Paparazzi - Une vie cachée

Chapitre II - Une vie banale

– Tu ne restes pas aujourd'hui ? lui demandai-je en boutonnant mon jean gris clair.

– Non, j'ai le tournage de Harry Potter. Tu sais le spécial vingt ans, me rappela-t-il en enfilant son pull Serpentard.

Je soupirai et allai devant lui.

– Tu vas me manquer, dis-je en le serrant dans mes bras.

– Tu vas aussi me manquer ma chérie, mais je dois travailler.

– Hum je sais, commençai-je à dire en reculant. Mais, reste loin de Watson.

Il rigola et m'embrassa. Il savait parfaitement que je ne la supportais pas ; elle l'avait aimée et je savais qu'elle l'aimait encore. Cela se voyait ! J'avais vu les extraits et je le savais. La façon dont elle le regardait, dont elle rigolait, je le savais. Étais-je jalouse ? Pff pas du tout !

J'avais la bague et sa fille, alors que risquais-je ? Absolument rien. Elle n'avait rien, mis à part le droit de lui parler et de le serrer dans ses bras devant la Terre entière. Un droit que je n'avais pas, mais au moins, les droits que moi je possédais étaient bien plus symboliques et surtout devant la loi ; j'étais sa femme et la mère de sa fille. Elle et moi, nous n'étions pas comparables, ah ça non alors ! Néanmoins, je préférais quand même le lui rappeler puisqu'il était, aux yeux du monde, un beau et riche célibataire endurci.

Nous étions à présent dans la cuisine à prendre le petit déjeuner avec Swann, et Willow mangeait ses croquettes.

– Papa, tu pars ? demanda-t-elle à son père, car elle connaissait déjà les choses.

D'ailleurs, en parlant de ça, comment vivait-elle tout ceci, notre petite Swann T/N ?

À deux ans, elle avait commencé à poser des questions et nous lui avions expliqué les choses assez simplement. Puis, de manière plus poussée et désormais, elle le savait, que son père était une personnalité célèbre et qu'elle ne pouvait pas le divulguer sur tous les toits. Aux yeux du monde, j'étais une mère célibataire, Swann était une enfant élevée par une simple mère auteure et Tom, lui, était un célèbre acteur célibataire.

Aux yeux du monde, c'était ainsi. En revanche, entre les murs de cette maison, c'était tout autre. Mais, ça nous allait et Swann n'avait jamais montré de quelconques signes de tristesse ou de problème face à ça. C'était tout de même mieux que de devoir se cacher pour fuir les paparazzis, non ? Surtout que depuis quelques années, un grand journal s'était implanté à Londres. Un journal à scandales et c'était notamment lui, que nous souhaitions éviter.

– Oui ma princesse, je vais travailler, sourit-il en lui servant ses céréales.

– Pour acheter ma poupée ?

– Quelle poupée ma puce ? rigola Tom.

– Attends, dit-elle en se levant.

Elle alla dans le salon, se baissa sous le canapé pour prendre un prospectus de Jouet Club et elle revint à table. Tom l'aida à s'asseoir et elle lui tendit la brochure à la page douze.

– Poupée Barbie, sourit-elle en montrant toutes ses petites dents.

– Ah oui ? Tu veux une poupée Barbie ma princesse ?

Elle hocha la tête.

– Maman dit, c'est cher.

Tom se tourna vers moi.

– Oui, c'est cher. Cent vingt-trois euros pour une poupée juste parce qu'elle a des ailes. Si tu la veux, tu attendras Noël ma puce, dis-je.

– Mais longtemps ! bouda Swann.