, comme si quelque chose se brisait.
Je me réveille en sursaut, le souffle court. Je m'assoie sur le canapé en essayant de contrôler ma respiration.
Inspiration ...
Expiration...
Inspiration...
Expiration...
Inspira...
De nouveau des bruits d'éclats de verre me sortent de ma torpeur. Je tourne la tête en me ventilant de ma main car je suis trempée de sueur. Mes yeux tombes sur ma fenêtre brisée, des pierres étaient jetées depuis la rue à ma fenêtre.
Je... c'est quoi ce bordel ?
Je me lève encore tremblante, m'approche prudemment de la vitre détruite par les coups de mes assaillants. Je tombe sur des petits garçons à peine âgés de 10-12 ans, qui ramassent des pierres sur le sol et les envoient en ma direction.
- Voi stronzi vi fermate ! (bande de petits cons vous allez arrêter) Hurlais-je hors de moi.
N'ayant pas de réponse, je retente un coup d'oeil par-dessus le rambarde.
C'est alors que je me sens tirée en arrière par les cheveux. Dio mio ! Ça fait un mal de chien !
Paniquée, je me dérobe de la poigne de fer de mon agresseur en levant mon pied gauche et l'envoyant derrière moi, de manière à choquer son tibia. Pris par surprise il lâcha ma masse de cheveux.
Je cherche un objet à envoyer aux deux autres hommes qui s'approchent de moi. Je recule jusqu'à percuter le manche de ma casserole posé sur le canapé. Je la saisis et sans réfléchir, je l'abats le plus fort possible sur l'un de mes assaillants, en fermant les yeux et lâchant un cri digne d'un film d'horreur.
En effet, j'ai vraiment l'impression d'être dans un très mauvais film d'horreur.
J'ouvre les yeux, un à un. Apercevant un homme à terre.
Euh... c'est moi qui ai fait ça ? C'est vraiment ma casserole qui a fait ça ? Un élan de fierté et de courage me traverse et me fait prendre confiance en moi.
Mon ambition ne dura pas plus de cinq secondes, en voyant les deux autres hommes foncer sur moi en jurant, je sens mes jambes flancher. Dio mio !
Mon premier réflexe est de pousser un cri aigu ensuite de courir vers la cuisine pour m'y enfermer.
À peine deux pas de fais que je sens pour la deuxième fois des milliers de picotements parcourir mon cuir chevelu, je me sens tirer en arrière et malgré mon acharnement pour me sauver de l'emprise de l'homme, deux bras m'encerclent par-derrière pendant qu'une paume s'abat violemment sur ma joue.
Mon visage est brutalement propulsé vers le côté, je sens ma joue surchauffée et un goût de fer se propager dans ma bouche. Je me sens tituber lorsque les bras qui m'encerclaient plutôt me lâchent.
Ma vision se floute et je tombe à même le sol.
- Lasciatemi per favore (lâchez moi s'il-vous-plait). Chuchotais-je alors que je sombrais peu à peu dans un paysage sombre.
Un violent mal de tête me prend lorsque mes yeux j'ouvre. Un vent de panique me submerge alors que mes yeux sont ouverts mais je ne vois rien, absolument rien, le néant. Ai-je perdu la vue ?
Je cligne un bon nombre de fois les yeux sans succès. Il fait atrocement chaud et je ne sais pas où je suis. J'essaie de bouger mais je me rends vite compte que mes mains sont attachées entre elles derrière mon dos. Je suis assise sur ce que je pense être une chaise, les pieds maintenus également avec une corde.
La perte de mon sens me frustre et créer une angoisse au fond de ma gorge. Je tente de bouger la tête et sens alors un tissu épais qui recouvre mon visage.
Je suis cagoulée. Ma respiration se saccade à l'idée de mourir étouffé par ce tissu. Je sens mes poumons se compresser et mon rythme cardiaque accélérer. À bout de souffle, je pense à ma survie. Il faut que je me calme avant de perdre la raison et m'étouffer bêtement.
Je reprends peu à peu une fréquence respiratoire normale et tente de me concentrer sur mes autres sens. Une odeur nauséabonde me prend à la gorge, une odeur de renfermé, une odeur de mort.
Un bruit soudain me fait lever la tête. C'est le son d'une porte qui s'ouvre ou d'une chaise qui grince, je ne saurais le définir. Je me concentre sur ce bruit et ressens une présence dans la pièce.
Mon cœur bat à tout rompre, je sens mes mains devenir moites et ma respiration s'emballer. J'ai peur du noir, aussi ridicule que ça puisse paraître, j'ai toujours été effrayé par la pénombre.
Je ressens la présence s'avancer dans la pièce, aux 4 coins simultanément. Ils sont plusieurs ? Ou c'est mon imagination qui me joue des tours ? Dio mio, je vais devenir folle !
Des gémissements de douleur me font sursauter.
- Non mi uccida per favore (ne me tuez pas s'il-vous-plait). Suppliait la voix d'un homme.
J'entendis des pas se rapprocher, des éclats de rire rauques résonnaient dans la pièce. C'est moi qu'ils vont tuer ?
Prise de panique, j'éclate en sanglots sans me retenir. C'est trop pour moi, je ne peux pas supporter ça, je n'ai pas les capacités pour survivre face aux tortures infligées par mes assaillants.
- Povero bambina, vuoi la tua mamma? (pauvre petite fille, tu veux ta maman). Se moqua la voix d'un homme que je sentis à ma droite.
Au-delà de ses paroles, je ressentais une grande humiliation d'être attachée et privée de mes sens tel un animal apprivoisé. Mes pleurs redoublèrent quand je sentis pour la énième fois ma tête être tirée en arrière et une bouche approcher mon oreille.
- Le jeu vient tout juste de commencer dolcezza (ma douce). Me susurre une voix tranchante.
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Obsession destructrice
БоевикUne obsession. Un mystère. Son âme apaise mes tourments mais sa présence déchaine mes démons. Il me berce pour dormir mais hante mes pires cauchemars. /// contenu violent et mature /// Œuvre commencé le 14/05/2022