Chapitre IX - Petite tête douteuse, petit cœur jaloux

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– Non mais qu'est-ce qui t'a pris Swann !? demandai-je, énervée et choquée.

Elle ne répondit pas. J'ouvris la portière de la voiture, je la plaçai dans son siège auto, l'attachai et je montai à mon tour du côté conducteur.

– On va avoir une sérieuse discussion, je te le dis, assurai-je en démarrant.

Deux mois était passés dans le calme et la sérénité. Swann avait eu cinq ans le seize février. Cette histoire des États-Unis était déjà bien loin ; Tom avait démenti tout ça dans une interview. Il essayait d'être un peu plus présent pour nous, surtout que plus le temps passait, et plus il me semblait que Swann avait du mal à accepter l'absence de son père. Tom l'avait, lui aussi, remarqué et on ne savait vraiment pas quoi faire.

En revanche, il y avait pire. En ce mardi 1ᵉʳ mars, Swann venait d'être renvoyée de l'école pour deux jours, car elle avait blessé l'un de ses camarades. La directrice m'avait appelée et m'avait demandée de venir la chercher, ce que j'avais fait. Sur le chemin de l'aller, j'avais prévenu Tom et il devait venir ce soir.

Toutefois, je voulais comprendre comment cela avait-il pu arriver !

Je venais de fermer la porte de la maison.

– Où vas-tu ?

– Ma chambre.

– Oh que non ! Tu vas rester là jusqu'à ce que tu me dises ce qu'il s'est passé !

– Pas moi ! C'est l'idiot maman.

Ça commençait bien.

– Swann, c'est quoi ces manières de parler !?

Elle soupira ; de mieux en mieux.

– Depuis quand tu soupires !?

Elle soupira de nouveau.

– Oh, Swann !?

Elle commença à pleurer et elle se dépêcha de courir vers les escaliers. Elle monta ceux-ci et claqua la porte de sa chambre. Wow ! C'était quoi ça !?

Je montai à l'étage et ouvris la porte de sa chambre. Elle était sous sa couette en train de pleurer.

Comment réagir face à ça, bordel ? Si elle pleurait comme ça, il devait y avoir une raison. Mais, était-ce suffisant pour avoir poussé son camarade d'école à terre ? Il s'était tout de même ouvert la main... J'aurais aimé que Tom soit là... 

J'essayai de me calmer et de trouver les mots justes : je devais être ferme, néanmoins à l'écoute, douce, mais pas trop quand même. Je m'assis sur son lit et je découvris doucement sa petite tête.

– Swann, si tu veux que je comprenne, il faut que tu m'expliques ce qu'il s'est passé parce que tu lui as fait mal. Tu sais, ça peut aller loin... Alors dis-moi ma puce.

– Nan ! cria-t-elle en se recouvrant la tête avec la couette et elle pleura de plus belles.

De la voir ainsi me déchira le cœur.

– Swann... Si tu ne me dis rien, je vais aussi me mettre à pleurer... Il t'a fait du mal ? Dis-moi, je te jure que je te croirai ma puce. Tu es l'amour de ma vie. Parle-moi mon trésor.

Elle leva la couette et se jeta dans mes bras et là, je savais que c'était grave.

– Swann, qu'est-ce qu'il s'est passé !? Parle-moi s'il te plaît.

– Il a dit j'ai pas de papa. Que il m'a abandonné et que personne me veut, même toi, pleurait-elle.

Oh l'enfoiré de gamin !

Paparazzi - Une vie cachéeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant