Chapitre 22

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Lena

— Je crois que je ressens la même chose, Hails.

Elle me regarde, surprise, comme si elle n'osait pas croire ce qu'elle entend. Mais alors, lentement, un sourire timide se dessine sur ses lèvres, remplaçant la tristesse par quelque chose de plus doux, de plus lumineux.

— Je pense que ça me prend juste un peu plus de temps pour comprendre ce que je ressens, ajouté-je avec sincérité.

— Ça me suffit, murmure-t-elle, ses yeux toujours fixés dans les miens.

Le monde semble se rétrécir autour de nous, rétréci à cet instant précis où tout devient plus clair, plus réel. Le vent léger caresse doucement nos visages, mais je ne ressens que la chaleur qui émane de sa proximité. Ses yeux, si souvent voilés par la douleur ces derniers temps, brillent maintenant d'une lueur différente, une lueur d'espoir peut-être, ou d'un sentiment nouveau qui nous lie d'une manière que je n'avais jamais imaginé.

Nous restons ainsi, nos regards ancrés l'un dans l'autre, comme si nous essayions de lire dans l'âme de l'autre les réponses aux questions que nous n'osons pas encore poser. Le silence est dense, mais il n'est pas inconfortable. Il est chargé de toutes ces choses que nous venons de nous avouer, de toutes ces émotions qui flottent entre nous, fragiles mais puissantes.

Je pourrais dire quelque chose, essayer de combler ce silence, mais je sens que ce n'est pas nécessaire. Les mots que nous avons échangés sont suffisants pour le moment. Ce que nous ressentons est trop nouveau, trop précieux pour être pressé ou précipité.

Finalement, c'est Hailey qui rompt le silence, sa voix douce et un peu hésitante.

— On prendra notre temps, d'accord ? Je ne veux rien précipiter... mais je veux essayer, voir où cela nous mène.

Je serre doucement ses mains, un sourire apaisé sur mes lèvres.

— On ira à notre rythme, promis.

Elle semble soulagée, et je sens une complicité nouvelle se tisser entre nous. Comme si, en partageant ce moment, nous avions scellé un pacte, un accord tacite de nous soutenir, de nous découvrir, sans précipitation, mais avec sincérité.

Sans un mot de plus, je la tire doucement contre moi, enveloppant Hailey dans mes bras. Elle se laisse faire, posant sa tête contre mon épaule, et je sens son souffle ralentir, son corps se détendre complètement. Nous restons ainsi, serrées l'une contre l'autre, le murmure du vent dans les arbres et le chant lointain des oiseaux nocturnes nous berçant doucement.

***

Nous nous frayons un chemin à travers le salon, où les murmures des conversations et les rires discrets créent une ambiance chaleureuse malgré la tristesse ambiante. Des groupes de personnes sont dispersés, certains plongés dans des souvenirs joyeux, d'autres dans un silence contemplatif. La maison, malgré la lourdeur de l'occasion, vibre d'une énergie de réconfort partagé, un mélange de douleur et de réminiscence qui semble envelopper tout le monde.

Nous trouvons un coin tranquille près de la fenêtre, où la lumière tamisée du crépuscule baigne la pièce d'une lueur douce. Nous nous asseyons côte à côte sur un vieux canapé moelleux, nos mains toujours entrelacées, comme un ancrage dans cette mer d'émotions.

Les voix autour de nous murmurent des souvenirs de la mère d'Hailey, peignant le portrait d'une femme qui a touché la vie de tant de gens. Chaque anecdote, chaque rire partagé, apporte un peu de lumière dans cette soirée autrement sombre. Je sens Hailey se détendre légèrement à mes côtés, même si son visage reste marqué par la fatigue et la tristesse.

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