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Édimbourg, 1838

L'orage battait son plein dans les rues d'Édimbourg et les gens déambulaient ça et là enfin de se trouver des abris, leur train ou bien un cocher. C'était pourtant le printemps mais à Edimbourg la nature avait décidé qu'il ferait un temps d'automne. À cause du mauvais temps, quelques trains avaient dû être annulés et interdits de sortir de la gare centrale. Les passagers durent attendre dans la gare, les trains en retard.

Par chance, le train qui devait conduire Mr Jones, le détective privé engagé par Markus, à Edimbourg arriva dans de très bonnes conditions malgré que le voyage depuis Londres fût bien plus long et plus éprouvant. Il avait voyagé en troisième classe ne se souciant pas des dispositions prises par le duc pour qu'il voyage en première classe. Non que Jones n'était pas reconnaissant du geste plein d'égard du duc, mais il pensait fermement que tout les moyens étaient bon pour se faire un peu d'argent; quiet à troquer son billet en première classe pour un billet en troisième classe.

Jones avait toujours voyagé en troisième classe et se décida de toujours le faire. Il ne voyait pas l'intérêt de voyager en première classe alors que cet argent pourrait servir à payer le loyer, les factures et des courses pour lui et sa petite famille. Jones était marié depuis à peu près quelques années et avec sa femme ils eurent une petite fille qu'ils nommèrent Charlie. Ils vivaient dans un quartier modeste de Londres où ils louaient un appartement chez un homme d'affaires.

Quoi qu'il en était, Jones s'était rendu en Écosse enfin de continuer son enquête sur miss Aalana Perkins. Il était convaincu comme le duc l'était aussi que tout c'était joué pour Aalana à Edimbourg. Que ce fût là que les dés avaient été jetés. La première fois qu'il s'y était rendu pour son enquête, il avait mis plus d'une semaine avant de trouver l'adresse des Morgan. Ils s'y étaient rendus mais l'accès lui fût refusé. C'était tout à fait normal car le comte ne souhaitait pas sûrement attirer l'attention sur lui en invitant chez lui un inconnu, un détective privé qui s'était présenté à l'improviste. Le comte avait donc demandé au duc de faire parvenir une missile au comte enfin que celui-ci puisse le recevoir sans se douter de quelque chose. Le comte évidemment avait accepté avec joie de recevoir le duc chez lui, ne sachant pas que celui-ci avait mis au point un stratagème pour y faire entrer Jones.

En effet, le stratagème consistait à faire croire au comte de Stirling que le duc souhaiterait s'entretenir avec lui à propos d'une affaire et étant en quête d'investisseur avait trouvé juste de se tourner vers lui et ainsi profiter et construire une amitié. Mais ce ne serait pas Markus à se présenter mais Jones prétextant être l'assistant particulier du duc et excusant l'absence du duc dû à un emploi de temps chargé. Le comte serait certainement déçu mais Cavendish et Jones auraient certainement ce qu'ils cherchaient.

***

À Stirling Mansion, à Edimbourg, c'était un jour pas comme les autres. Le comte devait accueillir le duc de Devonshire en personne. Il fit travailler son personnel enfin que tout soit parfait. Rien ne devait être laissé au hasard. Tout devait être aussi parfait que ce l'était à Windsor Castle.

Le comte se trouvait dans son bureau particulier, où ils souhaitaient rencontrer le duc. Il fit appeler un valet et le congédia d'appeler la jeune lady Nerys. Quelques minutes plus tard elle fit son entrée dans le bureau.

— Vous m'avez fait appeler mon frère, dit-elle en entrant dans la salle.

Lorsqu'il entendit sa voix le comte pivota et fit face à sa sœur avec un visage où pendait un large sourire.

— Oui ma sœur, répondît-il. Prenez donc place.

Elle prît donc place en face de lui. Lady Nerys Morgan était toujours restée aussi belle malgré les années et le chagrin. En effet, il y avait quelques années de cela, lady Morgan perdit son fiancé et leur père le comte qui fût pris dans une embuscade en France. Depuis le chagrin l'avait envahie. Non pas qu'elle souhaitait rester célibataire toute sa vie, elle rêvait toujours de mariage mais pour l'instant elle aimerait d'abord que passe son chagrin. C'était une âme particulièrement sensible comparé à celle de son frère Arthur le comte, qui était non seulement un homme dépourvu de sensibilité mais aussi un briseur de cœur. Son frère était quelqu'un d'assez particulier. Il ne montrait jamais ses sentiments et avait cette capacité incroyable à rester lucide et serein malgré tout. Il était doté d'une certaine sensibilité mais bien trop complexe. Pour n'importe quel autre personne, il était tout à fait normal que Arthur se comporte ainsi étant à la tête d'un comté et chef de famille. Physiquement, il était resté le même, avec des cheveux noirs, des yeux verts olives et son grande taille et son imposante carrure.

La Courtisane de AndoverOù les histoires vivent. Découvrez maintenant