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À chacun de nous un jour ou l'autre, il nous arrive d'aimer une personne d'une manière passionnante, et, avec tout le dévouement et la soumission dont nous disposons. Quelques fois cet amour peut atteindre des sommets que jamais on aurait cru pouvoir franchir ni atteindre. Cet amour nous rend fou, jaloux, heureux et inquiet, car oui l'être aimé étant toujours dans nos pensées nous nous inquiétons sans cesse pour cette personne. Plusieurs personnes sont prêtes à ne plus rester fidèle à leurs idéaux ni à leur opinions juste pour plaire à ceux qu'elles aiment.

Arthur Stirling avait été amoureux une seule et unique fois dans sa vie. Et cette seule fois, il avait brisé le cœur de celle qu'il aimait. Sur le moment, il n'avait pas réfléchi aux conséquences de ses actes et avait juste pensé à lui. En aucun cas il n'avait pensé ni à Aalana ni à l'enfant qu'elle portait. Il s'était inquiété de sa réputation et de son héritage plus que des sentiments d'Aalana. Il l'avait chassé de sa vie par peur et par crainte. Et durant toute sa vie, il avait regretté sa décision. Plusieurs fois, il s'était rendu en Angleterre enfin de la rechercher mais à chaque fois il échouait car il avait peur d'affronter Aalana et honte de ce qu'il avait fait. Le pire c'était qu'il n'avait pas non seulement rejeté Aalana mais aussi son enfant qu'elle portait et qu'elle l'avait supplié de reconnaître comme tel enfin qu'il ne naisse pas bâtard.

Edimbourg, 1828 (Dix ans plus tôt)

Le bal organisé par les Morgan battait son plein fouet. Les invités qui étaient venus de tout le royaume, dansaient, mangeaient, bavardaient, jouaient à des jeux de hasard... Tout le monde semblait trouvé son compte dans cette soirée. La comtesse de Stirling, la mère de lord Arthur cherchait celui-ci du regard dans la grande salle remplie d'invités. Elle l'interrogea certain des invités enfin de savoir si l'un d'eux ne l'aurait pas aperçu. Elle s'avança un peu plus et le vit dans un coin reculé de la salle admirant les invités.

— Vous êtes donc ici, lui dit-elle. Ça fait des heures que je vous cherche.

— Ne vous inquiétez pas mère, lui répondit-il, je suis là depuis le début.

— N'avez-vous donc pas profité de la fête, demanda t-elle. Vous savez je l'ai en parti organisé pour vous.

— Je sais mère. Pour que je me trouve une fiancée.

— Je vois malheureusement que cela ne vous intéresse pas, remarqua t-elle.

— Si ça m'intéresse mais je ne crois pas judicieux pour moi de me trouver une potentielle épouse dans cette soirée qui s'est transformée en beuverie aussitôt qu'elle eut commencé.

— Vous le pensez vraiment, demanda t-elle.

— Oui mère, car j'épouserai qui je voudrais; qu'elle fût roturière ou héritière.

Sa mère l'avait regardé avec suspicion.

— Avez-vous quelqu'un en tête ?, avait demandé celle-ci nerveusement.

— Non mère, répondit-il. Ne déformez pas mes paroles. Je viens juste de me rendre compte de cela. C'est tout.

— Comme vous le voulez, avait-elle déclaré avant de s'enfoncer parmi les invités. Mais veillez s'il vous plaît dans votre choix respecter votre famille et éviter toute disgrâce.

Le lendemain matin, Arthur déjà levé qu'il galopait déjà à cheval dans toute la propriété.

Stirling Mansion était un très vaste terrain de plusieurs milliers d'hectares avec des jardins français et anglais, sans compter les nombreuses fontaines et statues s'inspirant des mythologies grecques et romaines. Il se trouvait entouré d'une sorte de forêt  qui avait été installé par le premier comte de Stirling il y avait plus d'un siècle. La forêt camoufflait parfaitement le manoir des regards extérieurs. Le manoir est un immense domaine de style géorgien constitué de plusieurs salles, salons, chambre, bureaux et autres. La forêt du manoir se trouvait à proximité de Water of Leith dans le quartier de Colinton.

La Courtisane de AndoverOù les histoires vivent. Découvrez maintenant