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Le soleil étant à son crépuscule, Aalana et le duc décidèrent d'un commun accord, qu'il était temps pour eux de retourner à Port Cottage. Cette décision, Aalana en était très ravie ; durant toute l'après-midi, elle avait dû faire face aux regards méfiants et sournois de la gentry locale, surtout celles venant de jeunes femmes belles, bien éduquées, jouissant d'une bonne dite et d'une belle réputation qui ne désirait qu'avoir le duc comme compagnon, Markus Cavendish étant l'un des lords des plus en vue de l'Angleterre.

Durant leur promenade, il firent la rencontre d'un certain Mr  Brown qui invita le duc au bal qu'il organisait chez lui, dans 3 jours; invitation que le duc accepta avec pour seule condition, celle d'être accompagné par la femme de son choix. Brown s'était montré perplexe quant à savoir qui pourrait être cette femme mais il le savait déjà et la femme en question aussi. Le duc n'aurait pas pu déclarer ainsi sans retenu, qu'il serait accompagné par sa maîtresse car cela aurait causé bien des commérages et bien que cela ne fusse pas un problème pour Markus, il était conscient de la valeur qu'avait sa solitude pour Aalana et il ne souhaitait pas la troubler ou la bouleversée elle Aalana ainsi devant ces gens qui la méprisait. Brown ayant certainement compris de qui il s'agissait et sachant l'impact que cela aurait, accepta toutefois. Dans les petites gentry locale, rien n'avait plus d'importance que de recevoir un lord chez lui.

Lorsqu'ils furent rentrés, Aalana en colère et bouleversée, ne prêta pas attention au majordome Luke qui annonçait que le dîner serait prêt dans 2 heures. Elle monta violemment les marches conduisant à sa chambre et referma la porte brusquement derrière elle, si bien que sa cuisinière tout au fond de la cave, pût ressentir les échos que cela produit. Lorsqu'elle entra, elle s'assit sur sa coiffeuse avec le peu de grâce qu'elle réussissait à montrer et toute agitée, elle murmurait des jurons en gallois. Lorsque Florence pénétra la pièce, elle se mit à parler et à tout lui raconter.

— Peux-tu croire qu'il a osé dire à ce cher Brown qu'il se ferait une joie d'assister à son bal en ma compagnie, raconta t-elle à Florence. Pourtant je l'avais très bien faire part de mes égards en ce qui concerne les soirées mondaines.

Florence entreprit de lui défaire le corset et les cheveux avant de l'immerser dans le grand bac remplis d'eau. Elle se frotta les mains avec de l'huile essentielle et lui massa les tempes.

— J'en ai conscience mademoiselle je crois que vous devez vous calmer, dit Florence.

— Pourquoi le devrais-je ?, demanda Aalana. Un instant il est parfait, intentionné, spirituel, attentionné... et les instants qui suivent il se montre si arrogant et égoïste...  je déteste cela chez lui.

— Je crois vous comprendre miss Perkins, dit Florence en continuant son massage, mais cela si vous me permettez de le dire, ne devrait pas vous déranger. Vous êtes une courtisane avant tout et même si au-delà de votre statut vous êtes une jeune femme incroyable, lui étant votre amant et client, se doit de s'arrêter sur miss Perkins la courtisane et non Aalana la merveilleuse femme qui est en vous. Ne l'en voulez pas trop. C'est un homme après tout et c'est avec beaucoup de malheur que je puis dire que les hommes ne voient pas plus loin que le bout de leurs nez. Ne soyez donc pas trop indulgente.

— J'en ai conscience ma douce Florence, répondit Aalana contrarié et calme, mais tout ce que je désire dans ce bas monde est qu'on ne s'arrête pas sur la courtisane mais sur la personne qui est en moi. Que quelqu'un puisse s'intéresser à la personne qui est en moi.

Tandis que Florence l'écoutait, elle commença à laver Aalana et la frotta à l'aide d'une éponge et la rinça après. Lorsqu'elle finit, elle sortit Aalana du bain et la dirigea vers le grand miroir au coin de la salle de bain. Le miroir reflétait à la perfection le corps nu et parfaitement courbé et rebondi d'Aalana.

La Courtisane de AndoverOù les histoires vivent. Découvrez maintenant