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Débout à côté de la table, Aalana regardait le duc sortir de la pièce avec une allure assurée. Lorsqu'il fut sorti, elle soupira d'aise et se rassit. Le duc semblait être un homme mystérieux. Jusqu'à présent, elle ne comprenait pas sa réaction quand il l'avait vu. Il l'avait simplement regardé et avec calme et tranquillité, avait pris son thé. Elle dû admettre qu'elle avait trouvé le duc charmant. Ses cheveux auburn, ses rides qui apparaissaient lorsqu'il souriait ou fonçait le visage; Aalana avait été ébahie par lui. Ce qui lui toucha le plus fût sa réaction.

Elle se rappela la première fois qu'elle avait eu un amant en tant que courtisane et les autres qui ont précédé, que ceux-ci ne s'étaient jamais comportés avec elle en usant de décence et de respect surtout en privé. En public il se montrait avenant et doux mais moins des regards c'était complètement différent. La plupart la voyait comme un trophée à exhiber. Il ne pensait qu'au plaisir qu'elle pouvait les rapporter. Avec le temps, Aalana avait perdue confiance en elle et se considérait plus comme un objet qu'autre chose. Elle avait presque frôlé la dépression. Tout changea lorsqu'elle rencontra Robert Hood pour la première fois. Il lui avait manifesté du respect d'abord à elle en tant que femme et ensuite en tant que courtisane. Il ne l'avait jamais forcé à faire quelque chose contre son gré. Il avait été un véritable ami pour elle. C'était l'épaule sur laquelle elle pouvait pleurer. La personne sur laquelle elle pouvait compter. Il était vrai qu'elle pensait beaucoup à Robert et comparaît beaucoup ses amants futurs comme précédents à lui, tout simplement parce qu'elle avait été vraiment touché par la douceur de celui-ci. C'était le seul à lui avoir fait ressentir des sentiments et des sensations proches de l'amour et qui ne lui avait jamais jugé. Il connaissait tout d'elle : son passé à Newport, ses parents, sa mésaventure avec lord Arthur Morgan, jusqu'à son parcours de courtisane. Elle n'avait pas de secret pour lui.

Le duc de Devonshire lui avait aussi manifesté un respect similaire à celui de Robert. Il ne la regarda pas avec perversité ni vulgarité. Il l'avait regardé et parlé en tant qu'une personne. Il s'était montré très respectueux et patient. Aalana certes connaissait très bien le protocole, mais ne savait pas exactement comment se comporter lors d'un thé avec un aristocrate. Et pour cela, il avait été vraiment patient et bon. Mais elle avait remarqué autre chose chez lui. Son caractère farouche, sa détermination, son pragmatisme et sa nature sérieuse. Le duc faisait parti de ce genre d'homme calme et posé qui préfèreraient être spectateur que admirateur. Il dégageait un charisme et une force de caractère incroyable. À première vue, il inspirait de la crainte, de la peur mais tout simplement de la crainte. Néanmoins, plus vous passez du temps avec lui, plus vous apprenez à le connaître, plus vous arrivez à sentir cette peine et cette douleur qu'il ressent. Et cette tristesse, il devait sûrement la ressentir et la garder pour lui depuis longtemps.

Elle ne savait pas grande chose de lui, et sincèrement ne souhaitait pas en savoir plus. Elle savait qu'elle était à peu près tombée sur le charme du duc. Il était vraiment beau. Le duc de Devonshire plaisait énormément à Aalana qui ne voyait pas cela d'un très bon œil. Elle n'était pas encore tombée amoureuse de lui mais il lui plaisait déjà et Aalana ne pouvait pas se le permettre après lord Arthur et Robert. Elle n'était qu'une courtisane et si le duc l'avait écrit c'était pour qu'elle soit sa courtisane même s'il avait traité avec beaucoup d'égards. Elle ne devait jamais l'oublier.

Au vu des événements et des cartes qui semblaient être lancées, Aalana comprit que ce séjour avec le duc semblait être prometteur et rempli de rebondissements.

***

Le duc se trouvait dans sa chambre, celle qu'on lui avait assigné. Il était vrai qu'elle était beaucoup plus petite que sa propre chambre à lui à Cartwey House ou dans sa maison de campagne dans le Devon, à Plymouth. La chambre était néanmoins décorée avec goût. Il laissa son valet déballer ses affaires pendant qu'il visitait les lieux.

La Courtisane de AndoverOù les histoires vivent. Découvrez maintenant