De retour à Londres, en plein milieu de la Saison mondaine, le duc trouva très vite que sa vie qui lui paraissait si mouvementée était en réalité très monotone et sans un but réel. Tous ses fastes et paraître qui dominait la capitale ne l'intéressait plus. Le peu de temps passé en compagnie de miss Perkins l'avait changé de bien des façons. Dorénavant, il sentait qu'il avait de nouveau un but dans la vie.
Avant sa rencontre avec Aalana, ses activités lucratives l'aidaient à croire qu'il était une personne généreuse, soucieuse du bien-être de ses prochains et plein de bonnes volontés. Il pensait que cela le rendait meilleur parmi ses confrères et faisait de lui un homme bien plus juste que les autres. En compagnie d'Aalana, il comprit qu'il n'était pas si différent des autres aristocrates. Tout comme eux il vouait une adoration pour le luxe et l'apparence, n'accordait son amitié et son attention qu'aux personnes du même rang social que lui, jouissant des mêmes privilèges de naissance et surtout tout comme eux, il pensait que les femmes n'étaient qu'un accessoire parmi tant d'autres visant à prouver aux autres l'étendue de ses biens et richesses. Il était vrai qu'il avait toujours désiré rester fidèle à sa future épouse non pas parce qu'il était un homme droit mais parce qu'il tenait à construire un couple aussi solide que ceux de ses parents; un couple donc même la mort n'avait pas pu être un obstacle. Même au-delà de la mort, du paradis et de l'enfer, ses parents s'étaient aimés d'un amour inconditionnel qui ni eut son pareil que l'amour qui existait entre Roméo et Juliette ou encore Orphée et Eurydice.
À présent il était de retour à Londres et devait malheureusement se fondre dans la foule et agir comme le duc qu'il était. Il désirait ardemment avoir la présence d'Aalana à ses côtés et voulait la sentir plus près de lui, toujours plus proche de lui. Mais c'était lui qui l'avait quitté à Andover enfin d'honorer ses devoirs envers son duché et envers la couronne. Il n'était revenu que pour ça.
Avec son ami Albert Villiers, comte de Clarendon, ils avaient prévu organiser une soirée de gala enfin de récolter les fonds nécessaires pour son nouveau projet caritatif auprès des pauvres et des défavorisés. Leur but était de récolter suffisamment de fond pour la construction d'un centre de logement visant à offrir un toit et de quoi manger aux pauvres et aux défavorisés. Plusieurs questions en rapport avec ce projet restait encore en suspens mais il était sûr qu'avec l'aide de Clarendon et de ses investisseurs, ils trouveraient une solution.
⁂
— Monsieur, le comte de Clarendon est là , avertit Karl le fidèle majordome de Markus.
— Faîtes le entrer, répondit calmement le duc qui n'était pas surpris de la visite improvisée du comte.
Le majordome laissa entrer le comte dans le bureau personnel du duc qui le fît asseoir avant de lui proposer une liqueur à boire qu'il accepta avec grande joie.
— Dîtes moi donc, commença le comte, comment était ce voyage si important que vous n'avez même pas eu la politesse de m'envoyer une note enfin de m'avertir de votre absence ?
— C'était un voyage d'affaire, répondit doucement le duc. Rien de vraiment accablant. Laissez donc cela passé.
— Vous êtes conscient de ce à quoi je pense n'est-ce pas, demanda Clarendon.
— Pas le moins du monde mon cher ami, répondit le duc sur un ton enjoué. Je ne suis qu'un mortel dépourvue de capacité télépathe.
— Ne jouez surtout pas à ce jeu avec moi.
— Je ne joue à aucun jeu, dit Markus avec un sourire de contentement. J'essaie de vous comprendre.
— À cause de vous j'ai dû faire une scène à ce foutu Hood devant tout le monde.
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La Courtisane de Andover
Historical FictionMarkus Cavendish, duc de Devonshire est un homme séduisant et aussi riche que Crésus. Il est considéré comme le meilleur parti pour les jeunes célibataires. Mais son seul défaut : il est un homme à femme. Étant le dernier Cavendish encore en vie, il...