DU BOUT DE TES CROCS

Introspection

-« Comment ça annulé ? et pourquoi c'est vous qu'il a appelé et pas moi ? Je ne comprends pas ! "

Jimin faisait les cent pas dans l'immense living room sous le regard impassible, des Jung qui sirotait tranquillement leur thé. Jackson et Namjoon étaient restés debout prêts de lui, conscients  qu'il  pouvait exploser comme un popcorn à tout moment.

- « Vous mentez Jimin ou bien vous vous mentez à vous-même ! Vous savez plus de choses que vous voulez bien nous dire, je me trompe ? » l'accusa Mr Jung d'un ton méprisant qui montrait que ses futurs beaux-parents c'était fait déjà fait une opinion au sujet de ce qu'il venait de se passer et que Jimin était pour eux à 100% coupable. Le jeune homme sentit une colère sourde l'envahir : après avoir été soulagé d'apprendre qu'Hoséok allait bien, il lui en voulait de le mettre en porte à faux et de le laisser se dépatouiller dans des explications qu'il n'avait pas.

- « Monsieur, si Jimin vous assure qu'il n'était au courant de rien sur les intentions de votre fils, c'est que c'est vrai, ce n'est pas un menteur ! » lança Jackson qui semblait aussi s'impatienter devant l'attitude réfractaire des parents.

Sa femme, étrangement silencieuse depuis le début, finit sa tasse et se leva :

-« Mon fils n'aurait jamais annulé ce mariage de son plein gré, sachant toute l'ardeur que j'ai mis dans les préparatifs ! »

Jimin soupira, conscient qu'il n'arriverait pas à leur faire entendre raison et qu'ils camperaient sur leur position. Il se sentait épuisé moralement et physiquement, comme vidé de toute capacité à réfléchir. Il devait quitter cette atmosphère hostile, cette maison qui le mettait mal à l'aise, au plus vite.

-« Nous allons partir maintenant, mais pourriez-vous me rendre un dernier service s'il vous plait ? »

Mr Jung le toisa un instant puis opina de la tête.

-« Voulez-vous appeler Hoséok pour moi, vu qu'il n'a pas voulu répondre à mes dizaines de tentatives, et me le passez ?»

Le père d'Hoséok jeta un bref coup d'œil à sa femme pour chercher son acquiescement et sortit son portable pour composer le numéro. Son fils répondit rapidement ce qui attrista le platine, puis il lui tendit l'appareil. Le jeune homme s'éloigna pour se rendre dans l'immense hall afin de trouver un peu d'intimité.

-« Hoséok, tu vas bien ? j'étais terriblement inquiet ! Je ne comprends rien à ce qui se passe ! Est-ce que l'on peut se voir, s'il te plait. » le supplia le platine dont la voix tremblait.

-« Pas maintenant Jimin et je pensais avoir été clair pourtant, le mariage n'aura pas lieu et j'ai quitté la ville pour prendre un peu de recul. A mon retour, d'ici quelques jours, j'espère que tu auras eu la décence d'avoir déménagé du loft. »

Jimin n'eut pas le temps de répondre que son ex fiancé avait déjà raccroché. Les larmes qu'il tentait de retenir depuis des heures maintenant se mirent à couler sur ses joues sans qu'il ne puisse rien y faire. C'était un véritable cauchemar ! Namjoon s'approcha de lui et le prit dans ses bras avant de le pousser doucement vers la sortie, accompagné de Jackson qui ne cessait de pousser des jurons devant son impuissance.

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Malgré le tranquillisant que lui avait donné son frère, Jimin ne trouvait pas le sommeil. Il n'avait pas eu la force de se battre contre Nam et avait accepté de passer la nuit chez lui. Il posa son téléphone sur le lit après avoir envoyé un énième sms à Hoséok, sans avoir reçu la moindre réponse. Il se sentait comme un claustrophobe et avait envie d'hurler, de sortir pour prendre l'air. Il attrapa son blouson et s'en faire de bruit quitta l'appartement. L'air doux de cette fin de printemps lui fit du bien et il se mit à marcher machinalement sans aucun but, essayant de mettre de l'ordre dans son esprit : pour une raison qu'il ignorait, son fiancé s'était enfui deux jours avant leur mariage, sans raison apparente, sans explication, le laissant seul avec ses doutes. La question qui le taraudait était claire : Hoséok avait-il découvert la vérité au sujet de son aventure avec Jungkook ? Jimin sentit la culpabilité l'envahir car il n'avait jamais voulu faire souffrir son fiancé ; il s'en voulait de ne pas avoir eu le cran de lui parler de ses doutes au sujet du mariage. Il espérait pouvoir le voir en face et avoir une conversation franche dès son retour. Il se posa sur un banc sur les bords du fleuve, pleurant à chaudes larmes devant ce gâchis alors qu'au fond de lui-même une petite pointe de soulagement le faisait se sentir encore plus mal. Ce n'est qu'en voyant les premières lueurs de l'aube qui irisaient le fleuve de couleurs pastel, qu'il se décida à rentrer.