°• Chapitre 1 •°

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Alors que j'étais accoudé sur mon bureau, admirant les avis de recherche de la nouvelle génération, on toqua à ma porte, m'interrompant dans mes pensées.
- Vice-amirale, vous avez reçu une lettre.
- Entre.
Le soldat entra lentement, hésitant, en tenant la fameuse lettre dans ses mains. Il me regarda presque sur ses gardes, comme si j'allais le virer. Sans doute un nouveau.
- Pose-la sur mon bureau.
- O-Oui !
Il s'avança vers moi, et déposa rapidement la lettre devant mes yeux. Il se retourna puis s'en alla en refermant la porte derrière lui, toujours de son air autant tendu qu'en arrivant. Comme si j'étais sous surveillance, je regardai à ma droite et à ma gauche pour être persuadée qu'il n'y ait absolument personne, bien que je le sais déjà.

Je saisis calmement la lettre et l'ouvris pour la lire. Avant cela, je contrôlai encore une fois d'un rapide coup d'œil que je sois la seule pouvant lire cette nouvelle m'étant destinée. Car oui, je savais très bien de qui il s'agissait. Ma routine de recevoir des lettres une fois toute les deux semaines n'a encore jamais été bousculée.

« (t/p). Je souhaite des explications de ta part. »
Après avoir lu cette première phrase, je roulai des yeux au plafond par agacement. Un long soupir de mécontentement se fut entendre.
« Je viens te voir ce soir, à la même place que d'habitude, même heure. Tâche d'être présente cette fois. »

Au fond de moi je n'ai aucune envie de lui donner des explications, tout simplement parce qu'il n'y en a pas. Ensuite, il ne se gêne pas, lui ! Venir si rapidement, sans prévenir longtemps à l'avance ! C'est pas comme si on était déjà le soir... Je le connais, quoique je pense il viendra, autant arranger quelque chose. Et dire qu'à chaque fois que je le vois je risque mon poste de vice-amirale... Je me lève précipitamment afin de quitter mon bureau, qui se trouve aussi être ma chambre. (En entrant dans mon bureau, on pouvait apercevoir une porte à gauche du mur. Cette entrée menait à ma chambre privée, qui m'offrait une vue sur la mer.)

À peine eus-je le temps de refermer la porte derrière moi que je vois à l'autre bout du couloir l'homme qui m'a livré la lettre.
- Oï, toi.
- O-Oui, vi-vice-amirale !
Je m'approche de lui et le regarde sérieusement. Il m'a vraiment l'air d'un novice, sa tête ne me dit rien du tout. Rien qu'en l'appelant il a l'air paniqué.
- Préviens les vices-amiraux que je ne mangerai pas avec eux ce soir, je ne me sens pas très bien.
- Dois-je annuler votre mission de demain ?
- Non. Je partirai, comme convenu.
- Bien !

Le jeune marine se dépêcha de courir en direction des autres bureaux. Quant à moi, je retournai gentiment dans ma chambre. Une fois enfin en privé, je retirai ma veste de mes épaules et la posa sur ma commode. Je desserrai ma cravate et l'extirpai de mon cou pour la plier légèrement et l'empiler sur ma longue blouse blanche. Je déboutonnai le haut de ma chemise blanche, car l'air me manquait. Être toute la journée habillée de la tête au pieds avec des vêtements serrés, c'est pas spécialement très agréable.

Mais alors que j'allais achever de déboutonner mon haut afin d'aller prendre une douche, on toqua encore une fois. On n'avait pas toqué à ma porte, mais à la fenêtre. Quelle heure est-il ? Vingt heures trente. Il a de l'avance.

Je me contentai d'aller lui ouvrir pour le faire entrer.
- Dépêche-toi, avant qu'on te remarque.
Une fois à l'intérieur avec moi, je fermai la fenêtre. Sans plus attendre, je me jetai sur lui pour le serrer fort contre moi et me blottir dans son cou.
- Tu m'as manqué, Shanks.
- Toi aussi.
Il enveloppa de son bras ma taille. Son odeur m'avait manqué. Sa chaleur qui me permettait de bien dormir n'était plus avec moi depuis un bon moment déjà. Je suis heureuse qu'il soit là, même si j'aurais préféré un autre jour, et si possible prévu un peu plus à l'avance.

En me reposant au sol, mes yeux croisèrent enfin les siens. Il arborait un sourire au coin des lèvres. Mes mains étaient toujours accrochées derrière sa nuque, et d'un rapide coup je l'attirai contre moi pour prendre ses lèvres. Il lui fallut un instant pour réagir et passer sa main dans mes doux cheveux. Ses lèvres chaudes me donnaient des frissons dans l'entièreté de mon corps et ma respiration s'emballait. Je sentis sa langue se glisser dans ma bouche pour dominer la mienne.

Notre baiser langoureux pris fin quand nos respirations arrivèrent à leur limite. En me séparant de lui, je laissais mes mains se poser sur son torse.
- Désolé de ne pas avoir été-
- Je venais justement pour ça. Tu m'expliques ?
- Pourquoi une arrivée si précipitée ?
- ... Parce que j'ai aussi quelque chose d'important à te dire.

𝐌𝐚𝐫𝐢𝐧𝐞 𝐞𝐭 𝐩𝐢𝐫𝐚𝐭𝐞 [𝐒𝐡𝐚𝐧𝐤𝐬 𝐗 𝐑𝐞𝐚𝐝𝐞𝐫]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant