Obsession destructrice

Chapitre X

Éros

Une silhouette élancée se tient par terre devant mes yeux, c'est une femme aux cheveux longs avec des reflets dorés. Elle porte une longue robe blanche qui met en valeur son teint hâlé. Cette couleur lui donne des airs angéliques.

Sa tête est baissée vers le sol, elle triture ses doigts et renifle fortement. Son aura m'éblouit, elle dégage tellement de lumière. Elle lève les yeux vers moi et mon regard croise des iris hazel. Elle pleure, elle pleure tellement fort.

Ce son m'est insupportable. Je me bouche les oreilles tellement il m'est désagréable, il résonne au plus profond de mon être. Son regard me tétanise, ses prunelles reflètent sa douleur et sa peine. Elle paraît brisée, incapable de se relever.

Elle tente de se relever, mais ses pieds sont enchainés, elle retombe sur ses genoux et pleure encore plus fort. Ses iris s'accrochent aux miens tandis que je reste cloué au sol, comme paralysé. 

Mon cœur cogne fort contre ma poitrine et ma respiration se saccade. Je m'approche d'elle et m'abaisse à son niveau. Une odeur de vanille chaude m'envahit lorsque je l'effleure.

 Je pose ma main sur sa peau parfaite, mais la retire aussitôt. Comme brûler à son contact, je regarde ma main qui dégouline de sang, je relève le regard affolé vers la femme à mes côtés, elle baigne dans son propre sang.

Sa robe est devenue rouge. Elle est étendue à même le sol, inerte de vie.

Je me réveille perturbé par ce cauchemar. À bout de souffle, je m'assois lentement sur le lit. Déboussoler, je frotte mon visage de mes mains pour me remettre les idées en place. 

Habituellement, je ne cauchemarde que sur ma stronza de génitrice et sur mon enfance.

Depuis des années c'est le même cauchemar qui hante mes nuits, comme une spirale infernale. Mais ce rêve était différent.

Ces cheveux, ces yeux...

Je me lève d'un bond, ressentant le besoin de me changer les idées. Je pars prendre une douche froide, depuis bien longtemps je ne ressens plus la différence entre l'eau brûlante et l'eau glacée. 

Je me lave, taille ma barbe et enfile des vêtements de sport. J'ai besoin de cogner avant de commencer la journée.

Je descends et cède malgré tout à l'envie d'ouvrir la cave afin d'y jeter un coup d'œil. Elle est encore endormis, ses cheveux tombent sur ses épaules lui encadrant le visage et sa plaie s'est arrêtée de saigner. Je referme la porte luttant contre l'envie de rentrer et l'observer à nouveau. 

Je ne comprends pas ce besoin de vouloir l'observer à longueur de journée et ça m'irrite fortement. 

J'appelle Ignacio afin de lui donner quelques directives pour la matinée.

- Pronto, viens dans mon bureau à 14h avec les informations concernant le meurtre de Di Maria. Je veux aussi un compte-rendu de l'hospitalisation d'Alma et vas lui donner de quoi boire. Il faut qu'elle reste en vie. 

Je raccroche sans attendre de réponse de sa part. Pas besoin, il a juste intérêt à faire ce que je lui demande.

Je sautille en vitesse avant de lancer un uppercut précis à mon adversaire sur le ring. Il recule de plusieurs pas pour reprendre ses esprits. Je me surprends alors à repenser à son regard hazel captivant, à son grain de beauté qui s'incruste délicatement sur sa lèvre supérieure...

Un coup de poing violent vient s'écraser sur ma mâchoire et me fait perdre l'équilibre. Je me rattrape sur les cordes et secoue la tête pour me remettre les idées en place. J'esquive un autre coup de poing et enchaine plusieurs coups qui mettent mon adversaire au tapis.