Chapitre 9

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Lena

J'ouvre les yeux et remarque qu'Hailey est toujours dans mes bras. Elle n'a pas refait de cauchemars depuis son réveil en sursaut plus tôt. Elle a l'air si paisible quand elle dort. Avec précaution, je me décale légèrement pour atteindre mon téléphone et coupe l'alarme, puis je réveille doucement Hailey. Elle se frotte les yeux avant de me regarder.

— Bonjour, murmure-t-elle, sa voix encore empreinte de sommeil.

— Bonjour.

Je m'assois à côté d'elle, prenant une inspiration avant de poser la question qui me taraude.

— Tu veux parler de ce qu'il s'est passé cette nuit ?

Hailey hésite un instant, puis soupire profondément.

— C'était juste... un cauchemar. J'en fais presque toutes les nuits depuis l'accident. Je ne dors pas beaucoup, voire pas du tout parfois.

Je la regarde avec compassion.

— C'était plus qu'un cauchemar, Hailey. Tu étais complètement paralysée de peur. J'ai essayé de te mettre de l'eau froide sur le visage, mais ça ne marchait pas, alors je me suis installée et je t'ai prise dans mes bras.

Elle baisse les yeux, visiblement gênée.

— Je suis désolée.

— Ne sois pas désolée. Tu veux bien me dire ce qu'il se passait dans ton rêve pour que tu te mettes dans un tel état ?

Hailey prend une profonde inspiration, puis commence à parler d'une voix tremblante.

— Je me suis réveillée à l'hôpital après notre accident de voiture. Je ne comprenais pas pourquoi j'y étais. Je me suis levée difficilement et une infirmière est apparue. Elle m'a dit que ma mère était morte et que c'était ma faute. Chaque fois, je revis ce moment, je ressens la même douleur et la même culpabilité.

Je serre sa main plus fort.

— Hailey, ce n'est pas ta faute. Ce qui est arrivé est un terrible accident. Personne n'aurait pu prévoir ou empêcher cela.

Elle hoche la tête, mais je vois que mes paroles ont du mal à la convaincre.

— Tu en as parlé à quelqu'un ou à tes grands-parents ?

— Non, c'est la première fois que j'en parle avec quelqu'un.

— Tu n'es pas seule, Hailey. Si tu veux parler, je suis là pour t'écouter.

Elle me regarde avec reconnaissance, puis esquisse un sourire timide.

— Merci, Lena.

Nous nous regardons un moment en silence, puis je me lève, étirant mes bras.

— Bon, on devrait descendre prendre le petit déjeuner avant que tout le monde ne se réveille. Sinon, on n'aura plus rien à manger.

Hailey rit en se levant à son tour.

— Tu as raison, allons-y.

Nous descendons ensemble et rejoignons la cuisine où mes parents sont déjà en train de préparer le petit déjeuner. L'odeur du café fraîchement préparé et des gaufres emplit la pièce.

— Bonjour les filles, bien dormi ? demande ma mère.

— Oui, dis-je en échangeant un regard complice avec Hailey.

Je remarque son air encore marqué par la fatigue et l'angoisse. Elle a traversé tellement d'épreuves à un si jeune âge : perdre sa mère à seulement 17 ans, vivre dans la terreur pendant plusieurs mois sans pouvoir en parler, et se retrouver soudainement dans une nouvelle ville, loin de tout ce qu'elle connaissait. Je n'aurais pas pu surmonter la moitié de ce qu'elle a vécu.

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