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Le duc venait de finir sa soirée avec le comte. Il était déjà près de minuit. Il avait raté le dîner. Mais peu importait. Il sonna la cloche et Karl son majordome entra dans le salon.

— Sa Grâce m'a fait sonné.

— Karl le repas est-il encore prêt dans la salle à manger?

— Oui Vôtre Grâce.

— Très bien.

Le duc alla dans la salle à manger qu'il trouva pour la première fois depuis dix ans étrangement calme et vide. La longue table où était dressé des chaises paraissait terne. Le décor était certes beau mais il manquait quelque chose.

Il se rappela des paroles de sa grand-mère, la duchesse douairière de Devonshire, la mère de son père quand il venait d'hériter du duché. Il se souvint avoir pris son tout premier dîner en tant que duc avec elle dans cette même salle à manger de Cartwey House.

— Mon cher, avait-elle dit, ne trouvez vous pas cette maison assez calme et sans âme ?

— Je crains de ne pas vous comprendre madame, lui avait-il répondu en découpant son morceau de steak.

Sa grand-mère lui avait sourit d'un air narquois et un regard sournois qui lui ressemblait.

— Comment le pouvez vous ? Le contraire m'aurait assez étonné.

— Si votre but est de me faire tourner les neurones, c'est réussi. Je ne comprends rien de tout ce que vous dîtes.

— C'est bien cela mon cher toute l'intrigue. Vous ne comprenez pas tout simplement parce que vous n'êtes pas prêt. Quand vous le serez, vous comprendriez.

— Je vois. Voulez-vous parler du fait que je ne sois pas encore marié ?

— Mais non mon chéri, avait-elle répondu d'un air outré. Là n'est pas le problème. Vous n'avez que 25 ans et si vous ne vous mariez pas maintenant, cela ne ferait pas de vous le premier lord à ne pas être marié à cet âge.

— Quel est donc le problème?, avait-il demandé en posant sa fourchette.

— Le problème est que vous n'êtes pas prêt pour le mariage. Vous n'y songez même pas alors que vous le devez. Vous êtes le dernier Cavendish encore en lisse, bonté divine ! Au lieu de vous chercher un héritier, vous êtes là à vous pavaner comme un paon d'une femme légère à une autre encore plus légère que la précédente.

— Madame, dit Mark d'un ton calme contenant toute la colère.

— Vous ne me faîtes pas peur Mark. Si vous ne vous décidez pas, c'est moi qui me chargerait de cela.

— Puis-je savoir de quoi est-ce que vous vous chargerez ?

— De vous trouver une épouse digne de ce nom voyons. De quoi est-ce que je me chargerai selon vous.

— Comme par exemple, le fait que vous soyez prête à me suivre à Chatsworth House.

— Ça jamais, avait-elle répondu sévèrement. Jamais je ne retournerai là bas.

— Grand-mère, avait-il dit en lui prenant la main. Ils sont tous morts et enterrés. Ils ne vous feront aucun mal.

— Mark je me suis promise de ne plus y remettre les pieds et je maintiens ma décision.

— Où résideriez vous donc après la fin de la Saison ?

— Je me suis achetée une maison, dans le Kent.

— Je vois. Vous êtes donc toujours aussi déterminée.

— Mon cher vous devez savoir que contrairement à mon corps, mon mauvais caractère se renforce encore plus avec le temps.

La Courtisane de AndoverOù les histoires vivent. Découvrez maintenant