𝐌𝐚𝐫𝐢𝐧𝐞 𝐞𝐭 𝐩𝐢𝐫𝐚𝐭𝐞 [𝐒𝐡𝐚𝐧𝐤𝐬 𝐗 𝐑𝐞𝐚𝐝𝐞𝐫]

°• Chapitre 10 •°

Je commençais à sentir mon cœur se débattre pour sortir de ma poitrine. Sérieusement, je ne savais pas quoi faire.
- N'essaye pas de mentir, ils ne te croiront pas, me chuchota Shanks.
- Qu'est-ce que je suis sensée faire, alors ?!
- On s'en va.
- Quoi ?
Tout cela s'est passé en une fraction de seconde. Shanks m'a pris par la main et s'est mit à courir vers le pont principal, qui n'était qu'à quelques mètres. Là étaient présent tous ses hommes. Il leur ordonna immédiatement ;
- On quitte le port en urgence ! Dépêchez-vous !
Et tous le monde se mît à son poste. De leurs côtés, les soldats de la Marine s'élancèrent contre le bateau, leurs armes à la main. Ayant compris que je cachais quelque chose de négatif, ils n'hésitaient pas à tirer sur le bateau et les pirates.
- Vice-amirale ! Vous nous avez trahis !

Ils crièrent tous de rage, en me dévisageant. Ça me fait de la peine, parce que je tiens énormément à eux. Je comprends ce qu'ils ressentent, je ne peux pas leur en vouloir ; se faire trahir est le pire des sentiments que l'on peut endurer. Ma flotte à toujours été fière de servir sous mes ordres, et de savoir que je ne les verrai peut-être plus jamais... Je savais très bien qu'au fond, mon devoir était de partir avec mon partenaire. Ça paraît logique, étant donné que nous allons être parents, ensemble. Mais c'est tellement... précipité. Trop précipité à mon goût. Au fond de cette foule d'homme envahi par la rage, je remarquai Miro qui me fixait, sans bouger, un sourire triste au visage. Je me précipitai sur la rambarde du bateau pour crier.
- Miro !
Shanks s'approcha de moi, posa sa main sur mon épaule et réussit à faire s'évanouir les soldats, grâce à son Haki.
- Attend, Shanks ! Un de mes amis est là-bas...
Mon ami était parvenu à résister à l'attaque de l'empereur, et il me fixait toujours sans rien dire.
- Miro ! Je peux t'expliquer !

Le navire commençait à s'avancer en direction de la mer, et peu à peu nous nous éloignons de lui.
- Ce n'est pas important, (t/p), me dit-il, heureux et souriant. Tant que tu es bien là où tu es...
- Miro...
Les larmes me montèrent subitement aux yeux en voyant mon ami comprendre ma situation.
- Je camouflerai tout ça aux Amiraux ! Ne t'en fais pas ! Ils ne sauront rien pour toi !
Après un long moment de silence dans lequel j'essayais de stopper mes émotions, je finis par reprendre le contrôle minimum de ma respiration.
- ... Promets-moi qu'on se reverra !, hurlais-je entre deux pleurs.
- C'est promis ! Fais attention à toi !

C'est ce qu'on peut appeler un départ rapide... Je n'ai plus mes affaires... Ni mon poste de vice-amirale... J'ai laissé un ami cher pour moi seul... Bon sang, mais qu'est-ce que je suis en train de faire ? Shanks étant à côté de moi, et je me blottissais contre lui, en ayant les larmes aux yeux.
- Shanks... Fais-moi descendre... Je dois aller avec eux... Ce sont mes nakamas...
- Je sais, c'est compliqué. Mais c'était la meilleure solution.
- Je ne veux pas quitter la Marine...
- Tu es enceinte, je te rappelle. Je t'interdis de combattre qui que ce soit, parce que je tiens à notre enfant autant que toi. Ici je peux être rassuré, car je te sais en sécurité.

En y repensant, j'admets que très peu de solutions s'offraient à nous, si j'étais restée dans la Marine et qu'on apprenait pour notre enfant, c'est la peine de mort qui l'attendait. Un peu comme le Roi des Pirates, Gol D. Roger ; d'après ce qu'on m'avait raconté, une femme qui était enceinte de lui fut traquée dans toutes les îles. Le gouvernement mondial ne pouvait pas se permettre de laisser vivre un enfant dont le sang d'un "criminel" coulait dans ses veines. J'arbore le terme "criminel" car c'est ainsi que le monde l'appelle. Contradictoirement, pour moi c'est plutôt quelqu'un de bien, je le vois ainsi grâce aux nombreux récits que me raconte Shanks. Il le décrit comme quelqu'un de très généreux, aidant très régulièrement les autres, mais aussi de très amical. Il était accueillant, bienveillant et s'assurait toujours que ses amis soit en bon état avant de quitter un combat. Tout ça, je le dis et je le crois, car ma confiance en mon partenaire est placée haute. L'empereur semble admirer le Roi, on remarque qu'il puise ses idéaux de sa façon de voir le monde.

Bref, tout ça pour résumer que nous avons pris la meilleure décision. Ma mission s'arrête ici, et j'espère que Miro et les autres pourront la mener à bien (ce Monkey D. Luffy ne perd rien pour attendre !). Je quitte définitivement la Marine et le Gouvernement Mondial, dans lesquels j'ai servi de nombreuses années. Je me suis fait beaucoup d'amis, que je recroiserai, à coup sûr. Vice-amirale, je ne suis plus.

Je retire ma veste, portant avec fierté le mot "Justice" sur le dos. C'est dur. C'est dur, car moi seule sait à quel point j'ai dû travailler pour récupérer ce manteau blanc. Ça représente énormément de courage, de force et d'intelligence. Je ne compte même plus le nombre de fois où j'ai pleuré en pensant que je n'y arriverai jamais. Et finalement, après avoir suivi les instructions d'un supérieur en étant soldat, je suis devenue sergent-cheffe, puis j'ai évolué mes techniques de combats, me permettant de devenir lieutenant. Ensuite, j'ai prouvé à mes colonels que je pouvais être aussi forts qu'eux, et je fus nommée ainsi. Pour conclure, j'ai rejoins les vice-amiraux. Tout ce travail fournit, je ne le regretterai jamais.

Ce n'est pas parce que je navigue sur un bateau pirate que j'en suis une, et ça Shanks l'a compris. Au fond de moi je me battrai toujours du côté du Gouvernement Mondial. Mais en retirant ma veste de vice-amirale, je perds tout. Je n'ai plus mes insignes, ni mes distinctions. D'ailleurs, je me rappelle comme si c'était hier du jour où je les avais reçu...

- En rang, dépêchez-vous !
Le sergent-chef nous ordonnait de se tenir calme le temps qu'il distribuait nos insignes. Je me sentais stressée, mais heureuse d'avoir enfin participée à tous ces exercices. Durant la journée, on avait passé plusieurs épreuves d'endurance, de force et de stratégie. Chaque thème possédait un grand gagnant, celui où celle qui avait le mieux réussi les tests.

J'étais debout, entre deux hommes. L'un me paraissait énervé, l'autre plutôt amical.
- Stressée ?, me demanda le plus jeune, un sourire arboré sur ses lèvres.
- Oui... C'est ma première remise d'insignes.
- Moi aussi. Au fait, je m'appelle Mirokan, mais tu peux m'appeler Miro !
- Enchantée, moi c'est (t/p) !, lui répondis-je joyeusement.

Notre supérieur commença par donner les remises pour les tests de force et de stratégie. Je fus étonnée quand il appelèrent Miro pour lui donner l'insigne qu'il a gagné dans la catégorie stratégie. Il s'avança devant tout le monde et observa le sergent lui accrocher la distinction sur son uniforme.

En quelques sortes, les distinctions prouvent que nous sommes forts et nous donnent plus de prestiges. Quand il revena vers moi, il me chuchota ;
- Je suis vraiment fier. Voilà de quoi à besoin un bon navigateur !
- Tu veux être navigateur ?!, m'exclamais-je.
- C'est mon rêve depuis bien longtemps... Et toi ?
- Je... J'ai toujours voulu être vice-amirale, voir amirale...
- Je suis persuadé que tu vas y arriver.

Le chef m'appela pour me remettre l'insigne de l'endurance. Moi-même j'étais très étonnée d'avoir fait les meilleurs scores. Je m'avançai, fièrement, et ressentis une joie intense en moi quand la petite médaille d'or fut crochée à ma veste. Une fois l'objet disposé sur mon uniforme, je retournai à ma place, à côté de mon nouvel ami.
- Qu'est-ce que je t'ai dis ? Tu vas devenir amirale, je le sens, m'expliqua-t-il.

Ce temps me manque déjà. Je tends le bras, tenant fermement ma veste entre mes doigts crispés. Elle se retrouve maintenant au-dessus de l'océan. En regardant une dernière fois derrière moi, j'aperçois Miro qui ne bouge pas et maintient son regard sur le bateau. Il avait presque une allure fière, il semblait fier de... moi ?

En hésitant, je lâchai mon manteau blanc qui s'envola un instant au-dessus du désert bleu avant d'atterrir à la surface de l'eau. Je m'éloignais lentement de lui, petit à petit il sombrait dans les fonds marins. En le voyant disparaître, je me tournai vers Shanks et d'un simple geste il essuya la larme qui s'écoulait sur ma joue.
- Je te promets d'être toujours là pour toi.
Mon corps fut réchauffé par ce geste si singulier.

Nous étions enfin suffisamment loin de l'archipel pour ne plus distinguer les côtes de celle-ci. Tout l'équipage s'avança vers nous, intrigué et voulant plus d'informations.
- Capitaine, vous nous expliquer ? On comprend rien, nous..., réclama Yasopp.
Leur capitaine s'avança vers eux et commença ;
- Eh bien voilà...