Chapitre XII

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Éros

Je m'assois derrière mon bureau et essaye de travailler. Dans ma tête c'est le chaos. Je ne comprends plus mes réactions, je ne comprends plus mes décisions, je ne me comprends plus. Je soupire de frustration et ouvre mon ordinateur.

Je travaille quelques heures encore non sans difficultés. En ce moment les affaires marchent bien, le pays tourne bien. La came produite dans mes laboratoires se vend aussi vite que la dignité de certains. Les armes aussi, trois cargaisons s'envolent ce soir, destinations l'Asie. Les bordels se tiennent bien, les femmes se vendent bien. Tout va bien... tout va bien sauf dans ma tête.

J'appelle Mario, un détective privé qui travaille pour moi depuis maintenant quelques années. À la deuxième sonnerie, il répond.

- Pronto Segnore Giordano. Dit-il de l'autre côté du combiné.

- Ciao, Mario. Come va ? J'ai besoin de toi pour une affaire.

- Tutto bene segnore. Je vous écoute.

- Une certaine Bianca Fellici, je veux tout sur elle. Je veux aussi que tu me tiennes au courant des allers-venus d'Ignacio, garde-le à l'oeil. Je ne lui fais pas confiance.

- Si segnore. Je vous ramène ça dans une semaine. Un contre rendu par mail et par appel comme d'habitude.

- Parfait.

La discrétion est la seule exigence de Mario, étant un détective privé, il se doit de garder son identité sous couverture pour exceller dans son travail. 

Je raccroche en repensant au comportement étrange d'Ignacio ces derniers temps. Ça ne me plaît pas du tout. Je dois impérativement le garder à l'oeil. On ne me baise pas. Si je découvre quelque chose sur lui, je serais intransigeant.

Je sors de mon bureau et descends voir l'autre stronza. Je passe devant Milo, à qui je jette un regard glacial. Lui aussi ne me plaît pas. Je le sens beaucoup trop proche de ma captive.

J'entre dans la chambre sans toquer. Elle n'est pas dans la pièce. Un vent de panique me prit. Les battements de mon coeur s'accélèrent et mon souffle se saccade.

- Oh ! T'es où ?

Aucune réponse ne me parviens. Je passe une main nerveuse dans mes cheveux et soupire d'irritation. Tentant de reprendre une respiration normale. J'entends du bruit dans la salle de bain. Je m'y précipite et essaye de l'ouvrir en vain, elle est fermée.

- Qui-est-ce ? Murmura une voix que je commençais à connaitre.

Un rire nerveux me prit alors à la gorge.

- Sort d'ici, dépêches-toi. Articulais-je malgré mes dents serrées.

- Je...elle hésite avant de continuer... je n'ai pas de vêtement propre. Je ne peux pas sortir, je suis en serviette. Dit-elle d'une petite voix.

Cazzo ! Elle va vraiment me faire péter les plombs cette bambina. Je serre les poings jusqu'à voir mes jointures blanchir.

- Sors. Je ne le répéterai pas. Dis-je sur le point d'hurler de rage tant cette porte qui nous sépare m'agace.

- Je...NON ! Je ne sortirais pas j'ai dit. Dit-elle sûre d'elle.

Je mords mon poing de frustration.

Calme, Calme toi. Tu ne peux pas. Elle ne doit pas être brusquée. Elle doit retrouver la mémoire.

Je sors de la chambre en vitesse et rejoins la mienne. J'ouvre mon placard à la volée et y pioche un pull, un bas de survêtement et un caleçon. Je retourne auprès de l'autre stupida. Je toque calmement cette fois-ci.

Obsession destructriceOù les histoires vivent. Découvrez maintenant