Chapitre 16

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-Chef pâtissier, il est temps de mélanger la pâte.

Buck et Mike étaient tous les deux dans la cuisine, à préparer un gâteau au chocolat, pendant que je travaillais sur un projet d'aménagement intérieur dans le salon. Face à moi, la télé diffusait les informations, mais le son avait été coupée.

Aujourd'hui, Mike, Buck et moi vivions toujours dans notre appartement de Brooklyn, avec Thor, qui avait déjà bien grandi. Mon petit garçon allait toujours à l'école et s'y sentait très bien. Il avait de nombreux copains et était toujours aussi fière de dire que son papa était un super-héros avec un « Bras-Nium ».

James travaillait toujours pour les pompiers volontaires, il était même devenu un des meilleurs éléments de la caserne. On lui a d'ailleurs proposé de le devenir à plein temps mais il préfère attendre que Mike soit un peu plus grand.

De mon côté, je suis toujours décoratrice d'intérieur et agent immobilière. J'aime beaucoup ce que je fais, et c'est un métier qu'on peut faire directement à la maison, me permettant de m'occuper de Mike plus facilement.

Notre vie est absolument parfaite. J'ai toujours un peu de mal avec le fait que Nick soit parti dans l'espace mais je fais avec. Quant à Arthur Wayne, l'homme qui nous a foncé dedans en voiture, il a eu trois ans de prison, et un périmètre d'approche de notre famille, limité. James s'en ait tellement voulu. Il répétait que c'est sa faute si cet homme a eu des problèmes avec la justice, et en même temps, chaque fois qu'il y pensait, ça le mettait hors de lui que quelqu'un ait pu faire du mal à sa famille.

Un cri raisonna dans la cuisine, me faisant sursauter. Je jetai presque mon pc sur le canapé pour courir dans la pièce adjacente, pour finalement comprendre qu'il ne s'agissais que d'un cri de surprise, suivit d'un rire. En effet, Bucky avait lancé une poignée de farine sur notre petit garçon, qui avait riposté en lui vidant le sachet de poudre blanche en entier sur la tête.

Le soulagement m'envahi, et je m'apprêtais à les sermonner pour la frayeur qu'ils venaient de me faite et pour avoir dégueulassé la cuisine quand je me pris un œuf sur la tête. Evidemment, Mike suivis l'exemple de son imbécile de père et je m'en pris un deuxième.

-La guerre est déclarée !! hurlai-je.

-Chacun pour sa peau ! cria Mike à son tour.

James attrapa un second sac de farine, Mike la boite d'œuf et moi la brique de lait. Le reste de l'après-midi se passa ainsi. Nous étions recouverts de nourriture, surtout que James a eut la bonne idée de nous asperger d'eau après nos avoir recouvert de farine ce qui faisait une pâte collante et chiante à retirer.

J'ai donc donner son bain à Mike pour le décrasser de toute cette bouffe, puis Bucky est arrivé un peu plus tard, demandant lui aussi de l'aide pour se laver. Je l'ai regardé d'un air désespéré, et au final, je l'ai rejoint dans la baignoire. Heureusement que Mikkie était occupé à regarder ses dessin-animés sinon mon pauvre bébé aurait été traumatisé à vie.

C'est l'une des choses que je préfère dans ma vie d'aujourd'hui, nous sommes une famille soudée, capable des pires conneries, mais la présence de Mike ne nous empêche pas, à Buck et à moi, de passer un peu de temps ensemble. Je n'échangerai cette vie pour rien au monde.

James et moi avions tellement espéré un calme comme ça. Et Buck le mérite tellement. Toutes ces souffrances méritent d'être récompensées, à commencer par une vie meilleure. Je voudrai tellement lui offrir une petite fille. Il a eu son fils pour faire la bagarre, comme il le voulait, je sais qu'il rêverait d'une belle petite fille. Encore plus depuis que j'ai perdu la première à Berlin. Bien sûr, cette gamine n'aura aucune vie sociale. Elle quittera pas la maison avant ses vingt-cinq ans, ne touchera jamais à l'alcool, n'ira jamais en soirée, et les garçons n'en parlons même pas. Je crain pour la vie de celui qui ose s'approcher à moins de cinq mètres de la future fille de James Buchanan Barnes.

Je sais qu'il a toujours eu peur pour moi, puis pour Mike. Dans un monde comme celui-là, on est jamais vraiment en sécurité. Et il a encore plus peur depuis l'accident. Je n'ai pas eu le droit de sortir, jusqu'à ce que ma petite cicatrice sur le front ait complètement disparue, et James conduit Mike à l'école tous les matins, et retourne le chercher tous les soirs. Même quand j'y vais. Il nous évite au maximum de quitter l'appart.

Au début je trouvais ça mignon, maintenant ça devient lourd. J'ai donc eu une longue conversation avec lui. Je sais qu'il parle beaucoup à sa psy, mais je veux qu'il me parle aussi à moi. Alors quelques soirs, il me raconte les rares cauchemar qui le hante certaines nuits, la peur qu'il a de nous perdre et de se retrouver sans rien. Et ça me fait tellement de peine. A chacun de ces soirs, il termine en pleurant sur ma poitrine, pelotonné dans mes bras, et chacun de ces soirs nous rapproche un peu plus.

En sortant de la salle de bain, James et moi partions en cuisine, préparer le repas quand, au bout de quelques minutes, Mike nous dit :

-Il ressemble à mon Captain Parrain Stivie lui.

Un sourire aux lèvres, je levai le regard vers mon fils, mais il se posa sur la télé qui diffusait une chaine d'infos, et aussitôt mon sourire se fana.

-Bucky, soufflai-je.

Le brun posa à son tour son regard vers la télévision, et son visage se décomposa lui-aussi.

Un homme à l'uniforme bleu nuit, abordant le drapeau de l'Amérique, un grand A sur son casque, tenant fièrement le bouclier de Steve, se pavanait devant l'hôtel de ville, souriant à la foule qui l'acclamait. Les titres affichaient : Le nouveau Captain America.

Don't Leave Me AgainOù les histoires vivent. Découvrez maintenant