Chapitre 2

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Hailey

La nuit semble sans fin, étouffante, comme si elle voulait m'engloutir tout entière. À chaque sursaut, mon souffle se coupe, mon cœur s'emballe, prisonnier d'une menace invisible. Des éclairs de souvenirs flous de ma mère surgissent, vifs et douloureux, perçant l'obscurité comme des couteaux. Ces images me hantent, m'épinglant à la réalité cruelle : elle n'est plus là. Son absence est un gouffre qui s'agrandit chaque jour en moi, étouffant toute lumière.

Je me terre sous les draps, cherchant un refuge vain, quand l'alarme de mon téléphone déchire le silence. D'un geste maladroit, je l'éteins. À peine quelques secondes de calme s'écoulent qu'un léger coup à la porte me tire de ma torpeur.

— Hailey ? Je viens t'apporter la clé de la maison. Puis-je entrer ?

— Oui, entre.

Maggie pousse doucement la porte. Son sourire, d'ordinaire chaleureux, est teinté d'inquiétude. Ses yeux, bienveillants mais hésitants, scrutent mon visage comme si elle cherchait à m'alléger de ce poids que je porte.

— Tu as bien dormi ? demande-t-elle en remarquant mes cernes.

Je force un sourire, maigre tentative pour dissimuler ma fatigue. Mais Maggie voit tout. Elle s'assied à côté de moi, sa main chaude sur mon bras m'apportant un réconfort fugace.

— Prends ton temps, ma chérie. Les choses finiront par s'apaiser, même si pour l'instant, ça semble insurmontable.

Je hoche la tête, touchée par sa bienveillance. Pendant un instant, je me sens moins seule, enveloppée par la chaleur de sa présence.

— Warren t'attend. Je vais te laisser te préparer.

***

Le trajet vers le lycée est silencieux. Warren, assis derrière le volant, jette parfois un coup d'œil vers moi mais n'insiste pas. Il semble comprendre que les mots m'échappent aujourd'hui.

— Au fait, j'ai mentionné ton nom pour l'équipe de basket du lycée. Je me suis dit que ça te ferait du bien.

Je me tourne vers lui, surprise. Une pointe d'incertitude perce ma voix.

Ça fait longtemps que je n'ai pas joué.

— Je sais. Mais peut-être que ça t'aidera à te sentir mieux.

Son regard se pose brièvement sur moi, comme pour sonder ma réaction. Après une hésitation, je hoche la tête. Pourquoi pas ? Peut-être.

***

Les couloirs du lycée bourdonnent d'activité, un chaos d'élèves qui rient, crient, et se bousculent. Tout m'apparaît étranger, comme si je marchais dans un rêve flou. Guidée par des panneaux accrochés aux murs, je finis par trouver le bureau du directeur. Après avoir frappé timidement, j'entre.

Un homme d'âge mûr, aux lunettes rectangulaires et à l'air un peu trop sérieux, m'accueille d'un sourire.

— Mademoiselle Scott, bienvenue. J'espère que le trajet s'est bien passé.

— Oui, merci.

— Je tiens à vous présenter mes condoléances pour votre mère.

Je baisse les yeux, murmurant un "merci" à peine audible.

Le reste de l'entretien passe en un flou. Il parle de mes résultats scolaires, du programme, du basket... mais tout semble distant. À la fin, il me tend un dossier. Je le prends machinalement et quitte son bureau.

Un Tout Nouveau DépartOù les histoires vivent. Découvrez maintenant