Chapitre 20

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Les mains dans les poches et une moue renfrognée sur les lèvres, le brun se baladait en traînant des pieds dans les rayons d'un petit magasin, où il était certain de pouvoir trouver ce qu'il cherchait.

Le billet de dix milles yens dans la poche gauche de son manteau beige, Dazai passait en revue les différents modèles à sa disposition, arrivé dans l'allée qu'il avait souhaité trouver.

Puis, posant ses yeux sur les articles situés au niveau de ses pieds, l'obligeant à s'accroupir, il laissa un sourire victorieux se dessiner sur ses traits, alors qu'il saisissait ce dont il avait besoin, le glissant dans le panier de courses autour de son bras.

Lorsqu'il se redressa, pensif, il balada son regard sur les alentours, tout en triturant une certaine carte bancaire qui se trouvait dans sa poche, juste à côté du billet.

Puis, en haussant les épaules, il se dirigea vers les rayons dédiés à la nourriture, et plus particulièrement celui de la viande. En bavant quasiment, Dazai repéra presque immédiatement un morceau de bœuf qui lui faisait de l'œil, et le jeta dans son panier sans même regarder le prix.

Pourquoi faire une chose pareille, s'il achetait cette viande pour se faire plaisir? Ce n'était pas tous les jours qu'il pouvait se permettre cela...

Car ce n'était pas tous les jours qu'il pouvait dérober la carte de ce cher Kunikida sans se faire prendre. Si ce dernier avait bel et bien remarqué les sommes qui disparaissaient de temps à autres de son compte en banque, jamais il n'avait su qui en était le responsable. Il s'était donc résigné à hurler sa colère sans que jamais personne ne puisse apporter de quelconque solution à son problème.

Et ce n'était pas Dazai qui allait l'aider à trouver, c'était certain. Puisque le coupable n'était autre que lui-même. Ranpo l'avait compris, sans surprise, mais les autres détectives n'étaient pas aussi efficaces que leur inspecteur vedette. Ce qui n'était pas une si mauvaise chose.

Kunikida avait des montagnes d'argent à sa disposition, pourquoi ne pouvait-il pas en faire profiter son pauvre collègue, au compte bancaire frôlant le rouge à chaque fin de mois? Quand ce n'était pas carrément en plein milieu du mois, d'ailleurs...

En sifflotant joyeusement, Dazai était finalement ressorti de la supérette, un sac de courses à son bras, rempli de victuailles payées avec la carte de son cher ami aux cheveux blonds, mais également du nécessaire pour leur mystérieuse cliente, qu'il avait acheté grâce au billet de dix milles yens fourni avec sa dernière lettre.

Il lui restait de la monnaie sur ce billet, beaucoup même. Après tout, il avait bien pris soin de prendre le moins cher disponible immédiatement.

...

Et s'il s'arrêtait boire quelques petits verres au bar le plus proche? Ce serait un crime de ne pas utiliser cet argent en trop à bon escient...

L'Agence avait déjà reçu une somme impressionnante de cette jeune inconnue, en plus de ça... Qui allait remarquer la disparition de quelques petits yens de rien du tout?

Il s'était décidé. Un passage rapide par son appartement, afin de déposer ses quelques courses, principalement composées de viande, de nourriture instantanée et d'alcool, et il allait s'accorder un petit moment de détente bien mérité.

Pour la course de leur cliente, il verrait un peu plus tard. L'Agence avait encore du temps devant elle pour remplir sa part du contrat, après tout.

Et l'appel de l'alcool fraîchement sorti de la bouteille était plus fort que tout.

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Bungou Stray Dogs x OC // Alter Ego (Tome I)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant