Chapitre 16

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Hailey

Cela fait maintenant trois heures que je me suis réveillée, mais Emma dort encore profondément. Je lui ai laissé ma chambre et j'ai pris la chambre d'amis. Je descends discrètement à la cuisine et me prépare un petit-déjeuner léger. Tandis que je m'affaire, Warren entre dans la pièce.

— Oh Hailey ! Je te cherchais, dit-il. Tu pourrais m'aider avec une voiture que je répare dans le garage ? J'ai besoin d'une main pour la partie la plus délicate.

Je relève les yeux de mon verre de jus d'orange et lui souris en retour.

— Bien sûr, Warren, répondis-je en posant la cuillère. De quoi as-tu besoin exactement ?

Il se frotte les mains sur son pantalon de travail.

— Merci ! J'ai du mal à accéder à un boulon et je pourrais vraiment utiliser une paire de mains supplémentaires pour dévisser. Et puis, il y a quelques outils que j'aimerais que tu me passes.

Je hoche la tête et le suis jusqu'au garage, où l'odeur de l'huile et du métal est omniprésente. L'endroit est en désordre mais aussi fascinant avec tous ces outils et pièces éparpillés. Nous commençons à travailler sur la voiture, échangeant des commentaires sur le travail et des anecdotes amusantes, et je me laisse distraire par la concentration requise pour cette tâche.

Cela me fait du bien de me concentrer sur autre chose que mes propres problèmes. Lorsque je monte dans ma chambre, Emma dort toujours, paisible et inconsciente de mon retour. Je décide de la laisser se reposer et m'installe avec un livre près de la fenêtre, où la lumière douce du matin illumine les pages.

Alors que je suis plongée dans ma lecture, j'entends mon téléphone vibrer sur la table à côté de moi. C'est Lena. Peu importe le moment, ses messages me font toujours sourire. Je vois un éclat de couleur dans le coin de l'écran et la notification de Lena.

— Qui t'envoie des textos ? demande Emma, en s'étirant comme un chat.

— Personne, répondis-je rapidement, un peu trop vite.

Elle se lève lentement et s'avance vers moi, ses cheveux ébouriffés tombant en cascade sur ses épaules. Elle tend les doigts pour attraper mon téléphone. Nos visages se rapprochent dangereusement, et je peux sentir la chaleur de son souffle contre ma peau. Emma me fixe avec un sourire narquois, ses yeux glissant furtivement sur mes lèvres. Puis, sans prévenir, elle se penche pour m'embrasser.

Instinctivement, je recule, créant une distance entre nous. Un silence pesant s'installe, chargé de tension, brisé seulement par le bruit du vent dans les arbres à l'extérieur.

— À quoi tu joues, Emma ? Sérieusement ? dis-je, ma voix trahissant une frustration mal contenue. Soyons claires, il n'y aura rien entre nous. Tu m'as trop fait souffrir, Emma. J'ai lutté pour que notre relation continue, mais te voir avec lui dans ce lit a été horrible.

Emma détourne le regard, les joues rosies par la honte. Elle joue nerveusement avec un coin du drap, cherchant les mots.

— Je suis vraiment désolée, Hailey, commence-t-elle, la voix tremblante. J'avais peur... Je repousse toujours les gens par peur d'être abandonnée. Je t'aime vraiment. J'avais tellement peur de te perdre que j'ai agi de manière idiote.

Je l'observe, mes sentiments partagés entre la compassion et la résignation. Elle semble plus humaine, plus fragile, et une partie de moi veut la réconforter. Mais les blessures sont encore trop fraîches, et j'ai déjà tourné la page.

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