Chapitre 26

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Lena

Je me dirige lentement vers l'entrée, chaque pas traînant comme si le sol m'aspirait, alourdissant mon corps sous le poids des dernières semaines. Un épuisement sourd, logé dans mes articulations, accompagne chacun de mes mouvements . Je tends la main vers la poignée de la porte, l'empoigne doucement, et la tourne. À l'ouverture, mon regard tombe sur Rafael, debout sur le seuil, une main chargée de deux sacs en plastique débordant de nourritures. Il se tient là, son visage éclairé d'une bienveillance tranquille, ses yeux attentifs aux moindres détails autour de lui.

— Salut, Lena, dit-il, esquissant un sourire chaleureux. J'ai apporté de quoi manger. Je me suis dit que tu devais en avoir besoin.

Je m'écarte pour le laisser entrer. Ses pas sont légers, contrastant avec la lourdeur qui m'habite.

— Oui, vraiment... merci.

Je le regarde déposer les sacs sur la table, et un soupir de soulagement m'échappe, comme si ce simple geste déchargeait une partie du poids que je porte. Nous nous installons autour de la table, les sacs de provisions entre nous, formant une sorte de barrière symbolique contre les difficultés du moment. Rafael me regarde avec attention, son regard ancré dans le mien, cherchant à capter quelque chose que je peine encore à exprimer.

— Ça fait vraiment du bien de te voir sourire, Lena, dit-il finalement, brisant le silence avec une tendresse sincère.

Je souris faiblement en réponse, baissant un instant les yeux.

— Merci, Rafael. Ça me fait du bien aussi.

Un silence paisible s'installe alors que nous commençons à partager un repas simple mais réconfortant. Chaque bouchée semble effacer un peu de la fatigue accumulée. Après le repas, nous décidons de monter dans ma chambre. Rafael passe devant, et je jette un coup d'œil à mon téléphone sur la table. 13h15. Je le récupère machinalement, puis suis mon meilleur ami dans les escaliers, nos pas résonnant dans le calme de la maison, chaque écho marquant le rythme de mes pensées désordonnées.

En entrant dans ma chambre, une lumière douce éclaire la pièce depuis la télévision, toujours allumée sur ma série préférée, un bruit de fond réconfortant dans cette tempête intérieure.

— Tu regardes encore cette série ? demande Rafael avec un rire léger, ses yeux se posant sur l'écran.

Je hausse les épaules en m'asseyant sur le lit.

— Oui, c'est un peu mon refuge.

Rafael s'assoit à côté de moi, ses gestes calmes et mesurés. Ensemble, nous nous installons, nos regards fixés sur l'écran, mais l'attention déjà partagée entre l'épisode et l'atmosphère chargée d'émotions non dites qui pèse dans la pièce.

Après quelques minutes, Rafael rompt le silence, sa voix douce comme un baume.

— Lena, je sais que ces dernières semaines ont été dures. Vraiment dures. Mais je veux que tu saches... tu n'as pas à tout porter seule. Je suis là, à chaque instant.

Ses paroles, simples et honnêtes, touchent une corde sensible en moi.

— Merci, Rafael.

Je sens son regard attentif posé sur moi, attendant patiemment que je m'ouvre. Le silence qui s'installe est lourd de signification, et je sais qu'il attend que je m'explique, que je laisse enfin sortir ce que je garde en moi depuis trop longtemps.

Finalement, il brise à nouveau le silence, cette fois plus direct, mais toujours avec cette douceur caractéristique.

— Qu'est-ce qui se passe avec Hailey ? demande-t-il, ses yeux s'accrochant aux miens avec une inquiétude sincère.

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