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Cela faisait déjà plus d'une semaine que le duc se trouvait à Andover, à Portway Cottage chez Aalana Perkins et qu'il partageait le quotidien d'Aalana; que c'eut été pour l'aider dans la gestion de ses auberges, ou encore pour l'accompagner au marché ou tout simplement faire du jardinage avec elle.

Ce matin là, le temps était beau, l'air était frais, excellent pour une balade en cheval ou à pied dans les contrées sauvages de la ville ou dans les rues. Les enfants jouaient gaiement sur les trottoirs pendant que les adultes et les plus grands vaquaient à leur occupation avec joie et entrain, heureux et satisfait du climat qu'il faisait.

Pour Aalana, une journée comme celle-là signifiait non pas se balader, ou aller au marché ou bien jouer, mais de jardiner.

Le jardinage était l'une de ses activités préférées parce que grâce à cela, elle se sentait plus proche de son père qui avait l'habitude de jardiner avec elle, lui apprenant tout ce qu'elle devait savoir sur chaque plante et comment faire pour favoriser la bonne croissance de celles-ci. Son père était certes un forgeron, mais avait plusieurs passions dont la musique qu'il  avait aussi su lui transmettre. Ce fit pour cela, qu'elle était une pianiste hors paire; mais ça le duc ne le savait pas. Son père l'avait appris à jouer du piano dès sa plus tendre enfance. Lui même avait appris à jouer de son père qui à l'époque avait été le valet personnel d'un grand vicomte irlandais qui l'avait incité à l'apprentissage musical. Quand elle était contrarié ou triste, elle se mettait simplement à jouer, guidé par des sentiments contradictoires qui l'envahissaient en glissant avec grâce, rapidité et souplesse ses magnifiques doigts sur le clavier. À chaque fois, elle ressentait toujours cette paix immense et intérieure l'envahir et l'entourer.

La musique lui procurait une paix intérieure immense qu'elle ne changerait pour rien au monde. Pendant les dix dernières années, la musique avait été une énorme source de réconfort pour elle. Elle s'en était toujours voulue de s'être donnée à un homme sans scrupule ni retenu. Mais de ce genre d'expérience, on en ressort jamais complètement indemne. D'autre en ressorte durcie, d'autre plus fragile, d'autre plus expérimenté, d'autre plus mature, tous tirant leçons de leurs fautes. Mais Aalana quant à elle, en était sortie totalement brisé.

Elle avait ressenti comme un grand vide l'envahir et la submerger petit à petit. Elle s'était sentie prise au piège dans une toile d'araignée géante. Plusieurs fois, elle s'était remémorée cela dans ses rêves. Elle, collé à ces toiles sans issue de secours prise au milieu des toiles comme une vulgaire proie et lui qui s'avançait vers elle, comme le prédateur qu'il était pour venir la dévorer elle, la proie.

Non seulement elle avait eu le cœur complètement brisé, mais elle avait porté en elle, le fruit de leur nuit passionné.

Mais tout de tout cela, elle ne voulait plus en penser. Elle était la courtisane du lord le plus riche d'Angleterre et après la Saison, ils romperèrent toute relation et lien. Lui, Markus s'en ira avec sa nouvelle épouse sûrement une jeune et belle débutante encore toute fraîche, tandis que elle, elle quitterait définitivement son cottage pour prendre le premier navire en direction de la Florence. Elle ne savait pas encore où elle irait exactement en Florence et n'y avait aucune relation ou intime qui y vivait, mais elle était sûre d'une chose, ce qu'avant de quitter définitivement l'Angleterre, elle irait au pays de Galles pour voir ce qu'était devenu ses parents et quel qu'en serait leur condition ou quoi qui devrait se passer, elle prendrait le premier navire disponible sans attendre.

Mais ce jour là, elle avait plutôt envie de jardiner et de sentir l'odeur de la terre et avoir les mains sales de boue et d'engrais. Pour se faire, elle avait porté son "habit de jardinage", comme elle l'appelait si bien, qui correspondait à une robe pour servante vieille et délavée ainsi que des gants et un chapeau en paille avec les cheveux coiffés en chignon sur son cou.

Lorsqu'elle fut fin prête, elle se dirigea sans tarder vers la cour. Elle alla à la petite cabine où était entreposé tout son matériel de jardinage. Avec l'aide de Luke, son majordome, elle avait pu transporter les différents outils vers son jardin où elle s'était pressée de se mettre à l'œuvre tout en joie.

***

— Qu'est-ce que c'est cela?, demanda le duc à son valet de chambre levant la tête de l'exemplaire du Times qu’il lisait.

— Un présent de la part de miss Perkins sans doute, répondit le valet en tendant la précieuse enveloppe au duc.

Le jeune duc qui était occupé à lire un journal, baissa les yeux sur la lettre que lui tendait son valet sur un plateau d'argent.

— Vous êtes bien sûr que c'est à moi ? Parce que je ne comprends pas pourquoi miss Perkins m'aurait écrit une lettre enfin de l'envoyer comme présent alors que nous sommes sur le même toit.

— Je comprends sire mais je peux bien vous dire avec certitude que c'est à vous.

— De qui est-ce selon vous ?, demanda Markus une nouvelle fois avec perplexité.

— Comme je viens de vous le dire Votre Grâce, je pense qu'il est de miss Perkins. Dans le cas contraire sûrement de l'un de vos compagnons de club. Peut-être son très honorable le comte de Clarendon.

Markus regarda la lettre une nouvelle fois d'un air douteux.

— Vous êtes bien sûr que c'est pour moi ? Je vois très mal Clarendon m'envoyer une lettre. Par dessus tout, personne d'autre à part vous et Karl ne savent que je me trouve ici ce qui rend la possibilité de Clarendon complètement absurde. Donc je vous repose la question à qui cette lettre est-elle adressée.

Le valet soupira un instant avant de prendre délicatement la lettre du plateau et de lire le nom écrit dessus.

— Veillez lire ce qui est écrit s'il vous plaît, demanda le duc avec suspicion.

Morgan, le valet toussa et se mit à lire à voix haute.

— À Sa Grâce le duc de Devonshire, 7ème du nom, lord Markus Home Cavendish.

— Vous n'avez pas besoin de lire tout ce qui est écrit. La première partie avant 7ème du nom m'aurait largement suffit, répliqua le duc de son humour toujours gaie.

— Puis-je continuer sire ?

— Non pas besoin je m'en excuse. Veillez s'il vous plaît me faire un résumé je vous prie.

— À mon humble avis sire si vous le permettez...

— Je le permets évidemment.

— Je pense qu'il serait préférable que Sa Grâce lise lui même le message qu'il lui est adressé. Cela peut être privé.

— Jeffrey pour l'amour du ciel lisez moi cette fichue lettre et faites moi un résumé, cria le duc. Vous êtes bien trop bavard.

— Je vous prie de m'excuser votre grâce, dit le majordome. Je n'ai fait qu'exposer mon avis.

— Je ne t'ai pas encore pardonné de m'avoir utilisé comme sujet de flirt avec la dame de chambre de miss Perkins, répliqua le duc.

— Veillez m'excuser, répondit Jeffrey, mais elle m'a beaucoup plu.

— La prochaine fois, tâchez d'utiliser une autre personne comme de conversation.

Il se leva de son siège et alla se placer tout près de la fenêtre. Le paysage était beau, les champs brillaient de leur moissons, la nature avait l'aire d'être en phase avec les hommes.

Markus Cavendish était un homme pour ainsi dire, singulier et un peu particulier. Malgré ses grands airs et sa nature badineur, c'était un homme réservé, agité, toujours d'humeur à faire des blagues ou à rire. Il avait une très forte personnalité et savait très bien s'affermir. Il était aussi impulsif et pouvait très facilement se mettre en colère. Lorsqu'il sentait cela, il se dirigeait vers la fenêtre comme sa mère l'avait appris.

— Mon cher enfant, lui avait-elle dit un jour qu'ils étaient dans la bibliothèque de Chatsworth House, je constate avec bien des regrets que vous êtes aussi entêté et impulsif que votre père. Mais je me permets de vous dire que cela ne sied pas à un gentleman de votre rang. Vous devez être calme et patient en toute chose surtout avec des créatures fragiles comme nous autres les femmes. Donc je vous prie de vous diriger vers une fenêtre et de regarder le paysage; cela vous apaisera sans doute. Tout le monde n'a pas besoin de ressentir votre colère je vous prie. Allez donc vers cette fenêtre et appréciez le paysage. N'est-il pas beau et merveilleux ?

Depuis ce jour, il ne se dirigeait pas vers une fenêtre seulement pour regarder le paysage ou pour profiter de la vue mais pour se calmer et reprendre ses esprits. Au début, il n'avait pas vraiment aimé cela. À chaque fois qu'il perdait son calme, sa mère lui répétait toujours avec calme de se diriger vers la fenêtre avant qu'il ne soit en colère. Et comme toujours il boudait mais avec l'intervention de son frère aîné Nicolas, il se dirigeait vers la fenêtre. Ce fut seulement lorsque son père tomba malade et que sa mère se mit à perdre pied et à devenir dépressive que le fait de se diriger vers une fenêtre fût pour lui comme une délivrance, parce qu'il se rendit bien vite compte que c'était la seule chose qu'il avait pu garder de sa mère: le regard du paysage à travers une fenêtre.

Il se rappelait encore de ce jour d'été, le dernier qu'il avait passé avec toute sa famille réunis lorsque tous faisaient encore partis du monde des vivants.

C'était à Chatsworth House, la maison particulière de la famille Cavendish. Chatsworth House est un vaste château situé dans le comté du Derbyshire à quelques kilomètres de la ville de Bakewell. Il se trouve sur la rive gauche de la rivière Derwent et dans les limites du parc national du Peak District. Le château fut reconstruit au fil du temps dans un esprit baroque, un style qui s'est développé du XVIe au XVIIIe siècle et fut la première des country houses en Angleterre. Le parc était établi dans un style néoclassique.

Cet été là toute la famille Cavendish s'était réunie à Chatsworth House pendant plus d'une semaine durant laquelle, ils avaient participé à différentes activités et sorties. Ce fut sa mère lady Amelia Cavendish, qui eut cette idée. Elle convia toute la grande famille Cavendish et une partie de sa famille à elle dont la plupart fut très heureux d'accepter cette invitation.

Le jour de leur arrivée, lady Amelia organisa un grand dîner ce soir-là, s'assurant que la majorité des invités puissent trouver au menu leur plat favoris. Elle s'était tellement investie, elle et ses deux enfants, qu'ils n'avaient même pas remarqué que le père de Markus, lord Ernest Cavendish était pâle et affaibli. Pour ne pas inquiéter sa famille, il n'en avait rien dit, se disant qu'il devait sûrement s'agir d'une méchante grippe. Il connaissait sa femme, si elle venait à apprendre qu'il ne se sentait pas bien, elle serait capable d'annuler cette semaine en famille enfin de s'occuper exclusivement de lui, même s'il ne s'agissait que d'une petite grippe ou de simple maux de tête. Il n'en dit donc rien, souffrant seul dans son coin, et fière de voir la famille qu'il avait fondé avec la femme qu'il l'aimait, heureuse.

Durant le dîner, qui se déroula dans la grande salle de Chatsworth House, son père avait usé de malice en se maquillant pour dissimuler sa pâleur et en usant d'un peu de laudanum à une quantité assez raisonnable pour lui permettre de paraître plus fort mais pas assez pour lui faire divagué. Le repas se déroula très bien.

Lord Ernest Cavendish était assis à sa place, avec à sa droite sa femme, lady Amelia et à sa gauche son fils aîné Nicolas suivit de près par son deuxième et dernier fils Markus. Le reste de la famille se trouvait assis sur les places restantes de la grande table. Markus se rappelait encore de chaque détail.

En ce moment là, ce fut Mr. Philipp Brecher, un cousin de sa mère venant tout droit de Berlin qui racontait les différents faits et actualités. C'était un homme assez bavard et prétentieux qui désespérait Markus au plus haut point. Markus l'avait toujours vu comme un profiteur et un arriviste. Il n'avait jamais pu rien faire de beau dans sa vie que de mendier auprès de sa cousine, la mère de Markus pour quelques livres pour telle ou telle affaire qu'il devait effectuer au Continent, censé lui rapporter beaucoup de bénéfice avec lequel il se presserait de la rembourser si possible avec un grand taux de bénéfice.

À un moment de la soirée, il se mit à parler d'un certain poste qu'il aurait obtenu auprès d'une entreprise ferroviaire allemande avec un très bon salaire et de nombreux avantages de service. Markus qui était encore plus exaspéré décida de lui dire ce qu'il pensait de lui que ce soit devant toute la famille ou pas.

— Mon cher oncle si vous permettez j'aurai une demande à vous faire, demanda Markus en découpant délicatement le morceau de steak se trouvant dans son assiette.

— Oui mon cher enfant avec grand plaisir, répondit-il.

— Vous nous avez parlé d'un poste auprès d'une compagnie ferroviaire si je ne trompe pas.

— C'est exact. Le salaire qu'on me propose est largement au-dessus de tout ce que je pourrais espérer.

— Comptez-vous accepter le poste?

— Mais bien évidemment. Quel question?, dit-il en lançant un rire et il fut suivi par quelques personnes dans ce rire que Markus trouva hypocrite.

— Que ferez-vous donc avec le salaire que vous gagnerez. Vous avez dit qu'il est au-dessus de vos espérances.

— C'est cela. Pour l'instant je ne sais pas encore quoi en faire. Je pourrais peut-être me payer une maison ici en Angleterre, en ville tout près de votre hôtel particulier. J'y ai vu un très grand et bel appartement à louer très bien situé. Qu'en pensez-vous ?

— Je pense que vous pourrez d'abord commencer par rembourser les milliers de livre que ma mère a eu à vous prêter jusqu'ici. N'est-ce pas une très belle initiative pour commencer ?

À l'entente de ses mots, toute la famille arrêta de manger un instant pour regarder Markus avec surprise et indignation. Son pauvre oncle, Philipp lui était rouge de colère et de honte.

— Markus Home Cavendish, commença sa mère. Que veut dire tout ceci. Est-ce comme ça que je vous ai éduqué ? Veuillez au plus vite présentez vos sincère excuses à votre oncle. Vous l'avez offensé jeune homme et cela de la pire des manières.

— Mais mère, je ne fait que dire ce que vous ne pouvez pas dire, se justifia Markus ce qui ne fit qu'accroître la colère de sa mère. Il dépend entièrement de vous et tout le monde ici le sait mère.

— Mr Cavendish veillez s'il vous plait présenter vos excuses à mon cher cousin, insista sa mère.

— Je ne le ferai pas mère, répliqua Markus.

— Pourquoi cela ?

— Parce que mes excuses ne seraient pas sincère et je ne souhaite pas vous mentir, je déteste cela et vous le savez bien. C'est donc pour ça que je refuse de le faire.

— Markus, dit sa mère en colère, comment osez vous.

— Je n'ose rien mère. Ce n'est qu'un sal profiteur, arrogant et arriviste. Je suis sûr qu'il ment sur cette histoire de compagnie ferroviaire. Il ne sait rien faire à part venir vous quémander des livres par ci par là pour entretenir ses femmes de joie.

— Taisez vous Cavendish. Vous n'êtes qu'un enfant gâté, avait crié sa mère.

— Mais mère je ne dit que la vérité, se défendit Markus. Vous pouvez le lui demander ?

Markus tourna vers son oncle.

— N'est-ce pas vrai mon oncle ?, lui demanda Markus. Vous devez sûrement nous parler de ce bordel qui se trouve à Chelsea où vous avez l'habitude de vous rendre.

Son oncle devint tout rouge de colère et se mit à tout nier en bloc.

— Cet enfant mérite une punition, dit une tante de son père.

— Et vous vieille sorcière, dit Markus à la tante, vous aurez besoin d'une prière de notre évêque pour vous délivrer de tout ces démons qui vous envahissent.

— Vous osez m'insulter de la sorte ?, cria t-elle outré.

— En fin de compte, une séance d'exorcisme vous ferait plus de bien que des prières, répliqua Markus faisant rire la plupart des invités.

La tante plus outré se leva de table.

— Comme c'est comme ça, dit-elle, je quitte non seulement cette table mais cette maison dès ce soir. Ce jeune délinquant m'insulte et me traite de vieille sorcière, et vous au lieu d'essayer de le mettre sur le droit chemin, vous osez rire de ses mauvaises blagues.

— Mais non ma tante ne nous quittez pas comme ça, lança un des cousins qui riait. Il y a encore beaucoup de temps vous savez et vous n'êtes pas si vieille, une si vieille sorcière selon moi, dit-il avant de se remettre à rire et cette fois-ci plus fortement accompagné d'autre membre de la famille.

La tante plus outré et en colère que jamais, prit sa bourse et son éventail et se leva da table tout en essayant de garder une allure digne et distingué qui n'était pas sienne. Elle quitta sa table et lorsqu'elle fut devant Markus s'arrêta à son niveau pour le regarder dans les yeux enfin de lui montrer toute la colère qui brillait dans ses prunelles.

— J'espère que vos parents vous puniront comme il se doit et avec toute la sévérité nécessaire cher messier, dit-elle à Markus. Pour ma part, je rentre à Londres puisque chacun de vous s'est pris un malin plaisir à me voir me faire ridiculiser par cet enfant. Bonne soirée à vous.

La mère de Markus tenta de la convaincre de rester mais sans succès. Elle était déterminée à rentrer et cela avec dignité.

— Restez encore je vous prie, supplia lady Amelia, je le punirai comme il se faut mais restez.

— Je ne peux malheureusement pas ma chère enfant, avait-elle répondu. Vous êtes bien délicieuse mais pas votre fils. N'oubliez pas que je suis une comtesse douairière de Devonshire, c'est-à-dire que je peux très facilement intervenir en ce qui concerne votre héritage cher enfant, disait-elle en s'adressant à Markus.

— Je le sais chère comtesse mais pas sans le consentement de mon père le duc de Devonshire, lord Ernest Cavendish, répondit Markus.

Elle se retourna encore plus en colère que jamais et se dirigea vers la grande porte à deux battants qu'elle ferma avec force faisant vibrer toute la salle.

— Markus vous êtes consigné dans votre chambre pour tout le restant de la semaine, dit sa mère. Lorsque tout les invités seront rentrés vous travaillerez aux écuries sous les directives de l'écuyer de votre père pendant tout le restant de nos vacances. Lorsque la Saison reprendra vous voyagerez en troisième classe dans le train avec une servante pendant notre trajet pour Londres. Puisque vous avez refusé de présenter vos excuses à votre oncle et à votre grand-tante ça sera cela votre punition.

Les cousins qui s'étaient arrêtés de rire se remirent à rire de plus belle. Markus lui était consterné. Jamais au grand jamais, il n'avait cru sa mère capable de pouvoir le punir de la sorte. En le punissant ainsi sa mère ne portait pas seulement atteinte à son amour propre et à sa fierté mais le rabaissait au rang de simple valet ce qui pour lui était inacceptable étant donné son orgueil démesuré et son rang de fils de duc.

— Mais mère, commença Markus. Cette punition est bien trop dur pour moi.

Sa mère continua de parler sa prêter attention à ses supplications.

— Puisque vous avez refusé de présenter vos excuses à votre oncle, Philipp, vous ne bénéficierez plus de service de chambre pour tout le restant de l'été. Vous arrangerez et nettoierez votre chambre vous-même et personne ne vous aidera à vous vêtir. Malheur à vous si votre chambre est en désordre sinon je serai dans l'obligation de faire pire.

Markus se rassit encore plus en colère. Son frère Nicolas vint lui murmurer aux oreilles.

— Je te l'avais dit petit frère, lui avait-il murmuré. Il  faudrait apprendre à la fermer des fois.

— J'ai pas besoin de tes conseils Nic.

— Je sais Home, répondit son frère qui avait calmement suivi toute la scène jusqu'ici. Tu bénéfice déjà de la punition de mère c'est tout à fait normal.

— Je te déteste Nic.

— Moi aussi je t'aime Home.

Markus s'était retourné dépité et s'était remit à manger le contenue de son assiette qu'il trouva bien vite sans goût dans sa bouche.

Ce fût depuis ce jour, que Markus s'était mis à regarder par la fenêtre. Il était bien trop impulsif. Markus se souvint aussi que c'était à cette soirée que son père était tombé évanoui et que depuis il n'avait plus eu la force de remarcher. C'était comme cela que sans le savoir, Markus perdit ses parents ; car son père était en phase finale d'un cancer et sa mère devenait petit à petit dépressive.

La Courtisane de AndoverOù les histoires vivent. Découvrez maintenant